Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

arriération mentale (suite)

Les arriérations par aberration chromosomique

Elles dérivent de la fragilité de la mécanique chromosomique ; les anomalies responsables portent sur le nombre et la structure des chromosomes.

Parmi les anomalies des autosomes, signalons le mongolisme (trisomie de la 21e paire), la trisomie 13, la trisomie 18, la maladie du cri du chat (délétion partielle du bras court du chromosome 5), la délétion partielle du bras long du 18e chromosome, etc., Parmi les anomalies des chromosomes sexuels, citons les syndromes de Turner, le syndrome triple X, les syndromes de Klinefelter, le syndrome XYY.

Quelques arriérations dépendent d’une dysplasie embryonnaire du système nerveux du fœtus : phacomatoses (sclérose tubéreuse de Bourneville ; neurofibromatose, angiomatoses diverses) et dysraphies, avec malformations osseuses et nerveuses associées.


Autres causes

Quelques arriérations sont peut-être en rapport avec des facteurs psychologiques de milieu ou d’environnement (débilités psychogénétiques). Ce sont les carences affectives et culturelles de toutes sortes qui peuvent expliquer certaines déficiences mentales. Un nombre important d’arriérations restent actuellement sans cause décelable malgré toutes les investigations.


Mesures sociales et traitement

Sur le plan médico-social, la loi de 1909 a créé des classes de perfectionnement et des établissements pédagogiques spéciaux pour arriérés, mais les immenses besoins dans ce domaine contrastent avec l’insuffisance des moyens mis en œuvre.

En pratique, devant une arriération mentale, le médecin fait un bilan de la maladie afin de déceler une cause éventuellement accessible à un traitement, d’apprécier les capacités intellectuelles et motrices, les troubles éventuels du caractère et du comportement par l’observation clinique et les tests psychologiques. On distinguera ainsi les arriérés profonds, les débiles moyens ou légers, éducables ou semi-éducables selon les cas. Le placement dans des centres spéciaux ou en hôpital psychiatrique dépendra du degré de l’arriération, de l’intensité des troubles affectifs, de la tolérance du milieu familial à l’égard de l’enfant arriéré.

On a proposé, pour améliorer les performances des déficients mentaux, de nombreux médicaments : stimulants métaboliques cérébraux, vitamines, hormones, substances psychotropes variées, dont l’efficacité réelle demeure assez restreinte. Il est certain toutefois qu’il faut essayer de corriger les désordres affectifs qui gênent la rééducation par un environnement correct et des chimiothérapies psychotropes bien choisies (neuroleptiques, tranquillisants, antidépresseurs).


Arriération affective

Il convient de distinguer l’arriération mentale par déficience congénitale ou très précocement acquise de l’intelligence de l’arriération affective, encore appelée immaturité affective.

Dans l’arriération affective pure, seuls l’affectivité et le caractère sont anormaux. L’intelligence est intacte. Les arriérés affectifs sont des enfants ou des adultes dont l’évolution instinctuelle et affective est demeurée incomplète, particulièrement infantile. Émotions, instincts, sentiments et comportement sont immatures, en retard sur l’âge légal du sujet et sur son développement intellectuel. Les causes de l’arriération affective peuvent être génétiques, mais elles sont le plus souvent psychologiques et dépendent du milieu dans lequel a été élevé l’individu.

G. R.

➙ Débilité mentale.

 A. Levinson, The Mentally Retarded Child (New York, 1952 ; trad. fr. l’Enfant mentalement retardé, Le Centurion, 1968). / A. Rey, Arriération mentale et premiers exercices éducatifs (Delachaux et Niestlé, Neuchâtel, 1953). / M. Mannoni, l’Enfant arriéré et sa mère. Étude psychanalytique (Éd. du Seuil, 1964). / M. Egg, Andere Kinder, andere Erziehung (Zurich, 1965 ; trad. fr. Éducation de l’enfant retardé, Delachaux et Niestlé, Neuchâtel, 1967). / P. Mozziconacci, J. Boisse, A. Lemonnier et C. Charpentier, les Maladies métaboliques des acides aminés avec arriération mentale (Expansion scientifique, 1968).

Arsacides

Dynastie parthe qui régna sur les régions iraniennes du milieu du iie s. av. J.-C. au début du iiie s. apr. J.-C.


Les territoires situés à l’est de la mer Caspienne furent au début du iiie s. av. J.-C. envahis par des nomades scythes, les Dahai. Certains de ces peuples, les Parthes, se montrèrent particulièrement entreprenants, puisqu’ils n’hésitèrent pas à descendre vers le sud, dans le pays séleucide. D’abord repoussés par les efforts d’Antiochos Ier, ils purent, vers 250, sous la conduite d’un chef auquel « ils obéissaient aveuglément », s’installer dans la région de Nisa. Ce chef, Arsace, prit en 247 le titre grec de roi : ainsi naquit d’une victoire sur les Séleucides la dynastie des Arsacides.


L’histoire de la dynastie

Très vite, le nouvel État sait profiter des difficultés du royaume grec : les envahisseurs s’installent vers 238 en Parthie (c’est alors que l’on commence à les appeler Parthes), puis en Hyrcanie. Au milieu du iie s., à l’époque du roi Mithridate Ier, ils s’emparent de la Mésopotamie, de la Babylonie, de l’Elam. Ces territoires formeront désormais le noyau de leur royaume. Des crises internes, les incursions de nomades scythes dans leurs provinces orientales ne peuvent les empêcher de devenir au début du iie s. av. J.-C. la principale puissance de l’Orient, alors que les Séleucides, obligés de lutter sur tous les fronts de leur immense empire, sont au plus mal. Quant au Royaume gréco-bactrien établi aux confins de l’Indus, il a été détruit par les Barbares de l’Est.

Les Romains ne ménagent pas les avanies aux Arsacides : Sulla, Lucullus, Pompée, après avoir signé des traités avec eux, interviennent dans les querelles dynastiques et songent à envahir leur territoire. C’est à Crassus que revient la gloire de mener la campagne qui doit les soumettre, mais, en 53 av. J.-C., à Carres, ses troupes sont écrasées, perdent leurs enseignes, et lui-même est tué. Les Parthes (bien que le général Suréna, vainqueur de Carres, ait été écarté par un roi jaloux de son prestige) lancent contre les possessions romaines des raids meurtriers. Ils s’emparent de la Syrie — que le fidèle vassal des Romains, Hérode, doit évacuer, à la grande satisfaction des indigènes — et mettent à sac l’Asie Mineure. Rome sera capable de les chasser, mais non de les vaincre. Aussi Auguste* inaugure-t-il des relations amicales, ce qui lui permet de rassurer l’opinion publique, de se faire rendre les aigles prises à Crassus et de faire venir à Rome, pour y être éduqué, le fils d’un roi parthe. Néanmoins, les affaires d’Arménie* provoquent des frictions jusqu’au jour où Néron sait faire aboutir en ce domaine un compromis qui satisfait tout le monde : Rome désigne le roi de ce pays stratégiquement important, mais elle le prend dans la famille des Arsacides. Le Royaume parthe, affaibli par des troubles intérieurs, se replie alors sur lui-même, ce qui favorise le développement d’une civilisation plus originale.