Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

plancher

Partie plane et horizontale d’un immeuble, destinée à séparer les divers étages.


Sa structure doit lui permettre de résister en particulier aux charges permanentes (y compris celles des plafonds*) et aux surcharges imposées sans que les efforts de flexion qui en résultent puissent provoquer un fléchissement sensible et inacceptable. Les éléments porteurs des planchers sont réalisés soit en bois, soit en acier, ou encore en béton armé ; ils prennent appui sur les murs verticaux, au sein desquels ils se trouvent encastrés.


Fonctions

1. Un plancher sert de support aux charges et aux surcharges ainsi qu’aux effets dynamiques, et reporte les efforts sur les murs verticaux dans lesquels il s’encastre.
2. Il maintient la planéité et l’horizontalité de la surface supérieure où sont placés les meubles et où circulent les habitants.
3. Il contrevente les murs ; dans les immeubles modernes aux murs relativement minces et s’élevant très haut (nombreux étages), ce contreventement est indispensable.
4. Il forme un écran sonique et thermique entre les étages superposés.
5. Il supporte sur sa face inférieure les plafonds des étages du dessous et leurs accessoires, notamment les lustres.
6. Il peut contenir les canalisations en parcours horizontal.
7. Certains planchers ont des fonctions plus complexes encore : tels sont les planchers chauffants en béton de portland pur.


Types de planchers

Ils sont caractérisés par leur poids au mètre carré, par la nature des éléments constitutifs et par leur structure.


Planchers en bois

Les plus simples et les plus anciens, ils sont économiques et résistent à la corrosion pour certaines essences, mais ils doivent être protégés contre l’humidité et les larves d’insectes ; on ne dépasse pas 5 m de portée. Sur les poutres sont placées, perpendiculairement, les solives. Les poutres maîtresses reposent elles-mêmes sur les murs (planchers dits « à deux systèmes »). Pour éviter aux solives de pénétrer dans la maçonnerie des murs, on leur fait prendre appui sur des consoles en pierre ou sur des corbeaux.

Le poids des planchers en bois est de 70 kg/m2 s’il n’y a ni solives ni hourdis, 300 kg/m2 en moyenne s’il y a des solives et un hourdis de plus ou moins grande épaisseur.


Planchers en fer

Ils n’ont pas comme les planchers en bois le défaut d’être combustibles (sauf ignifugation du bois) ; en revanche, en cas d’incendie, ils s’effondrent sous la charge dès que la température atteint 500 °C et se maintient en dessus. Ils ne supportent pas le contact avec le plâtre humide et, s’ils ne sont pas peints au minium de plomb, ils risquent la corrosion. Leur poids est de l’ordre de 300 à 400 kg/m2.

Les éléments porteurs des planchers en fer (poutres et solives) sont constitués de profilés courants. Pour les poutres, on utilise des profilés à très larges ailes. Les assemblages peuvent se faire par boulons ou par rivets ; de nos jours, on a surtout recours à la soudure autogène, d’emploi plus rapide. Les poutres peuvent reposer sur des poteaux en fer ; en ce qui concerne les solives, dont la hauteur est moindre que celle des poutres, on fixe une cornière sur la poutre, à la hauteur voulue.


Planchers en béton armé

Ces planchers sont incombustibles. Ils résistent mieux au feu, même prolongé, que les planchers en fer, car le béton a des qualités réfractaires bien connues.

Leur épaisseur n’est pas excessive, même pour les très grandes portées. Ils ne sont pas sujets à la corrosion chimique ou électrochimique ; leur défaut consiste dans une sonorité assez prononcée.

Constitués par des éléments de dalles reposant sur un ou deux systèmes de poutres, ils sont coulés sur place. Ils sont souvent formés aussi d’éléments préfabriqués et assemblés sur le chantier. D’autres planchers en béton armé sont monoblocs et formés d’une dalle (ou semelle) nervurée ; l’épaisseur de la dalle varie de 5 à 8 cm dans les planchers pour immeubles d’habitation. Pour les planchers industriels particulièrement chargés, on utilise, de préférence aux dalles nervurées, des dalles sans nervures, de grande épaisseur et fortement armées.

L’ensemble des éléments porteurs des planchers en béton armé se compose de poutres et de poutrelles se croisant dans l’axe des poteaux qui les supportent. Les planchers en béton armé sont coupés par des joints de retrait et de dilatation.

Les planchers en béton armé les plus simples sont constitués uniquement par la dalle nervurée, apparente ; ces planchers sont sonores et assez mauvais isolants ; aussi sont-ils réservés en général aux installations industrielles plutôt qu’aux immeubles d’habitation.

Il existe des planchers en béton armé qui sont à double dalle, mais cette construction est onéreuse, notamment au point de vue du coffrage.

Aussi, les planchers les plus utilisés pour les bâtiments d’habitation sont-ils les planchers nervures avec interposition de corps creux.

L’exécution sur chantier d’un plancher en béton armé est assez longue : pose d’étais sous les fonds de moule ; coffrage des poutres ; ferraillage des poutres ; pose des corps creux ; ferraillage des nervures de dalle ; coulage des nervures et de la dalle ; « prise » du béton et durcissement primaire ; décoffrage.

Aussi utilise-t-on à présent de plus en plus des planchers à poutrelles, préfabriquées, soit en béton armé, soit même en béton précontraint. On gagne alors beaucoup de temps ; les coffrages sont très simplifiés ; il suffit de laisser dépasser des fers à la partie supérieure, ce qui permet une bonne liaison avec la dalle de répartition et de compression, qui, elle, est coulée sur place. Sur la partie supérieure de la dalle horizontale, on peut couler une chape et poser ensuite un carrelage avec interposition de sable, ou bien encore poser des lambourdes qui reçoivent un parquet. Comme le plancher supporte à sa partie inférieure le plafond de l’étage du dessous, les enduits au plâtre de ce plafond peuvent se fissurer par suite du retrait du béton ou des déformations des corps creux. On prévient de tels incidents en utilisant des plafonds suspendus sous les planchers de béton.