Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

policière (littérature) (suite)

 R. Messac, le « Detective Novel » et l’influence de la pensée scientifique (Champion, 1929). / F. Fosca, Histoire et technique du roman policier (Nouvelle Revue critique, 1937). / A. Peske et P. Marty, les Terribles (F. Chambriand, 1951). / F. Hoveyda, Petite Histoire du roman policier (Éd. du Pavillon, 1956 ; nouv. éd. Histoire du roman policier, 1966). / S. Radine, Quelques aspects du roman policier psychologique (Éd. du Mont-Blanc, Genève, 1960). / P. Boileau et T. Narcejac, le Roman policier (Payot, 1964). / J. J. Tourteau, D’Arsène Lupin à San Antonio. Le roman policier français de 1900 à 1970 (Mame, 1971). / M. Zéraffa, Roman et société (P. U. F., 1971). / J. Dupuy, le Roman policier (Larousse, 1974). / F. Lacassin, Mythologie du roman policier (U. G. E., coll. 10/18, 1974).

policologie

Ensemble des règles pragmatiques, technologiques et déontologiques régissant l’organisation et les interventions de la police.


La policologie ne constitue pas une science proprement dite, puisqu’elle fait appel aux concepts, aux méthodes et aux techniques de la science administrative, du droit pénal, de la criminalistique*, de la sociologie*, des transports*, des moyens de communication, de la science militaire, etc., pour résoudre les problèmes que posent en société l’équilibre des droits de l’État et du citoyen, la protection des biens et des personnes ainsi que le maintien de l’ordre.

Schématiquement, la policologie concerne les quatre missions de tout système policier cohérent :
1. la police d’ordre, qui a six objectifs, à savoir : factions, manifestations*, circulation*, protection des personnalités, défense intérieure, lutte contre les catastrophes ;
2. l’information politique (ou police civique), qui recueille les renseignements sur l’opinion publique et dépiste aussi les complots intérieurs ainsi que les antennes d’espionnage militaire ou économique ;
3. la police judiciaire, qui est tournée vers la répression des activités délictuelles de droit commun et qui s’aide des leçons de la police technique (v. police) et des procédés de la police scientifique ;
4. la police administrative, mais seulement en ce qui regarde le contrôle de l’exécution des lois et le choix des moyens jugés efficaces pour l’assurer, encore que la policologie enseigne qu’il faille, avant la promulgation d’un texte, prendre mesure de son opportunité et s’assurer des moyens pour obtenir son exécution.

La policologie s’efforce également d’atténuer la position inconfortable occupée par la police dans toute société évoluée ; la police trouve, en effet, face à elle l’opposition latente du citoyen, gêné dans plusieurs comportements et subissant parfois des fonctionnaires d’ordre une initiative dépassant le texte écrit de la loi. Aussi convient-il de donner le pas plus à la prévention qu’à la répression, qui, elle-même, doit éviter de faire un ennemi du citoyen (même délinquant) arrêté, spécialement s’il s’agit d’un mineur, qui gardera de son « premier » policier et de sa première prison une image définitive de la société.

Comme on le voit, la policologie déborde le cadre de la connaissance et de l’application stricte des règles juridiques posées par l’État ; son enseignement doit inclure les règles déontologiques d’une profession qui pénètre chaque instant dans la vie collective et que les nécessités facilement invoquées de l’ordre, jointes à la possibilité d’une coercition immédiate, peuvent amener à commettre des abus.

Pour éviter ceux-ci, différents systèmes ont été prônés avec le souci de conserver une nécessaire efficacité. Certains États prennent des assurances en confiant les missions de sécurité à plusieurs organismes polyvalents : police et gendarmerie* françaises ou italiennes par exemple ; polices britanniques régionalisées. D’autres confient à des tribunaux spéciaux ou à un médiateur (ombudsman*) le soin d’arbitrer les différends et litiges entre autorités de police et administrés. Mais le rôle essentiel de la policologie apparaît dans l’uniformisation souhaitable des méthodes préconisées pour le maintien de l’ordre sous toutes ses formes.

Il faut, enfin et surtout, que cette science contribue à créer une éthique chez le fonctionnaire de police, lui-même sévèrement sélectionné au préalable, puisque, sur la voie publique, il va devenir par la force même des choses la « loi vivante de son quartier ».

M. L. C.

➙ Police.

 R. Saleilles, l’Individualisation de la peine (Alcan, 1928). / A. Mosse, les Prisons et les institutions d’éducation corrective (Sirey, 1929 ; nouv. éd., 1950). / L. Hugueney, H. Donnedieu de Vabres et M. Ancel, les Grands Systèmes pénitentiaires (Sirey, 1948). / Le traitement des délinquants, jeunes et adultes (Dalloz, 1966). / J. Léauté, les Prisons (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1968) ; Criminologie et science pénitentiaire (P. U. F., 1972). / G. Stéfani, G. Levasseur et R. Jambu-Merlin, Criminologie et science pénitentiaire (Dalloz, 1968 ; nouv. éd., 1972). / E. Yamarellos et G. Kellens, le Crime et la criminologie (Gérard, Verviers, 1970 ; 2 vol.). / M. Le Clère, la Police (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1972) ; la Vie quotidienne dans les bagnes (Hachette, 1973). / G. Denis, Citoyen policier (Albin Michel, 1976 ; nouv. éd., 1977).

Polignac (Jules Auguste, prince de)

Homme politique français (Versailles 1780 - Paris 1847).


Il est issu d’une très ancienne famille noble du Velay, dont le nom reste généralement associé à la Contre-Révolution dans ce qu’elle a eu de plus étroitement réactionnaire. Sa mère, la comtesse de Polastron, avait été, dès son entrée à la cour, l’objet de la faveur de la reine Marie-Antoinette, qui l’avait faite gouvernante des Enfants de France et duchesse. Comblé de libéralités, de pensions, de terres et de titres, le clan Polignac avait été l’objet de la jalousie des courtisans et surtout de la haine du peuple. Mirabeau devait stigmatiser plus tard les millions d’écus obtenus par l’intrigue. L’émigration des Polignac dans la nuit du 15 au 16 juillet 1789 avait été une fuite salutaire.