Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

poumon (suite)

Maladies des bronches

V. bronches.


Asthme

V. l’article.


Maladies de la plèvre

• Pleurésies
Ce sont des inflammations de la plèvre avec présence de liquide ou de pus entre les deux feuillets de la plèvre. Elles peuvent être primitives (tuberculose, staphylocoque) ou secondaires à un foyer pulmonaire sous-jacent, à une tumeur pleurale ou pulmonaire.

• Pleurésie séro-fibrineuse tuberculeuse. V. tuberculose.

• Pleurésies purulentes. Elles peuvent être dues au pneumocoque, au streptocoque, à des germes anaérobies, à des pyogènes divers. Il s’agit de grandes suppurations pleurales avec altération profonde de l’état général, température élevée et oscillante. Le traitement consiste en l’évacuation de la collection suppurée (empyème) par ponction pleurale, lavages de la plèvre à l’aide de solutions antibiotiques, administration d’antibiotiques par voie générale. La guérison se fait généralement au prix d’une soudure des deux feuillets de la plèvre (symphyse pleurale). Parfois, seule une exérèse chirurgicale de la plèvre malade (décortication pleurale) amènera la guérison.

• Pleurésies hémorragiques. Elles sont caractérisées par la présence de sang dans le liquide de ponction pleurale. Elles peuvent se rencontrer dans les pleurésies tuberculeuses, mais doivent faire suspecter la présence d’une lésion tumorale.

• Pneumothorax spontané
C’est un épanchement gazeux de la plèvre résultant d’une fistule pleuro-pulmonaire. Il s’oppose au pneumothorax traumatique et au pneumothorax artificiel, où l’air pénètre dans la cavité pleurale par effraction de dehors en dedans à travers la paroi thoracique. Trois grandes causes peuvent provoquer un pneumothorax spontané : la tuberculose, les infections pleurales ou pulmonaires à pyogènes, les lésions pulmonaires dystrophiques (emphysème, kystes aériens). Le pneumothorax spontané est caractérisé par la survenue brutale d’une douleur violente en coup de poignard au niveau d’un hémithorax, immédiatement suivie d’une grande gêne respiratoire et d’une toux sèche. L’examen montre un tympanisme, une abolition du murmure vésiculaire et des vibrations vocales. La radiographie montre la cavité pleurale envahie par l’air et la masse pulmonaire rétractée vers le hile. L’évolution spontanée dépend de la cause. Chez la plupart des malades, le pneumothorax se résorbe spontanément, en quelques jours ou semaines ; les exsufflations (aspirations de l’air par ponction) accélèrent cette guérison. Dans d’autres cas, en particulier lorsque la tuberculose est en cause, l’évolution n’est pas aussi favorable, et l’on peut voir se former un hydropneumothorax, puis un pyopneumothorax.

• Autres affections pleurales
Ce sont : les scissurites, reliquat de toute inflammation pleurale des scissures pulmonaires ; la symphyse pleurale, accolement cicatriciel des deux feuillets de la plèvre faisant suite aux maladies pleurales ; les calcifications pleurales, également séquelles de pleurésies.

• Cancer pleural
C’est un mésothéliome (tumeur du mésothélium ou épithélium pleural) dans la plupart des cas ; il est diagnostiqué par la survenue d’un épanchement liquidien.


Affections du médiastin

Tous les signes des maladies du médiastin relèvent de la compression des organes qu’il contient : dyspnée, dysphagie (gêne à avaler), dysphonie (troubles de la voix), douleurs, toux spasmodiques. Les principales affections médiastinales sont :
— les médiastinites, généralement suppurées, parfois virales (dans le premier cas, elles sont toujours secondaires à une lésion suppurée de voisinage [abcès œsophagien, kyste suppuré]) ;
— les tumeurs médiastinales, qui proviennent soit de tissus normaux du médiastin (neurinomes, fibromes, lipomes, chondromes, xanthomes), soit de tissus embryonnaires (thymomes, branchiomes, kystes épidermoïdes, tératomes).


Affections pulmonaires non tuberculeuses

• Pneumopathies aiguës infectieuses. Les pneumonies ont à peu près toujours la même symptomatologie : point de côté, toux, expectoration, dyspnée, matité, râles, opacité radiologique plus ou moins étendue à topographie souvent lobaire. Des causes très différentes peuvent être à l’origine d’une pneumopathie aiguë : une virose (le virus grippal est le plus fréquemment mis en cause, mais de nombreux autres virus peuvent également altérer le parenchyme pulmonaire) ; une infection bactérienne, la pneumonie franche lobaire aiguë à pneumocoques ayant cédé le pas aux staphylococcies ; la tuberculose. L’évolution des pneumonies a été totalement bouleversée par les traitements antibiotiques. L’examen de l’expectoration et l’antibiogramme permettent de choisir l’antibiotique le plus efficace.

• Abcès du poumon. On désigne sous ce nom toute suppuration collectée dans une cavité néo-formée, creusée dans le poumon par une inflammation aiguë. Les germes en cause sont soit des pyogènes banals, soit des germes anaérobies. Le début de la maladie est celui d’une pneumopathie aiguë. À ce stade, un bon traitement antibiotique amène la guérison clinique et radiologique. Dans les cas défavorables apparaît la vomique (crachement de pus), annonçant le passage à la phase de foyer ouvert (la phase de début étant celle de foyer fermé). À ce stade, l’état général est très altéré et la température est oscillante. L’examen radiologique montre, au sein d’un foyer de condensation pulmonaire, une cavité avec un niveau liquide horizontal. L’évolution est souvent longue malgré l’action des antibiotiques, mais elle est favorable dans la majorité des cas. Toutefois, dans certains cas d’abcès d’évolution chronique, seule une exérèse chirurgicale amènera la guérison.

• Cancer du poumon. Le terme de cancer* du poumon désigne deux entités différentes : d’une part les cancers qui se sont développés sur place (cancer bronchique primitif, carcinome alvéolaire et autres tumeurs) ; d’autre part les cancers secondaires, qui ne sont que des métastases tumorales provenant d’autres organes.