Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Protistes (suite)

Les Métamonadines, caractérisées par un appareil flagellaire complexe, comprennent des formes libres ou le plus souvent hébergées par des hôtes : les Trichomonadines, les Polymastigines et les Diplomonadines sont généralement considérées comme commensales, car elles causent peu de dommages à leurs hôtes ; trois Trichomonas et une Diplomanadine (Giarda intestinalis) sont connus chez l’Homme.

Un grand nombre de Métamonadines dites « symbiotiques », vivent en association avec leurs hôtes ; les Pyrsonymphines, les Jœniides et les Spirotrichonymphines vivent chez des Termites, où elles digèrent le bois ; les Lophomonadines vivent dans le tube digestif des Blattes ; les Trichonymphines et les Oxymonadines sont des symbiotes intestinaux des Blattes et des Termites, qui possèdent le même régime alimentaire et qui s’avèrent également incapables de digérer eux-mêmes le bois dont ils se nourrissent.

Les Opalines, qui vivent dans la vessie des Amphibiens, sont couvertes de courts flagelles et rappellent certains Ciliés ; elles se distinguent de ces derniers par leur taille, par la présence de nombreux noyaux dans leur cytoplasme et par leur reproduction qui s’effectue par bipartition longitudinale.

Les Rhizopodes sont des Protozoaires caractérisés par la faculté d’émettre des prolongements cyloplasmiques ou pseudopodes. Ils sont subdivisés en trois ordres : les Amibiens nus, les Testacés (ou Amibiens à coquille) et les Foraminifères.

Certaines Amibes sont libres, et d’autres sont parasites et pathogènes.

Les coquilles calcaires élaborées par les Foraminifères sont à l’origine des dépôts fossiles connus sous le nom de calcaires à Fusulines ou à Nummulites. Les dépôts actuels constituent les vases à Globigérines.

Les Actinopodes sont des Protozoaires planctoniques pourvus de pseudopodes rayonnants, souples ou rigides (axopodes). Ils sont répartis en Acanthaires, en Radiolaires et en Héliozoaires.

La plupart possèdent un squelette minéral siliceux ou fait de sulfate de strontium, dont le dépôt actuel an fond du Pacifique constitue les vases à Radiolaires. Les roches sédimentaires connues sous le nom de radiolarites ou jaspes sont formées par les squelettes siliceux des Polycystines fossiles.

Les Sporozoaires sont exclusivement parasites. Ils comportent deux classes : les Grégarines, qui vivent chez les Invertébrés, et les Coccidies, dont la répartition s’étend aussi aux Vertébrés. Les Coccidies déterminent chez leurs hôtes des maladies connues sous le nom de coccidioses (celle du Lapin est la plus redoutée) ; citons également le paludisme.

Les Infusoires sont reconnaissables à leur ciliature et à la présence de deux noyaux : un macronucleus, qui contrôle l’activité cellulaire, et un micronucleus, porteur de l’information génétique et intervenant dans la reproduction sexuée (conjugaison). Leur nom vient de ce qu’ils ont été trouvés dans des infusions de foin, d’herbes ou de terre. Ils sont répartis en deux classes inégales : les Ciliés et les Acinétiens.

Suivant la disposition de la ciliature, on distingue chez les Ciliés : les Holotriches, uniformément revêtus de cils ; les Péritriches, souvent fixés par un pédoncule qui peut être contractile (Vorticelle) ; les Spirotriches, dont la ciliature s’agglutine pour former des membranelles et des cirres ; les Chonotriches, dépourvus de cils, à l’exception d’une rangée située à l’avant de la cellule et dilatée en entonnoir ; le battement de ces cils conduit les particules alimentaires au fond de cet entonnoir, où s’ouvre la bouche (cytostome). Certains Ciliés parasites, dits « astomes », sont dépourvus de cytostome.

Les Acinétiens sont des Infusoires qui vivent fixés au moyen d’un pédoncule. Ils sont dépourvus de cils, mais produisent par bourgeonnement de petits individus provisoirement mobiles grâce à une ciliation différenciée.

Les Ciliés font partie de la faune intestinale de nombreux Vertébrés ; citons Entodinium, qui vit dans le tube digestif des Mammifères herbivores, et Balantidium, parasite de l’Homme.

I. D.

➙ Actinopodes / Algues / Amibiens / Bactéries / Cellule / Champignons / Ciliés / Diatomées / Flagellés / Foraminifères / Parasitisme / Rhizopodes / Sporozoaires / Symbiose.

 P.-P. Grassé (sous la dir. de), Traité de zoologie, t. I : Protozoaires (Masson, 1952-53 ; 2 vol.). / R. Y. Stanier, M. Doudoroff et E. A. Adelberg, The Microbial World (Englewood Cliffs, N. J., 1957, 3e éd., 1970 ; trad. fr. Microbiologie générale, Masson, 1966). / P.-P. Grassé, R. A. Poisson et O. Tuzet, Précis de zoologie, t. I : Invertébrés (Masson, 1961 ; nouv. éd., 1970). / P.-P. Grassé et A. Tétry (sous la dir. de), Zoologie, t. I (Gallimard, « Encycl. de la Pléiade », 1963). / M. B. Grzimek, Das Tierleben (Zurich, 1971 ; trad. fr. le Monde animal, t. I : Animaux inférieurs, Zurich, 1972).


Protozoaires parasites

Des Protozoaires parasites se rencontrent dans les sous-embranchements des Rhizopodes, des Infusoires, des Flagellés et des Sporozoaires. De nombreuses espèces sont parasites et responsables d’affections très diverses.


Rhizopodes

Les Rhizopodes existent sous deux formes, l’une dite « végétative », (trophozoïte), l’autre dite « résistante » (kyste). En pathologie humaine, l’étude parasitologique des Rhizopodes se circonscrit à celle des Amibes pathogènes, principalement Entamœba histolytica, agent de l’amibiase*.


Infusoires

Les Infusoires sont également présents soit sous forme végétative soit sous forme résistante. Leur étude en parasitologie humaine se réduit à celle du Balantidium coli, parasite hétérotriche de l’appareil intestinal et agent de la balantidiase.


Flagellés

Les Flagellés ne sont pas dotés de forme de résistance. On distingue en pathologie humaine les Flagellés intestinaux et les Flagellés sanguicoles, qui se trouvent en fait soit à l’état libre dans le sang, soit à l’intérieur des cellules des organes hématopoïétiques. Parmi les Flagellés intestinaux les plus fréquemment rencontrés sont les Trichomonas, les Lamblia (ou Giarda intestinalis), le Chilomastix. Ils ne sont souvent que de simples agents d’irritation du tube digestif, comme beaucoup d’autres Flagellés intestinaux, mais le rôle pathogène peut être plus important en ce qui concerne les Lamblia. Les Flagellés sanguicoles peuvent se présenter sous plusieurs types morphologiques ; les agents les plus importants sont les Leishmania, responsables des leishmanioses* et les Trypanosomes, responsables soit de la trypanosomiase africaine (maladie du sommeil), soit de la trypanosomiase américaine (thyroïdite parasitaire de Chagas).