Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Protistes (suite)

La plupart des unicellulaires se reproduisent comme les pluricellulaires, au moyen de cellules spéciales, les gamètes. Chez les Diatomées, les Flagellés végétaux (Phytoflagellés) et les Rhizopodes, les individus produits par la fusion des gamètes sont diploïdes et, après une période de croissance, se divisent pour donner par méiose de nouveaux gamètes. Ceux-ci sont généralement flagellés et mobiles dans le milieu liquide où ils sont émis. Leur fusion produit un zygote qui peut s’enkyster et constituer ainsi une forme de dissémination.

La reproduction sexuée des Sporozoaires est un peu différente ; les gamètes sont produits par schizogonie à partir de deux individus haploïdes, appariés ou enkystés. Par fusion, ils donnent un zygote diploïde qui sécrète une coque et produit par division méiotique les cellules haploïdes de la nouvelle génération.

Les Ciliés ont une reproduction sexuée (conjugaison*) tout à fait particulière, car elle s’effectue sans gamètes. Deux individus s’apparient et échangent leur matériel génétique. Ce processus présente une certaine ressemblance avec les transferts d’A. D. N. effectués par les Bactéries.


Notion de cycle biologique : habitat

Les événements de la vie des Protistes — croissance, reproduction — se succèdent selon un cycle dit « biologique » et se traduisent par des modifications morphologiques et physiologiques parfois importantes.

Les individus en croissance sont généralement mobiles et se rencontrent dans des milieux liquides, ou tout au moins humides, dans lesquels ils peuvent se mouvoir. Les Phytoflagellés nagent dans les eaux douces ou marines. Beaucoup de Zooflagellés vivent à l’intérieur de pluricellulaires : les Trypanosomes, agents de la maladie du sommeil chez l’Homme, se déplacent dans le sang ; d’autres Trypanosomidés évoluent dans le latex de certaines plantes. Les Opalines se développent dans la vessie des Amphibiens ; les Métamonadines nagent dans la panse rectale de leurs hôtes (Termites, Blattes). Les Amibes (Rhizopodes) rampent à la surface de supports variés : vase des étangs ou paroi intestinale de leurs hôtes, qu’elles peuvent détruire (dysenterie amibienne de l’Homme).

Les Protistes à coquille — Diatomées, Foraminifères — ou à squelette — Actinopodes — sont le plus souvent planctoniques et marins, parfois dulcicoles.

Les unicellulaires compensent le dessèchement éventuel du milieu en élaborant une coque, ou kyste, à l’abri de laquelle, maintenus en vie ralentie, ils attendent des conditions favorables. Les kystes, emportés par le vent ou adhérant aux pattes d’Oiseaux aquatiques par exemple, constituent des formes de dissémination pour les Protistes d’eau douce ou saumâtre. Ils propagent également les Protistes parasites d’un hôte à un autre et sont associés à la reproduction sexuée chez les Sporozoaires ou asexuée chez les Amibes.

La dissémination des Protistes parasites nécessite parfois l’intervention d’un second hôte, dit « intermédiaire ». C’est le cas des Trypanosomidés, parasites de Vertébrés, dont le passage d’un hôte à l’autre est assuré par un Insecte piqueur : un Diptère (Moustique) ou un Hémiptère (Punaise). Les cycles parasitaires faisant appel à des hôtes différents sont dits « hétéroxènes ». Le cycle des Coccidies (Sporozoaires) est fréquemment hétéroxène ; c’est le cas de Plasmodium falciparum, un des agents du paludisme, dont le développement s’effectue chez deux hôtes : la croissance et la reproduction asexuée chez l’Homme, la reproduction sexuée chez un Moustique (Anophèle).


Classification des Protistes supérieurs ; leur rôle ; utilisation éventuelle


Champignons

Les Champignons Ascomycètes et Basidiomycètes unicellulaires sont désignés sous le nom de Levures ; les propriétés fermentaires de certaines d’entre elles sont utilisées dans la préparation des boissons alcoolisées et du pain ; la dégradation de composés sucrés produit l’alcool et dégage de l’anhydride carbonique qui joue le rôle de levain en faisant lever la pâte.


Protophytes

Les Diatomées, Algues unicellulaires vivant à l’intérieur d’une coque siliceuse, le frustule, sont représentées par des espèces fossiles et actuelles. Elles ont produit deux grandes formations sédimentaires : le pétrole et la diatomite, roche siliceuse résultant de l’accumulation des frustules pondant des millions d’années au fond des océans.

Les Phytoflagellés constituent avec les Zooflagellés le sous-embranchement des Flagellés, tous caractérisés par l’existence d’un ou de plusieurs flagelles locomoteurs.

Les Phytoflagellés comprennent les Phytomonadines (ou Volvocales), les Xanthomonadines et les Chloromonadines, pourvues du stigma et de plastes typiquement végétaux.

Certains groupes se situent à la limite du règne animal et du règne végétal ; ce sont les Euglènes, les Cryptomonadines, les Péridiniens (ou Dinoflagellés), les Coccolithophorides et les Chrysomonadines, qui, à l’obscurité ou en présence de matières organiques, perdent leur activité photosynthétique et deviennent hétérotrophes comme les animaux.

Les Protophytes, et plus particulièrement les Diatomées et les Péridiniens, constituent le phytoplancton, dont l’importance biologique est primordiale ; celui-ci fournit en effet la majeure partie de l’oxygène atmosphérique et fixe le CO2 nécessaire à la synthèse de la matière vivante. Il se trouve à la base de la chaîne alimentaire en nourrissant les Crustacés, qui assurent à leur tour la subsistance des Poissons, des Cétacés et de l’Homme.


Protozoaires

Les Protozoaires flagellés (Zooflagellés) se distinguent des Phytoflagellés par la perte définitive du plaste végétal ; ils sont subdivisés en Protomonadines et en Métamonadines selon le nombre de leurs flagelles.

Les Protomonadines sont représentées par les Choanoflagellés, les Trypanosomides et les Bodonides, pourvus d’un ou de deux flagelles. Les Trypanosomides, exclusivement parasites, déterminent des maladies redoutables chez l’Homme (maladie du sommeil, maladie du Chagas, kala-azar) et chez les animaux (Bovidés d’Afrique équatoriale).