Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

prospection pétrolière (suite)

Toute la région du golfe Persique et le fond du golfe lui-même sont pétrolifères : l’émirat de Koweït, qui possède à Burghān le plus grand gisement jamais découvert (Crétacé à 1 100 m), la Zone neutre, l’Arabie Saoudite, fabuleusement nantie avec la structure de Ghawār (Rhawār), longue de 250 km et large de 40 km, avec le plus grand de tous les champs « off shore », celui de Safaniya (sables quartziens cénomaniens-albiens du Crétacé), les émirats et sultanats de Bahreïn, de Qaṭar, d’Abū Ẓabī, d’Oman, etc., et, enfin, bien entendu, l’Iran.

L’Iraq, de son côté, a deux provinces pétrolières bien distinctes : celle du Nord, avec le champ de Kirkūk, exploité depuis 1928, dans les plissements orogéniques du bas Tertiaire, apparentés aux gisements montagneux du sud de l’Iran, et celle du Sud, qui fait partie du golfe Persique. La première se prolonge, d’ailleurs, en Syrie et en Turquie orientales.


Europe

Jusqu’en 1939, le seul pays d’Europe à avoir révélé son pétrole, en dehors de la Russie, était la Roumanie, notamment a Ploieşti, dans les grès peu profonds du récent Tertiaire. Après 1945, la prospection fut, dans l’ensemble, très décevante, malgré la découverte de belles structures gazières en Italie du Nord et à Lacq. Il en fut tout autrement à partir de 1959, l’Europe du Nord se révélant bientôt l’une des grandes régions productrices de pétrole et de gaz naturel du monde, avec les Pays-Bas et les gisements « off shore » de la mer du Nord. Pensant que le champ de gaz de Groningue situé dans les grès permiens de la fin du Primaire pouvait avoir des prolongements, ou que des conditions similaires pouvaient se retrouver sous la mer avoisinante, on entreprit un programme massif d’exploration géophysique, puis de forage, dès que le problème du découpage politique entre les nations riveraines eut été réglé.

En octobre 1965, un premier puits producteur est foré à West Sole dans le secteur britannique, au large du Yorkshire, et son gaz est amené à la côte anglaise par pipe-line dès 1967 ; comme dans le cas de Groningue, l’enfouissement des charbons du Carbonifère aurait dégagé les hydrocarbures gazeux accumulés aujourd’hui dans les sables et les grès du Permien inférieur, qui est la couche géologique située immédiatement en dessus. En 1969, c’est la découverte en zone norvégienne du gisement Ekofisk dans le calcaire du Danien (Crétacé supérieur), sédiment formé par les coquilles de micro-organismes, les coccolites, roche peu perméable et rarement pétrolifère. En 1971, on trouve en abondance du pétrole au large de l’Écosse (Forties, Brent) dans le Tertiaire inférieur, fait d’alternances d’argile et de sable, près de la grande faille de la mer du Nord qui fut comblée par les sédiments des ères géologiques successives. Profonde de 60 m seulement, la mer du Nord se prête bien à l’exploration « off shore », mais le forage exige des matériels puissants pour résister aux variations brutales du temps, aux vents de 125 km/h et aux vagues de 15 m. Entre 1964 et 1972, il s’est néanmoins foré 400 puits ayant coûté en moyenne 10 MF chacun, dépenses de géophysique comprises. D’ores et déjà, le résultat se traduit par la découverte de réserves exploitables de pétrole évaluées à plus du milliard de tonnes. Pour sa part, dès 1980, la Grande-Bretagne disposera d’une production équivalente à ses besoins de gaz et de pétrole.


France

Le gisement de Pechelbronn, qui produisait de la « poix » depuis le xve s., a été définitivement abandonne en 1967.

La prospection systématique du territoire métropolitain a permis de découvrir à tour de rôle les champs pétrolifères d’Aquitaine dans des calcaires et des grès du Crétacé : Lacq (1949), Parentis-en-Born (1954), Cazaux (1959), ainsi que le gisement de gaz de Lacq inférieur (1951) dans le Jurassique supérieur à 3 550 m. Quelques petits points de production ont pu être trouvés en 1958 dans le Bassin parisien, à Coulommes et à Chailly-en-Bière à partir de calcaires du Jurassique. Malheureusement, le territoire national ne fournit guère plus que 1 p. 100 de ses besoins pétroliers. Aussi, la politique française consiste-t-elle à orienter sa prospection pétrolière vers des zones plus fructueuses en participant pour environ 10 p. 100 aux recherches effectuées en mer du Nord.

A.-H. S.

➙ Forage / Gaz / Gisement / Off shore / Pétrole / Sable et schiste bitumineux.

 Méthodes modernes de traitement de l’information géologique sur ordinateurs (Technip, 1969). / M. Rémond, l’Exploration pétrolière en mer et le droit. Droit maritime, droit de la mer (Technip, 1970).

prostate

Glande génitale de l’homme, traversée par l’urètre postérieur, au niveau duquel confluent les canaux éjaculateurs et dont la sécrétion constitue la plus grande partie de la phase liquide du sperme.



Anatomie

La prostate a la forme d’un cône à base supérieure. Cette base prostatique adhère à la vessie dans sa partie antérieure autour de l’urètre. Le sommet, apex ou bec prostatique, se continue par l’urètre membraneux, qui traverse un diaphragme aponévrotique uro-génital séparant le pelvis (petit bassin) du périnée. Organe pelvien, la prostate est située devant le rectum, derrière la symphyse pubienne, entre les deux muscles releveurs de l’anus. Haute de 3 cm, large de 4 cm, elle mesure seulement 2,5 cm d’avant en arrière : le sphincter strié de l’urètre l’entoure en avant et forme au-dessous de l’apex une bague complète autour de l’urètre membraneux, assurant la continence urinaire. Dans sa traversée prostatique, l’urètre, entouré près du col vésical du sphincter lisse, présente à mi-chemin sur sa paroi postérieure une proéminence ovalaire : le veru montanum. Sur le veru, de chaque côté, débouchent les canaux éjaculateurs formés à la base de la prostate par le confluent des vésicules séminales et du canal déférent. Enfin, les canaux collecteurs des glandes prostatiques débouchent dans l’urètre postérieur de chaque côté du veru.