Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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pont (suite)

 R. Vallette, la Construction des ponts. Évolutions et tendances (Dunod, 1942 ; nouv. éd., 1958). / J. Courbon, Application de la résistance des matériaux au calcul des ponts (Dunod, 1950). / Soc. Acad. Hütte, Des Ingenieurs Taschenbuch (Berlin, 1951-1955, 5 vol. ; trad. fr. Manuel de l’ingénieur, Béranger, 1960-1962, 2 vol.). / M. Overman, Roads, Bridges and Tunnels. Modern Approaches to Road Engineering (Londres, 1968 ; trad. fr. Routes, ponts et tunnels, Larousse, 1968).

Pont

En lat. Pontus, pays et royaume ancien de l’Asie Mineure, situé essentiellement entre le Phasis (auj. Rion) et l’Halys (auj. Kızıl Irmak), en bordure du Pont-Euxin, d’où lui vient son nom.


Ce nom grec désignait la « mer », et plus particulièrement le Pont-Euxin et les régions le bordant au sud, ce qui correspondait à la zone septentrionale de la primitive Cappadoce* : on parlait de la Cappadoce voisine du Pont avant de prendre l’habitude de désigner cette région sous le simple nom de Pont, l’appellation Cappadoce s’en trouvant réduite d’autant. Le royaume de Pont devait s’étendre bien au-delà de ses limites géographiques.

C’était un pays montagneux, dominé par les monts Paryadrês de l’arc Pontique et sillonné de vallées profondes et de rivières torrentueuses (Iris [Yeşil Irmak], Lykos [Kelkit suyu]) descendant du plateau formé par la Cappadoce et la Galatie. L’abondance des eaux et la douceur du climat valaient au Pont la réputation d’un pays très fertile. La montagne recelait nombre de mines et de carrières. Les peuplades qui habitaient la région ne se laissèrent guère marquer par les plus anciennes civilisations de l’Orient, bien qu’elles aient été plus ou moins soumises à l’Assyrie. Les Grecs ont surtout parlé des Chalybes, montagnards qui savaient fabriquer le fer et que Xénophon a décrits. Le reste du Pont était peuplé d’éléments très divers, d’origines non moins diverses, parmi lesquels les Leucosyriens, sémites, et des Cimmériens, venus de l’autre côté du Pont-Euxin. Pour leur part, les Grecs colonisèrent (vie-ve s. av. J.-C.) la côte, où, malgré son caractère inhospitalier, ils fondèrent des colonies et des ports : Sinope (Sinop), Trébizonde (Trabzon), Kerasus ou Cerasus (Giresun), Amisos (Samsun).

Quand les Perses conquirent le pays (vie s.), leur civilisation s’y implanta profondément. Après la mort d’Alexandre, Mithridate Ier Ktistês (« le Fondateur », 320-266 av. J.-C.), d’origine perse, se rendit maître du pays (à dater de 301) et le libéra complètement en 281. La plupart des souverains qui se succédèrent portèrent le nom de Mithridate, et leur nombre demeure un sujet de discussion. Ils étendirent leur domination aux villes grecques de la côte, profitèrent des désordres de l’Empire séleucide et luttèrent souvent contre les Galates. Le roi Pharnace Ier (v. 185 - v. 169) jeta le désordre dans les États avoisinants, mais ceux-ci, étant entrés dans l’alliance romaine et sûrs de cet appui, l’amenèrent à capituler et à restituer ses conquêtes (179). Mithridate V Evergète († 121 av. J.-C.), son successeur, dut se déclarer l’allié de Rome. Il régna à Sinope, entouré de Grecs, et fit preuve d’un philhellénisme fervent. Il ne renonça pas aux ambitions conquérantes et s’assura une armée et une flotte puissantes. Son fils Mithridate* VI Eupator, dit le Grand (111-63), devait utiliser cette force pour terroriser tout l’Orient et inquiéter Rome même, jusqu’à la victoire finale de celle-ci. Il avait un moment fait du Pont l’État le plus puissant de l’Asie Mineure, englobant la Colchide, la Petite Arménie, la Chersonèse Taurique et le Bosphore Cimmérien. Dans les villes de l’intérieur — Amasya, l’ancienne capitale royale, futur lieu de naissance du géographe Strabon ; Comana, ville sacrée et centre du culte de Mâ —, s’était développée une civilisation originale, mélange d’influences perse, cappadocienne et grecque. Les croyances religieuses accueillaient aussi bien les dieux anatoliens que les images de la Perse et quelques divinités grecques.

En 63 av. J.-C., la victoire de Rome mit fin au royaume de Pont. Pompée*, vainqueur, fonda des colonies dans l’intérieur, dans le cadre d’une province double de Pont-et-Bithynie. Celle-ci ne comptait que la partie occidentale du pays pontique, laquelle, sous le nom de Pont, avait une capitale, Amastris (Amasra), et une assemblée provinciale propre. Le Pont oriental, qui comprenait le cœur du pays, fut donné au roi Dejotarus (v. 115 - v. 40 av. J.-C.), chef galate client de Rome. L’empereur Auguste* devait rattacher le Pontus Galaticus, fraction de ce Pont oriental avoisinant la Galatie, à la province de Galatie. Comana fut un temps indépendante, sous la souveraineté d’un grand-prêtre. Le reste constitua le royaume vassal de Pontus Polemoniacus, du nom des Polémon, qui y régnèrent jusqu’en 63 apr. J.-C. Une partie du Pont fut ensuite rattachée à la province de Cappadoce sous le nom de Pontus Cappadocicus.

De l’histoire intérieure de ces pays sous l’Empire romain, on ne peut guère noter que deux traits : la barbarie persistante des populations montagnardes, attestée par Strabon, et l’implantation précoce du christianisme sur la côte, constatée par Pline le Jeune. Au Bas-Empire, le diocèse pontique comprenait quatre provinces : la Paphlagonie, le Diospontus, ou Helenopontus (Pont occidental), le Pontus Polemoniacus et la Petite Arménie.

R. H.

ponte

Terme qui désigne aussi bien l’action de déposer des œufs que l’ensemble des œufs pondus par une femelle.


Suivant les cas, les œufs sont rejetés à l’extérieur (oviparité, qui s’accompagne dans certains cas d’un phénomène de nidification) ou conservés dans l’organisme parent sans contracter de rapports physiologiques avec lui (ovoviviparité) ou contractant de tels rapports (viviparité).

Très souvent, fécondés ou non, ils abandonnent l’organisme maternel à l’état de simples cellules, avant ou après émission des globules polaires. Dans le cas d’ovoviviparité ou de viviparité, ils demeurent dans l’organisme parent pendant une période plus ou moins longue ; on est alors en présence d’un phénomène d’incubation ou de gestation. Dans le cas d’oviparité, nombre d’animaux (les Cœlentérés, les Échinodermes, une grande partie des Annélides, des Mollusques et des Arthropodes, des Tuniciers et des Poissons, les Reptiles et les Oiseaux) pondent des œufs « isolés » ; ils les égrènent, si l’on peut dire. Parfois, d’ailleurs, la femelle pond sur place ; tous les œufs d’une même ponte se trouvent alors les uns à côté des autres, soit sans ordre apparent, soit disposés d’une manière caractéristique, qui dépend des mouvements que la femelle exécute au moment où elle les évacue ; ces mouvements dépendant du système nerveux et les réactions étant forcément spécifiques, toutes les femelles d’une même espèce exécutent des mouvements comparables.