Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

Porto

Ville du Portugal.


Avec 500 000 habitants (dont 300 000 pour la ville proprement dite), Porto est la deuxième agglomération portugaise. Capitale des provinces septentrionales du pays, elle étend son aire d’influence à toute la région comprise au nord d’une ligne Coimbra-Guarda. Elle est située à l’embouchure du Douro, là où la vallée s’étrangle entre deux berges abruptes taillées dans le granite qui en facilitent le franchissement par la route littorale ; c’est à la fois une ville-pont et un port, le Portus Cale des Romains. Pourtant, le site portuaire est loin d’être excellent : l’étroitesse du fleuve, la brutalité des crues qui font monter les eaux de plusieurs mètres en quelques heures et enfin la présence d’une barre sableuse qui réduit l’entrée de l’estuaire et en rend le passage difficile ont obligé à aménager un avant-port sur le front de mer, à Leixões. Mais tout le Nord portugais souffre de la médiocrité des sites portuaires, et Porto a l’avantage de se trouver au débouché du Douro, qui a longtemps été la seule voie de relation avec les hautes terres de l’intérieur. Enfin, les difficultés de communications terrestres ont encouragé très tôt le développement du cabotage sur ce littoral et familiarisé les hommes avec la mer. Dès le Moyen Âge, Porto s’était lancé dans le grand commerce maritime et entretenait des relations avec l’Europe du Nord-Ouest.

La ville s’est développée sur la rive droite du fleuve. La vieille ville, nichée sur deux collines découpées dans la basse terrasse par de petits ravins, se reconnaît aisément à la densité de ses maisons à encorbellement disposées en gradins sur la pente et dominées par les deux tours de la cathédrale, et à l’enchevêtrement de ses ruelles coupées d’escaliers. Les quartiers nouveaux s’étalent sur les terrasses supérieures en un plan plus régulier. C’est là que sont les bâtiments administratifs et les établissements commerciaux. L’extension récente se fait en étoile le long des principales routes ainsi que vers l’ouest en direction de Foz do Douro et Matosinhos, qui alignent d’élégantes villas le long de la mer et dont les plages sont très fréquentées. L’agglomération a absorbé Leça da Palmeira, São Mamede de Infesta, Águas Santas et gagne sans cesse sur les campagnes du Minho et du Douro littoral. En revanche, la ville s’est beaucoup moins développée sur la rive gauche, à laquelle la relient deux ponts routiers : l’un construit à la fin du siècle dernier, le plus récent (pont d’Arrábida) achevé en 1963 pour livrer passage à l’autoroute. Le quartier de Vila Nova de Gaia n’en joue pas moins un rôle important dans la vie de la ville puisque c’est ici que se trouvent les chais où s’élabore le vin de Porto.

Porto doit en effet sa renommée à ce vin. Les raisins, récoltés dans les vignes qui couvrent les versants de l’Alto Douro, sont pressés sur place et expédiés après que la fermentation du moût a été stoppée par l’introduction d’un peu d’alcool, lui-même fabriqué sur place. Le vin est alors acheminé par bateau ou par train jusqu’à Porto, où il est stocké plusieurs années pour vieillir en fût. Le vin de Porto a trouvé place sur le marché international dès le xviie s. ; l’Angleterre, avec laquelle le traité de Methuen (1703) avait établi des relations commerciales privilégiées, en importait déjà près de 150 000 hl en 1726. En 1756, la fondation d’une Compagnie générale des vignes de l’Alto Douro introduisit une réglementation stricte de la production et délimita sévèrement la zone vinicole. De nos jours, un Institut des vins de Porto contrôle rigoureusement la fabrication du vin et en garantit la qualité. Cependant, les exportations de vin ont considérablement diminué : après avoir atteint 420 000 hl avant la Seconde Guerre mondiale, elles oscillent aujourd’hui entre 250 000 et 275 000 hl par an. Les Britanniques, qui en achetaient 200 000 hl, n’en consomment plus que 75 000 hl par an, laissant aujourd’hui la première place à la France avec 90 000 hl.

Mais Porto ne vit pas que de son vin : c’est aussi un port de pêche important équipé de grandes conserveries de poisson à Matosinhos ; c’est encore un centre textile notable qui produit des cotonnades dans des usines concentrées sur la route de Guimarães ; la métallurgie est présente grâce à quelques fonderies, et la chimie avec la fabrication de pneumatiques ; enfin, le tableau se complète par le travail du cuir, la céramique et l’orfèvrerie. L’énergie nécessaire à ces industries provient d’un petit gisement houiller proche dont le charbon est brûlé dans une centrale thermique. La mise en service d’importants barrages-réservoirs sur le haut Douro et ses affluents et l’aménagement de la voie fluviale devraient permettre de développer considérablement les activités industrielles de Porto : un projet déjà ancien prévoit d’y établir une métallurgie lourde qui traiterait le fer de Moncorvo (Trás-os-Montes) avec du charbon d’importation. D’autre part, la construction à Leixões d’un appontement destiné à accueillir de gros navires pétroliers doit permettre d’installer une puissante raffinerie et de développer le secteur de la chimie. Ces activités nouvelles, en favorisant la croissance de l’agglomération, assureraient un meilleur équilibre avec Lisbonne.

R. L.

Pôrto Alegre

V. du Brésil, capitale de l’État du Rio Grande do Sul.


Capitale administrative, Pôrto Alegre est, sur le plan économique, la véritable métropole-relais pour l’ensemble du Sud brésilien et particulièrement pour les États de Santa Catarina, du Rio Grande do Sul et une partie de l’État du Paraná. Aussi cette ville a-t-elle connu une croissance rapide et récente et dépasse-t-elle depuis peu un million d’habitants.

Pôrto Alegre est située sur le bord d’une très grande lagune, dans laquelle se jette le fleuve Guaíba. La lagune elle-même communique avec la mer par une ouverture qu’il faut draguer pour permettre le passage des bateaux d’un tonnage suffisant ; le rôle de port moderne de Pôrto Alegre est considérablement limité.