Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

planète (suite)

Pluton se révèle plus petit encore qu’on ne l’attendait et moins loin du Soleil ; son orbite comporte même, en projection, un petit arc intérieur à celle de Neptune ; la planète s’y trouve depuis 1969, et cela pour 40 ans, son périhélie se situant en 1989. Ce sont donc les astronomes du xxe s. et du début du xxie qui ont les meilleures chances de l’observer utilement ; ensuite, il faudra attendre le périhélie suivant, 248 ans plus tard.

Le diamètre apparent de Pluton est à la limite des possibilités de mesure, d’autant plus que la planète ne possède qu’une magnitude apparente de 15 ; on trouve environ 0″ 2, soit quelque 6 000 km, sensiblement le diamètre de Mercure. Pluton n’a pas de satellite connu, mais on a pu évaluer sa masse à partir des perturbations du mouvement de Neptune ; elle correspondrait à une densité très forte, peut-être dix fois celle de la Terre.

P. M.

➙ Astronomie / Ciel / Lune / Mécanique céleste / Soleil / Terre.

 G. Bruhat et E. Schatzman, les Planètes (P. U. F., 1952). / Astronomie populaire Camille Flammarion (Flammarion, 1955). / A. Dauvillier, l’Origine des planètes (P. U. F., 1956). / R. Tocquet, la Vie sur les planètes (Éd. du Seuil, coll. « Microcosme », 1960). / J. Lequeux, Planètes et satellites (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1964 ; 2e éd., 1970). / D. H. Menzel, Field Guide to the Stars and Planets (Boston, Mass., 1964 ; trad. fr. Guide des étoiles et des planètes, Delachaux et Niestlé, 1971). / C. Sagan et J. N. Leonard, The Planets (New York, 1966 ; trad. fr. les Planètes, Laffont, 1970). / V. de Callatay et A. Dollfus, Atlas des planètes (Gauthier-Villars, 1968).

planification

Action d’organiser selon un programme l’activité économique d’une nation et l’évolution de celle-ci dans le temps.



Planification indicative et planification impérative

Il est devenu maintenant d’usage de distinguer deux types de planification : la planification indicative et la planification impérative. Les plans impératifs sont ceux dans lesquels les décisions des agents économiques responsables de la production et de l’investissement (ou de la majorité d’entre eux) doivent se conformer aux instructions des autorités planificatrices. Au contraire, les plans indicatifs laissent la plupart des centres de décisions économiques libres de leur choix et des actions à entreprendre pour atteindre leurs buts propres.

On a pris l’habitude de qualifier d’impérative la planification qui s’inspire du modèle soviétique ; pour les pays occidentaux on parle de planification indicative ; cette distinction n’est pas adéquate. Si l’objectif « impératif » indique la base de la planification dans les pays collectivistes (propriété publique des moyens de production), il n’indique pas sa condition principale, à savoir le centralisme bureaucratique. Par ailleurs, « indicatif » donnerait à entendre que ce type de planification se contenterait de fournir des « indications » sur les objectifs que doivent obtenir les divers secteurs de l’économie et sur la politique à suivre pour atteindre le développement proposé ; et, tout en soulignant l’intérêt que chacun a de respecter ces recommandations, on ne relèverait ici aucune contrainte pour les faire appliquer. Or, en réalité, dans les pays occidentaux, cette planification cherche par des moyens indirects — stimulants économiques et financiers, éducation, persuasion, information — à obtenir l’exécution effective du plan. À la différence des plans soviétiques et est-européens, la planification des pays occidentaux repose, certes, plus sur l’emploi d’instruments d’incitation que sur la fixation administrative directe des objectifs. Mais, en fait, la politique économique de ces pays utilise des instruments de prévision, d’orientation ou d’encadrement à long, à moyen et à court terme qui ne diffèrent guère fondamentalement de ceux qui sont employés dans les pays à planification impérative.

En raison de l’évolution qu’a subie chacune des deux formes de planification, l’une et l’autre — conçues cependant dans des circonstances très différentes et en vue d’objectifs différents, voire opposés — convergent lentement vers un modèle commun, comme le souligne Jean Marczewski.


Convergence des modèles à l’Est et à l’Ouest

• Cette convergence apparaît d’abord sur le plan des techniques employées. Ainsi, les tableaux d’échanges interindustriels, la programmation linéaire, les modèles macro-économiques et micro-économiques, l’étude de l’élasticité de la demande*, les méthodes d’actualisation des valeurs futures et bien d’autres raffinements d’ordre statistique ou mathématique sont tout aussi bien utilisés par les planificateurs de l’Est que de l’Ouest.

Dans le cas de la planification soviétique, le recours à ces techniques nouvelles a eu lieu pour trois raisons. En premier lieu, les mécanismes de choix sont devenus d’une complexité croissante. En effet, le nombre de produits et de procédés de fabrication apparaît de plus en plus élevé ; il est alors absolument impossible de rassembler toute l’information nécessaire à tout instant pour obtenir une gestion centralisée de la production et de la répartition. Les progrès de la programmation sur ordinateurs peuvent apporter des remèdes durables, mais dans la mesure où leur action est combinée avec une décentralisation rationnelle des décisions. En deuxième lieu, les planificateurs se sont rendu compte qu’il existait une relation très étroite entre les prix et les quantités, entre la valeur* et la rareté ; ils commencent à s’apercevoir que le système économique a besoin d’un certain nombre de degrés de tolérance pour pouvoir s’ajuster aux modifications imprévues des variables exogènes, indépendantes de la volonté du planificateur. Pour bien mettre en évidence les relations entre les variables économiques conditionnant la croissance* de l’économie, les planificateurs ont été amenés à construire des modèles mathématiques de plus en plus perfectionnés. Enfin, en troisième lieu, la recherche d’une amélioration des plans a joué dans le même sens. Ainsi, la méthode des balances, appliquée en U. R. S. S. dès 1921, est complétée, voire remplacée par l’emploi de tableaux d’échanges interindustriels de Leontief et l’utilisation partielle des programmes linéaires, qui permettent une affectation plus efficace des ressources. L’emploi de modèles macro-économiques d’optimisation, entièrement formalisés et pouvant être exploités à l’aide d’ordinateurs, permet la prise en considération de nombreuses variantes et accroît la rationalité des décisions. Cependant, un écart considérable subsiste entre ces méthodes raffinées et la planification opérationnelle au niveau des organes d’exécution. Aussi, l’absence d’un mécanisme automatique d’ajustement fait que les erreurs des planificateurs ne peuvent être corrigées qu’avec des retards importants.