Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

Puceron

Insecte homoptère de petite taille, qui se nourrit de sucs végétaux puisés avec son rostre piqueur et qui commet souvent d’importants dégâts dans les cultures.



Généralités

Le terme de puceron n’a pas de signification taxinomique précise. Dans son acception la plus stricte, il englobe les membres de la famille des Aphididés (Aphis, Lachnus, Myzus, Eriosoma) ; souvent il désigne aussi ceux de la famille voisine des Chermésidés (Chermes, Phylloxera).

Rares sont les Pucerons dont la longueur dépasse 3 mm. Avec leur corps ovale, leurs antennes fines de trois à six articles, leurs pattes grêles terminées par un tarse biarticulé, leur abdomen s’achevant en pointe et souvent surmonté de deux cornicules latéraux, ils paraissent présenter une certaine uniformité d’aspect. Cependant, la couleur du tégument varie beaucoup d’une espèce à l’autre et justifie les dénominations courantes : Puceron noir de la Betterave (Aphis rumicis), Puceron vert du Rosier (Macrosiphum rosæ), Puceron jaune du Groseillier (Capitophorus ribis) ; le Phylloxéra du Chêne est rouge. Parfois, une sécrétion cireuse couvre le corps, comme chez le Puceron lanigère. Bien plus, une même espèce peut, au cours de son cycle, se présenter sous différentes formes (polymorphisme), variant dans leur coloration et par la présence ou l’absence des quatre ailes membraneuses ; ainsi, certains Chermésidés passent par huit formes.


Nutrition et dégâts

Ordinairement rassemblés en groupes populeux sur la plante hôte, les Pucerons passent une grande partie de leur existence à puiser avec leur rostre piqueur la sève élaborée ; cependant, les formes sexuées et aptères du Phylloxéra n’ont pas de stylets. Ces Insectes rejettent par l’anus un miellat sucré que recherchent les Fourmis.

Ils causent aux végétaux des dommages variés : prélèvement de sève, entraînant un affaiblissement de la plante, qui dépérit ; dépôt sur les feuilles de miellat, qui favorise le développement de maladies cryptogamiques, comme la fumagine ; transmission de virus d’une plante contaminée à une plante saine ; formation de galles, comme celles qui sont provoquées par le Phylloxera sur la Vigne ou par le Pemphigus sur le Peuplier.

De nombreuses plantes cultivées subissent les attaquent des Pucerons ; bien souvent, le seul remède utilisé pour limiter les invasions consiste en l’usage d’insecticides. Cependant, des procédés de lutte biologique ont été utilisés avec succès : greffe de Vigne française (Vitis vinifera) sur des pieds de Vigne américaine (V. riparia) résistant au Phylloxéra ; introduction du Chalcidien Aphelinus mali pour juger en Europe le Puceron lanigère (Eriosoma lanigerum). Il existe plusieurs autres Hyménoptères parasites des Pucerons, surtout des Braconidés, qui limitent leur extension, et l’on ne peut négliger l’action comparable de divers prédateurs : larves et adultes de Coccinelles, larves de divers Syrphidés (Diptères), larves de Chrysopes (Planipennes), etc.

Quelques espèces de Pucerons peuvent attaquer de nombreux végétaux : Aphis rumicis est une des plus polyphages, puisqu’elle a été trouvée sur plus de deux cents plantes aussi variées que l’Oseille, la Betterave, le Liseron, le Fusain, la Viorne. Parfois, il y a monophagie : Aphis forbesi vit sur le Fraisier, Phorodon cannabis sur le Chanvre ; mais, ordinairement, des migrations cycliques font passer les Pucerons d’un hôte primaire à un hôte secondaire : les Chermes passent de l’Épicéa, hôte principal, à un autre Conifère, Sapin, Pin ou Mélèze selon les cas ; en Amérique, le Puceron lanigère va de l’Orme au Pommier (en France, il est devenu monophage et reste sur le Pommier).


Reproduction et cycles

Le cycle reproducteur fondamental des Pucerons peut se décrire ainsi : les œufs, qui ont passé l’hiver, éclosent au printemps et donnent des femelles qui se reproduisent par parthénogenèse ; pendant la belle saison, plusieurs générations — de cinq à dix en général — se succèdent sans fécondation ; les femelles, aptères ou ailées, sont vivipares, du moins chez les Aphididés. En automne apparaissent des mâles ailés et des femelles aptères qui, après l’accouplement, pondent un ou quelques œufs d’hiver.

Selon les cas, ce cycle subit diverses modifications ; ainsi, chez les Chermésidés, il s’étale sur deux ans, et toutes les femelles sont ovipares ; chez le Pemphigus, ce sont des sexupares qui hivernent, c’est-à-dire des femelles qui engendreront des adultes des deux sexes au printemps ; chez quelques espèces, les mâles n’apparaissent jamais, et la reproduction se fait par parthénogenèse indéfinie (Eriosoma lanigerum en Europe, Myzus circumflexus). D’autre part, les formes ailées contribuent à propager l’espèce, et le cycle reproducteur s’articule avec les migrations sur les hôtes primaires et secondaires.

M. D.

➙ Ennemis des cultures (les) / Hémiptères / Parthénogenèse / Pesticides.

Pueblos

Indiens du sud-ouest des États-Unis.


Les cultures des Pueblos émergent, au début de notre ère, de la « culture de Cochise », qui s’était épanouie pendant le dernier millénaire av. J.-C. Vers l’an 0, les prédateurs de la tradition du Désert disparaissent peu à peu. La population augmente et commence à cultiver le maïs, venu de Méso-Amérique. Entre 100 et 400, des villages agricoles s’installent, composés de maisons en puits groupées autour de chambres cérémonielles. Mais ce n’est qu’après 400 que la tradition du Sud-Ouest développe ses qualités propres. À partir de l’an 1000, elle est définitivement installée.

La région du Sud-Ouest se divise en quatre aires culturelles principales, qui correspondent en grande partie aux conditions de l’environnement naturel. Dans chacune de ces régions, les cultures archéologiques peuvent être mises en relation avec les cultures indiennes historiques et modernes, en particulier dans la région « Anasazi », où les Indiens Pueblos (Hopis et Zuñis, entre autres) vivent toujours près des sites et des villes habités par leurs ancêtres.

Cette région Anasazi (d’un mot indien qui signifie « les ancêtres ») comprend une grande partie du nord du Nouveau-Mexique, le haut plateau du nord de l’Arizona et le sud-ouest du Colorado. Le pays est grandiose, déchiré par de profondes rivières.