Dérivés polyhydroxylés des noyaux aromatiques. On se limite à ceux qui dérivent du benzène.
Diphénols benzéniques
Il existe trois isomères qui ont reçu des noms particuliers :
La nature en fournit des dérivés (éthers méthyliques, glucosides) dont une hydrolyse peut les libérer ; mais ces corps sont surtout préparés synthétiquement.
Le phénol, se substituant en ortho et en para, peut être transformé en un mélange de pyrocatéchinol et d’hydroquinone, soit par nitration, réduction du groupe NO2 en NH2 et diazotation, soit par sulfonation et fusion alcaline, soit par chloration et fusion alcaline (v. phénols).
Par contre, le résorcinol se prépare à partir du benzène, qui se disulfone en méta ; on procède par fusion alcaline du benzène disulfonate de sodium. L’hydroquinone se fait généralement par hydrogénation de la quinone résultant de l’oxydation chromique de l’aniline.
Les trois diphénols sont des propriétés physiques voisines ; ce sont des solides bien cristallisés : le pyrocatéchinol fond à 99 °C, le résorcinol à 130 °C, l’hydroquinine à 169 °C ; le pyrocatéchinol est le plus volatil des trois, du fait d’une liaison hydrogène interne (chélation) qui diminue l’association intermoléculaire. Tous trois sont solubles dans l’alcool et dans le benzène. Ils sont également solubles dans l’eau, mais l’hydroquinone y est nettement moins soluble que les deux autres.
La plupart des réactions du phénol s’observent deux fois, et ne seront signalées que les propriétés particulières.
D’après les règles de l’orientation, les polarités sont concordantes dans le cas du résorcinol, discordantes pour les deux autres diphénols. Il en résulte que, chez le résorcinol, l’inertie de l’hydroxyle phénolique a diminué ; dès 150 °C, à l’autoclave, l’ammoniaque le transforme en métaminophénol, alors que le phénol est inaltéré dans ces conditions. De plus, l’un des hydrogènes du noyau possède une très grande mobilité et donne lieu, bien plus facilement que chez le phénol, à des substitutions :
L’anhydride phtalique, en présence de ZnCl2 ou de H2SO4, engendre un colorant, la fluorescéine.
Les hydroxyles du pyrocatéchinol et de l’hydroquinone n’ont pas une mobilité spéciale, et le noyau ne se substitue guère plus facilement que celui du phénol.
Le pyrocatéchinol et l’hydroquinone sont des réducteurs ; ils réduisent, en particulier, le nitrate d’argent ammoniacal ; en effet, leur oxydation conduit respectivement aux quinones ortho et para :
Une oxydation plus profonde coupe le noyau en acide maléique et en acide oxalique, puis en trois molécules d’acide oxalique.
Cette propriété réductrice les fait employer comme antioxygènes et comme révélateurs photographiques.
Mais le pyrocatéchinol se distingue des deux autres diphénols par la possibilité de cyclisations : par exemple