psychosomatique (suite)
Enfin, les chimiothérapies par les médicaments psychotropes* se montrent très précieuses, voire indispensables. Les tranquillisants surtout, les neuroleptiques doux apaisent sans aucun doute les symptômes corporels. Expérimentalement, ces médications protègent les animaux des maladies psychosomatiques, que l’on provoque habituellement avec facilité chez eux. Bien des ulcéreux, des hypertendus, des asthmatiques voient leurs troubles s’améliorer grâce aux tranquillisants. Souvent aussi, sous les désordres somatiques (douleurs, spasmes, fatigue) se cache un état dépressif latent dont le malade ne prend pas conscience. Les antidépresseurs (imipramine, amitriptyline, etc.) luttent efficacement contre la dépression psychique, entraînant une disparition ou une diminution sensible des symptômes physiques. Cet aspect dépressif latent des névroses psychosomatiques est encore trop méconnu.
Les thérapeutiques à visée nerveuse ou psychique ne font pas négliger les traitements biologiques qui s’adressent aux autres facteurs des maladies psychosomatiques, affections intéressant l’homme comme un tout indissociable, à la fois dans sa vie mentale et ses fonctions physiologiques.
Troubles psychosomatiques de l’enfant
Chez l’enfant, comme chez l’adulte, il existe des affections psychosomatiques, parmi lesquelles il faut citer certaines réactions psychomotrices, les tics, le bégaiement, l’énurésie, l’encoprésie, l’anorexie, l’asthme, certains eczémas et diverses rhino-pharyngites et bronchites, le somnambulisme, des troubles digestifs comme les vomissements, la constipation ou la diarrhée — pour lesquels un bilan organique est négatif —, les céphalées et toutes sortes de douleurs et de troubles du sommeil. Il faut souligner que tout enfant, surtout s’il est très jeune, devient très fragile du point de vue physique dès qu’il se trouve privé d’affection ou traumatisé sur le plan affectif (infections oto-rhino-laryngologiques, maladies infectieuses diverses, retard du développement staturo-pondéral et psychomoteur). La psychothérapie, les modifications de l’attitude des parents et des éducateurs tiennent ici un rôle primordial dans la guérison.
G. R.
F. G. Alexander, Psychosomatic Medecine, its Principles and Applications (New York, 1950 ; trad. fr. la Médecine psychosomatique. Ses principes et ses applications, Payot, 1962). / A. Bonneton, Médecine psychosomatique. Regards sur les énigmes de la médecine (Maloine, 1964). / P. Bugard, l’État de maladie (Masson, 1964). / J. Caïn, le Symptôme psychosomatique (Privat, Toulouse, 1971). / W. Pasini et coll., Sexualité et gynécologie psychosomatique (Masson, 1974).