Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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protection civile (suite)

• Le personnel de la protection civile. En temps de paix, il comprend les sapeurs-pompiers, dont le rôle est essentiel, et les secouristes, dont la mission s’accroît à la mesure des accidents de toute nature et notamment de ceux de la route (qui ont fait, en 1973, 15 636 tués et 374 000 blessés). Les secouristes, au nombre d’un million de brevetés en 1973, sont formés par les grandes associations d’entraide (Croix-Rouge...). On compte que 300 000 d’entre eux sont prêts à intervenir à tout moment.

En temps de crise ou de conflit, ce personnel serait renforcé par la mise sur pied du corps de défense de la protection civile. Créé par décret du 1er septembre 1972, il comprend un organe de commandement national disposant à cet échelon d’un groupement d’avions bombardiers d’eau et d’hélicoptères de sauvetage, ainsi que d’un service de diffusion de l’alerte aux dangers aériens et aux retombées radioactives constitué par des fonctionnaires et officiers permanents et par des réservistes placés sous statut de défense. Sur l’ensemble du territoire, ce corps de défense groupe, à l’échelon de la zone de défense, les colonnes mobiles de secours et, à l’échelon départemental, des centres de protection civile et des unités d’hébergement.

La politique de formation du personnel, constitué pour la plus grande partie par des réservistes placés sous statut de défense, est définie à la direction du Service. La structure de l’enseignement est adaptée aux différents niveaux, local, départemental et national. À cet échelon se situent deux grandes écoles :
— le Centre national d’études de la protection civile, créé en 1954 à Nainville-les-Roches (Essonne), qui organise de septembre à juillet des stages d’une durée de trois jours à une semaine (de 1954 à 1974, plus de 1 000 stages avaient regroupé 28 000 auditeurs) ; ses sessions sont destinées à la formation et à l’information des cadres de la protection civile ainsi qu’à l’étude de problèmes techniques (radioactivité, abri, alerte, secourisme, etc.) ;
— le Centre national d’instruction de la protection contre l’incendie, créé à Paris en 1946 et qui assure la diffusion de la doctrine ainsi que l’enseignement des techniques de prévention et de secours pour les cadres supérieurs de sapeurs-pompiers.

La protection civile à l’étranger

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’apparition de l’arme nucléaire rendant périmées les organisations de la défense passive, des études sont entreprises dans de nombreux pays sur les effets des armes nucléaires, la résistance des abris, la détection de la radioactivité, la propagation des grands incendies. À partir de 1950, les doctrines s’ébauchent et des organisations sont mises sur pied au Danemark et en Norvège, en Suède, au Canada, aux États-Unis, en Suisse, en République fédérale d’Allemagne. Dans la plupart des cas, la responsabilité de la protection civile incombe au département de l’Intérieur ou à celui de la Défense. Comme en France, la cellule de base est la commune, mais c’est partout à l’échelon national que sont mis en œuvre les systèmes d’alerte aux bombardements et aux retombées radioactives, et surtout que sont traités les problèmes posés par la mise à l’abri des populations.

En République fédérale d’Allemagne, une loi de 1965, prévoyant la construction obligatoire d’abris dans les immeubles neufs, n’a guère été observée. La remise en état des abris de la Seconde Guerre mondiale se poursuit, si bien que, à la fin de 1972, 70 000 places étaient aménagées et 600 000 autres pouvaient être employées à titre provisoire.

Au Danemark, les abris publics sont construits aux frais de l’État, et leur construction peut être imposée dans certains bâtiments neufs. En 1972, 1,8 million de places étaient disponibles dans les abris privés et 255 000 dans les abris publics, provenant notamment de l’aménagement des bunkers de 1945.

Aux États-Unis, le recensement des abris sur le plan national, effectué depuis 1960, a permis de vérifier qu’il était possible de protéger la presque totalité de la population contre les retombées radioactives ; les travaux d’aménagement se poursuivent, et au début de 1973 les besoins de la population étaient couverts à 43 p. 100.

En Norvège, les municipalités des zones jugées dangereuses doivent construire à frais communs avec l’État des abris publics ; 160 000 places ont été ainsi aménagées. Dans les grands immeubles et dans les établissements industriels ou commerciaux, un million de places d’abris privés ont été réalisées (les besoins de la population sont couverts à 25 p. 100).

En Suède, un effort particulièrement remarquable a été réalisé et, en dehors d’une quinzaine d’abris géants où 100 000 personnes pourraient trouver refuge, les abris privés offrent à la population 2,5 millions de places.

En Suisse, dans les communes de plus de 1 000 habitants, une loi de 1963 impose aux propriétaires d’aménager des abris, dont les frais sont remboursés à 75 p. 100. En y ajoutant les abris publics des grandes villes, la Suisse possède environ 2 millions de places.

P. B.

➙ Croix-Rouge / Défense / Sapeurs-pompiers (corps des).

 M. Roux, la Protection civile (Berger-Levrault, 1959). / P. Lambry, la Protection civile (Hachette, 1964).

protection électrique

Ensemble des moyens destinés à protéger personnel et matériel contre les effets du courant électrique, qu’il s’agisse de limiter les conséquences d’un défaut ou de pallier les inconvénients du fonctionnement anormal d’une installation.



Défauts affectant les réseaux

Par suite de la mise en parallèle d’un certain nombre de lignes, les principales anomalies d’exploitation contre lesquels il faut se prémunir sont les surintensités de courant, la limitation des courants de court-circuit, l’élimination sélective des défauts.

Suivant l’emplacement d’apparition d’un défaut, il est possible de définir sa nature : monophasé à la terre, biphasé à la terre, isolé du sol, c’est-à-dire entre deux phases, ou triphasé à la terre. D’autre part, le défaut peut être fugitif, intermittent ou permanent.

La limitation des surintensités engendrées par un défaut sera généralement obtenue au moyen d’impédances. Celles-ci, selon la nature du défaut, seront montées sur la liaison neutre-terre ou sur les trois conducteurs d’un départ.

Les protections proprement dites, disposées soit au départ d’une artère, soit au point de raccordement de plusieurs artères, auront pour but soit de provoquer l’ouverture temporaire des organes de coupure si le défaut a un caractère fugitif, soit d’isoler définitivement une ou plusieurs lignes si le défaut est permanent.