Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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protection maternelle et infantile (suite)

La protection de l’enfant né

Un examen postnatal est prévu dans les huit semaines qui suivent l’accouchement. Il permet de vérifier si la santé de la mère a été modifiée par la grossesse. Il est généralement moins bien observé que les examens prénataux.

Pour éviter certains accidents pouvant survenir au cours de la naissance, des dispositions concernant tant les établissements hospitaliers publics que les cliniques privées assurent un équipement et un personnel suffisants pour que tous les accouchements aient un déroulement satisfaisant.

De leur naissance jusqu’à l’âge scolaire (six ans), les enfants font l’objet d’une surveillance médico-sociale. Dès sa naissance, chaque enfant est pourvu d’un carnet de santé. La surveillance médicale s’exerce dans les consultations du premier âge pour les enfants jusqu’à deux ans révolus, dans les consultations du deuxième âge pour les autres ; le rythme des examens médicaux prévus est le suivant : neuf examens durant la première année de la vie ; trois au cours de la deuxième année ; deux par an pendant les quatre années suivantes. Des vaccinations sont obligatoires. L’assiduité des mères à ces consultations déclinant de 92,6 p. 100 le premier mois à 15 p. 100 la deuxième année et jusqu’à 8 p. 100 au trentième mois, une loi de 1970 a prévu que cette surveillance sanitaire donnerait lieu obligatoirement à la délivrance de certificats de santé (établis au cours des deux premières années de l’enfant) qui font mention de toute anomalie, maladie ou infirmité, notamment mentale, sensorielle ou motrice, susceptible de provoquer une invalidité de longue durée ou un handicap. Le versement de certaines prestations familiales sera subordonné à la présentation de ces certificats. On espère développer ainsi la prévention et le traitement précoce des inadaptations.

La surveillance sociale est exercée, s’il y a lieu, à domicile par les assistantes sociales ; elle se fait plus étroite lorsque les parents sont malades ou ont été condamnés pour mendicité, ivresse, violences, etc., ou ont été déchus de l’autorité parentale.

La surveillance médico-sociale doit s’exercer avec une particulière vigilance lorsque les enfants sont placés hors du domicile familial, soit dans des centres de placement collectif (pouponnières, crèches, garderies, jardins d’enfants, haltes-garderies), soit chez des particuliers, chez une nourrice ou une gardienne ; dans ce dernier cas, le carnet de santé de l’enfant devra être remis à la nourrice pour constater qu’il n’est atteint d’aucune maladie transmissible. En outre, il est ouvert dans les mairies deux registres destinés à recevoir l’un les déclarations des parents prenant une nourrice à leur domicile ou plaçant en nourrice ou en garde un enfant pour une durée supérieure à huit jours, l’autre les déclarations des nourrices et gardiennes recevant chez elles un nourrisson ou un enfant en nourrice ou en garde de jour et de nuit.

À partir de six ans, les enfants échappent à la protection maternelle et infantile pour bénéficier d’un contrôle médical assuré par le service de santé scolaire et universitaire. Ils restent assujettis à certaines vaccinations obligatoires.

M. C.

protection de la nature

Fraction importante de la notion plus vaste de défense de l’environnement*, la protection de la nature pourrait être définie comme l’action de sauvegarde active et passive de l’environnement rural né de l’interaction des quatre ressources naturelles renouvelables : végétation, sol, eau et faune sauvage.



La végétation

L’équilibre écologique redoute peut-être en tout premier lieu l’altération, l’appauvrissement et surtout la destruction de sa composante végétale.

C’est surtout en zone intertropicale, puis en zone tropicale que l’enlèvement du couvert végétal naturel est lourd de conséquences, provoquant à proximité de l’équateur diverses formes d’érosion et près des tropiques des progrès redoutables de la désertification. Presque partout, dans la « ceinture de pauvreté » coïncidant à larges traits avec le tiers monde, la régression du couvert végétal a été rapide et inquiétante, dans le courant du dernier demi-siècle, tant parmi les forêts équatoriales et les savanes qui les bordent que dans les steppes qui leur succèdent, débouchant parfois sur de véritables déserts. Les causes de ces appauvrissements de la couverture végétale intertropicale, a priori liées avec l’expansion démographique, sont de divers ordres : défrichement des forêts et des savanes pour dégager des terres de culture ; exploitations forestières pour satisfaire des besoins croissants en bois (besoins locaux ou courants d’exportation) ; surcharge générale des pâturages, que dégrade une « surpécoration » croissante, conduisant, à l’extrême, comme au Sahel, à de complètes désertifications ; accentuation des recours aux incendies de savane et de brousse partout où le feu courant est susceptible de passer (selon les régions, ce feu est un adjuvant de l’agriculture, pour faciliter les défrichements, ou de l’élevage, pour procurer de l’herbe tendre aux troupeaux pendant quelques semaines ou quelques mois).

Relativement peu nombreuses sont les voix qui s’élèvent avec l’énergie que la gravité de cette situation justifierait pour dénoncer les proportions effarantes — peut-être 30 p. 100 ou davantage depuis le début du xxe s. — de cette destruction du couvert végétal naturel intertropical. Rares sont les documents, notamment cartographiques, renseignant sur l’ampleur de cet appauvrissement. Rares aussi sont les législations qui interdisent ces déboisements et surtout qui soient suffisamment appliquées pour ralentir les destructions. Les feux courants sont théoriquement interdits un peu partout, mais nulle part on ne parvient à les empêcher. Quant aux concessions d’exploitation forestière, elles sont octroyées généreusement, surtout à de grandes compagnies étrangères, ici par le gouvernement local lui-même, tenté par les redevances, là, illégitimement, par des autorités subalternes, alléchées par l’offre d’un cadeau. Quant aux rares efforts de reboisements, qui restent la solution logique, ils se heurtent à maintes difficultés, et souvent le déboisement général les prend de vitesse. Dans le tiers monde, donc, la nature végétale est en immense péril, et sa protection est, hélas, presque partout illusoire.