Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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pilotage (suite)

Le poste de pilotage

Sur les avions modernes, le poste de pilotage est généralement très encombré, car le volume qui lui est réservé est assez faible, et le nombre d’équipements et de cadrans qu’il faut y loger de plus en plus important. Pour simplifier la tâche du pilote, les instruments doivent être groupés d’une manière cohérente de telle sorte que les paramètres nécessaires pour l’exécution d’une manœuvre puissent être enregistrés d’un seul coup d’œil.

La disposition des équipements est évidemment différente sur les monoplaces militaires et sur les avions de gros tonnage, où le poste de pilotage peut comprendre jusqu’à quatre places correspondant aux postes de pilote, de copilote, de mécanicien navigant et de navigateur. Sur les monoplaces de combat où le pilote doit encore faire face aux tâches de conduite du tir en sus de toutes celles qui concernent le vol proprement dit, il n’est pas rare de trouver des manettes et des cadrans sur tout le pourtour de l’habitacle.

Dans le domaine des avions de combat, l’une des nouvelles techniques en cours de développement est celle dite « du pilotage tête haute ». Elle consiste à visualiser en surimpression sur le pare-brise les indications d’un certain nombre d’équipements fondamentaux, de telle sorte que le pilote les voit sans avoir à tourner les yeux ou la tête et, par suite, sans perdre de vue son objectif de tir.


Les simulateurs de vol

La complexité croissante des avions modernes a rendu indispensable la conception de simulateurs de vol qui permettent d’étudier lors de la mise au point d’un avion nouveau tous les problèmes de pilotage et conduisent à des économies importantes ainsi qu’à un surcroît de sécurité, puisque toutes les difficultés peuvent être éliminées avant le premier vol de l’avion. D’autre part, les simulateurs peuvent également servir à l’entraînement des pilotes, ce qui permet d’économiser de nombreuses heures de vol. Ces appareils reproduisent tous les circuits de commandes de vol, les caractéristiques aérodynamiques et mécaniques de l’avion, les différents paramètres de vol tels que vitesse, altitude, etc., et permettent de simuler des pannes diverses survenant à bord ou des perturbations extérieures (vol en atmosphère agitée par exemple). La cabine est la copie exacte de celle de l’avion réel ; elle est généralement mobile autour des trois axes de manière à restituer les impressions qui seraient ressenties en vol par le pilote. Enfin, les sensations d’efforts sur les commandes sont également reproduites.

Le cœur des simulateurs est constitué par un calculateur qui, à partir des données de vol et des actions du pilote, détermine la réponse de l’avion et l’évolution des paramètres de vol. Ces calculs sont effectués plusieurs dizaines de fois par seconde, afin de permettre la simulation de phénomènes de fréquence élevée. Les calculateurs, généralement de type digital, doivent être associés à un système transformant en grandeurs digitales certaines valeurs d’entrée de type analogique comme les braquages de gouvernes.

Les simulateurs très évolués comportent un système de visualisation de la piste, à base de télévision, qui présente sur le pare-brise une vue en couleurs du terrain d’atterrissage variant suivant la position et l’altitude de l’avion. Lorsque les simulateurs sont utilisés pour l’entraînement des pilotes, l’un des avantages principaux, outre l’économie sur le prix de l’heure de vol, est la possibilité de simuler des pannes impossibles à mettre en œuvre en vol réel et d’habituer ainsi les pilotes à faire face sans aucun danger à des situations graves.

En dehors des avions de transport, pour lesquels les simulateurs se développent de plus en plus, il existe quelques réalisations dans le domaine des avions d’armes et des hélicoptères.

J. L.

➙ Aviation / Avion / Décollage / Vol (mécanique du).

pilotage maritime

Assistance donnée, par un personnel spécialisé, aux capitaines pour la conduite de leur navire à l’entrée, à l’intérieur ou à la sortie d’un port ainsi que dans les rades et eaux maritimes des fleuves et canaux.



Historique

Le métier de pilote remonte à la plus haute antiquité puisqu’il existait déjà chez les Phocéens. Il y a donc eu depuis fort longtemps dans les principaux établissements maritimes des hommes mettant au service des capitaines leur connaissance des conditions d’accès de leur port. Ce sont les pilotes côtiers, longtemps désignés sous le vocable de lamaneurs. Au Moyen Âge, l’extension des zones de navigation provoque la création d’une autre catégorie de conseillers nautiques, les pilotes hauturiers. Sur les navires de lointaine navigation, il y a, en effet, séparation entre les fonctions de chef de l’expédition commerciale ou militaire et celles des navigateurs spécialisés et « astronomes » que sont les pilotes hauturiers. Cette situation ne prend fin progressivement qu’à partir du xviie s., lorsque, dans la marine de guerre, puis dans celle de commerce, les officiers acquièrent une meilleure formation scientifique. À partir du milieu du xviiie s., il ne subsiste plus que des pilotes côtiers qui, d’ailleurs, se font souvent dans un même port une concurrence anarchique entraînant en fin de compte, dans les divers pays maritimes, une organisation de la profession présentant quelques traits communs.


Caractères généraux des réglementations

1. Le pilotage est, en général, obligatoire dans des zones réglementairement fixées et pour les navires dépassant un tonnage ou une longueur déterminés. Il y a quelques exceptions pour les navires de servitude, les marines nationales, etc. À vrai dire, l’inobservation de l’obligation de pilotage n’a généralement qu’une sanction financière : s’il n’est pas fait appel à un pilote, la redevance n’en est pas moins due.
2. L’exercice du métier est subordonné à des conditions d’aptitudes dont la sévérité s’accroît à mesure que le tonnage des navires augmente et que leurs équipements deviennent plus complexes.
3. Si le régime sous lequel sont placés les services de pilotage et leur personnel varient d’un pays à l’autre, ils ont tous un monopole et sont plus ou moins contrôlés par des autorités administratives.