Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

art (suite)

Histoire de l’art

Sauf exception (nouvelles classes dites « à option art » dans le secondaire), l’histoire de l’art ne figure pas au programme des études primaires, secondaires et techniques, et fait habituellement l’objet de leçons données par le professeur d’histoire ou de dessin. Parallèlement à l’enseignement donné en classe et afin de le compléter, le service éducatif de la Direction des musées de France, le musée des Arts décoratifs et divers musées municipaux organisent des programmes de visites commentées correspondant au programme d’histoire de chaque classe. À Paris, l’Institut d’art et d’archéologie (qui fait partie de l’université de Paris) et l’École du Louvre (qui dépend de la Direction des musées de France) dispensent un enseignement supérieur. Plusieurs facultés de province ont créé des chaires d’histoire de l’art.


Enseignement de l’architecture

Les deux seules écoles qui, à Paris, délivrent le diplôme officiel d’architecte sont l’École nationale supérieure des beaux-arts et l’École spéciale d’architecture (établissement privé). Les architectes diplômés sortant de l’École nationale supérieure des beaux-arts sont D. P. L. G. (diplômés par le gouvernement), ceux qui sortent de l’École spéciale d’architecture sont D. E. S. A. (diplômés de l’École spéciale d’architecture). D’autres écoles enseignent l’architecture, mais ne délivrent pas de diplôme officiel.

L’enseignement de l’architecture est entré dans une période de réforme profonde qui s’efforce de pallier les graves lacunes qui le caractérisaient. Comme les enseignements artistiques, l’enseignement de l’architecture présentait en France un profond décalage par rapport à l’enseignement universitaire normal, décalage qui était la cause d’une organisation générale inadaptée, d’un appauvrissement de contenu, d’un sous-équipement et d’un sous-encadrement pédagogique devenus évidents.

C’est la centralisation qui caractérisait tout d’abord cet enseignement. Depuis 1870, l’École nationale supérieure des beaux-arts (section architecture, qui groupait environ 3 000 étudiants) comportait deux sortes d’ateliers : ateliers intérieurs à l’École, dont les professeurs étaient nommés par le ministre de l’Éducation nationale ; ateliers extérieurs, dont les professeurs étaient élus par les élèves. En province, les écoles régionales fondées au début du siècle (Bordeaux, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lille, Marseille, Montpellier, Nancy, Nantes, Rennes, Rouen, Strasbourg, Toulouse), qui groupaient 1 500 étudiants, donnaient aussi un enseignement de l’architecture. Mais l’École nationale supérieure des beaux-arts était la seule à pouvoir décerner le diplôme supérieur d’architecture D. P. L. G. Les écoles régionales lui étaient entièrement subordonnées, et c’est pourquoi le décret du 3 avril 1962 avait amorcé une libération de ces écoles, ainsi que de celle de Lyon (qui avait le titre d’école nationale, bien que financée pour l’essentiel, comme les autres, par la municipalité).

L’enseignement de l’architecture était aussi caractérisé par son aspect très corporatif. Les enseignants étaient des architectes professionnels formant « sur le tas » des professionnels. Les enseignements théoriques, soit de l’architecture, soit des sciences nécessaires à la synthèse architecturale (sciences exactes, sciences humaines), et la formation plastique étaient très négligés, sinon inexistants. Parce qu’elle renforçait encore le caractère corporatif de la formation, la réforme prévue par le décret de 1962 n’a jamais été appliquée, du fait de l’opposition des élèves architectes.

Les objectifs de la réforme prévue par le décret du 6 décembre 1968 sont au contraire de confirmer la décentralisation des structures de l’enseignement de l’architecture, de l’ouvrir sur les autres enseignements supérieurs, enfin d’améliorer la formation scientifique et technique des architectes.

D’autre part, il s’agit d’étendre à l’enseignement de l’architecture les principales dispositions de la loi d’orientation de l’enseignement supérieur (1968) et de donner notamment aux futures écoles d’architecture un statut voisin de celui des établissements à caractère scientifique et culturel.

Pour y parvenir, le décret a créé 8 unités pédagogiques d’enseignement de l’architecture à la place de la section d’architecture de l’École nationale supérieure des beaux-arts (à Paris), 13 en province à la place de chaque école régionale d’architecture. Toutes ces unités ont l’indépendance pédagogique. Pour assurer la participation des étudiants et des enseignants à la définition du futur régime des études d’architecture, le décret a doté chaque unité d’un conseil de gestion comprenant délégués enseignants et délégués étudiants en nombre égal ainsi que le directeur administratif nommé par l’administration pour assurer la bonne gestion de l’unité. L’autonomie pédagogique des unités ne devant pas exclure un cadre général d’enseignement qui fixe la durée des études, les conditions d’entrée, les matières qui doivent être en tout état de cause enseignées ainsi que les conditions de délivrance d’un diplôme de valeur nationale (le prix de Rome étant supprimé en tant que concours officiel), le décret de 1968 a créé auprès du ministre d’État chargé des Affaires culturelles une Conférence générale des unités pédagogiques, composée de délégués enseignants et de délégués étudiants des différentes unités.

Dans le même temps, les crédits consacrés par le ministère des Affaires culturelles à l’enseignement sont passés de 6,9 p. 100 de son budget en 1960 à 14,1 p. 100 en 1972, ce qui s’est traduit par un doublement du corps enseignant et des dépenses de fonctionnement pour l’enseignement de l’architecture.

J.-M. F.

➙ Académie / Académisme / Bauhaus.

Art nouveau

Appellation, tendant à prévaloir sur toutes les autres, donnée à l’inflation formelle qui s’empara, entre 1883 et 1914, des arts majeurs comme des arts mineurs dans toute l’Europe et jusqu’aux États-Unis.