Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

presse (la) (suite)

Dans l’entre-deux-guerres, la presse écrite poursuivit sa progression. Les magazines illustrés et les périodiques spécialisés furent les principaux bénéficiaires de l’expansion du marché ; les quotidiens, dont le nombre diminuait déjà sous l’effet de la concentration, mais dont la pagination continuait de croître, atteignirent des tirages énormes, sauf en France, où leur marché stagnait.

La Seconde Guerre mondiale, qui, stimulant la curiosité du public pour les nouvelles, favorisa les progrès de la presse dans les pays anglo-saxons ou neutres, affaiblit au contraire la presse des pays de l’Europe continentale où la liberté était morte. La radio devint alors un moyen d’information très important.

Depuis 1945, la presse écrite a traversé de nombreuses crises. Dans l’Europe continentale, la Libération a entraîné un renouvellement complet de l’ancienne presse : dans aucun pays la révolution ne fut plus totale qu’en France.

Petit vocabulaire de la presse

audience, ensemble des lecteurs atteints par un journal.

billet, court article de commentaire, écrit dans un style teinté d’humour ou de polémique.

boucler, terminer la composition du journal.

bouillon, ensemble des exemplaires invendus, c’est-à-dire différence entre le tirage et la diffusion.

bulletin, article faisant le point sur une question ; publication spécialisée destinée à une catégorie particulière de lecteurs, souvent organe d’une association.

B. V. P., sigle de Bureau de vérification de la publicité, organisme privé, patronné par les éditeurs de journaux, les publicitaires et les annonceurs, destiné à éliminer les annonces douteuses ou mensongères.

C. E. S. P., sigle de Centre d’étude des supports de publicité, organisme privé, patronné par les éditeurs de journaux, les publicitaires et les annonceurs, qui étudie, par sondages systématiques dans la population, l’audience exacte des différents moyens d’information, dont les organes de la presse.

chapeau, court paragraphe d’introduction, souvent composé en caractères typographiques d’un corps plus fort, placé au-dessus d’un article.

chronique, article à parution régulière et à contenu spécialisé, toujours signé, dont l’auteur a le plus souvent acquis un certain renom. Il s’agit le plus souvent de textes longs de commentaire, de compte rendu ou de critique.

communiqué, texte publié par un journal, mais dont l’origine est extérieure à sa rédaction : tout communiqué devrait normalement comporter l’indication de sa source.

clause de conscience, disposition originale de la loi du 29 mars 1935 qui permet à un journaliste professionnel de percevoir des indemnités de licenciement lors même qu’il a lui-même rompu le contrat qui le liait à son entreprise dans le cas où « un changement notable dans le caractère ou l’orientation du journal ou du périodique » qui l’employait peut le placer « dans une situation de nature à porter atteinte à son honneur, à sa réputation ou, d’une manière générale, à ses intérêts moraux ».

correspondant, informateur ou journaliste ne faisant pas partie de la rédaction centrale d’une publication.

courriériste, journaliste spécialisé chargé de recueillir l’information d’un spécialiste, où le commentaire est normalement réservé à un chroniqueur.

diffusion, distribution des journaux. Elle se fait par abonnement, par vente au numéro, par colportage ou en boutique, ou par portage à domicile. À la diffusion payante s’ajoute la distribution gratuite par services temporaires ou permanents.

écho, article, souvent court, rapportant une petite information de type souvent indiscret.

édition, ensemble d’exemplaires rigoureusement identiques. La plupart des quotidiens sortent plusieurs éditions par jour, dont les pages de nouvelles fraîches ou d’informations locales sont différentes.

éditorial, article de fond, signé par le responsable du journal, ou du nom du journal, exprimant l’opinion du journal sur tel ou tel événement généralement placé en première page. Les éditoriaux sont aujourd’hui très rares dans la presse française.

feuilleton, chronique régulière placée le plus souvent en bas de page et d’un format en général fixe ; le feuilleton est souvent réservé à la critique ou au roman-feuilleton.

flash, terme d’agence désignant une dépêche brève annonçant une nouvelle importante.

informations générales, ensemble des informations de la petite actualité des faits divers, des nouvelles sportives et des échos.

journaliste, on distingue le journaliste permanent, attaché à une rédaction, rétribué au mois, du journaliste pigiste, collaborateur occasionnel rétribué à la « pige », c’est-à-dire à l’article ou à la ligne.

justification, largeur d’une ligne de texte imprimé ou d’un cliché.

labeur, terme désignant l’imprimerie des livres par opposition à celle de la presse périodique et à celle des travaux de ville (affiches, placards, papier à en-tête, cartes de visite, etc.), dits aussi « bilboquets ».

lettres confidentielles, publications périodiques d’informations spécialisées, rédigées par de petites équipes de journalistes, servies par abonnement et sous enveloppes fermées. Ce sont les héritières des nouvellistes de l’ancien régime. Elles se veulent confidentielles.

magazine, publication périodique illustrée.

manchette, partie supérieure de la première page, où se trouve le titre du journal. Les oreilles, espaces libres à droite ou à gauche du titre, sont souvent occupées par des placards publicitaires, parfois par quelque formule « lapidaire » d’actualité.

morasse, épreuve tirée à la brosse, d’une page du journal, qui sert aux ultimes corrections.

O. J. D., sigle de Office de justification de la diffusion, organisme patronné par des éditeurs de journaux, des publicitaires et des annonceurs, chargé de contrôler le tirage et la diffusion des publications.

publicité rédactionnelle, publicité parée des formes d’un article ordinaire : elle est en principe interdite et souvent masquée sous l’indication hypocrite de communiqué.