Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

pile thermo-électrique (suite)

 V. K. Zworykin et E. G. Ramberg, Photoelectricity and its Applications (New York, 1949 ; trad. fr. la Photoélectricité et ses applications, Dunod, 1953). / A. F. Ioffe, le Refroidissement thermo-électrique (en russe, Moscou, 1956 ; trad. fr., Gauthier-Villars, 1958). / R. R. Heikes et R. W. Ure, Thermoelectricity : Science and Engineering (New York, 1961). / R. Guillien, les Semi-conducteurs (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1963 ; 3e éd., 1972).


Quelques biographies


Macedonio Melloni,

physicien italien (Parme 1798 - Portici, près de Naples, 1854). Il a inventé la pile thermo-électrique et l’a utilisée, en même temps que Nobili, pour étudier la chaleur rayonnante, dont il a pu observer la réflexion, la réfraction, la polarisation et les interférences (1842).


Leopoldo Nobili,

physicien italien (Trassilico, près de Reggio nell’Emilia, 1787 - Florence 1835). Il imagina, en 1826, le système astatique pour galvanomètres et a participé aux travaux de Melloni sur les rayons calorifiques.


Thomas Johann Seebeck,

physicien allemand (Reval [auj. Tallin] 1770 - Berlin 1831). En 1821, il a découvert la thermo-électricité et l’a appliquée à la mesure des températures.

Pilniak (Boris)

Romancier russe (Mojaïsk 1894 - 1937).


Fils d’un vétérinaire de souche allemande et d’une jeune femme issue de la classe des marchands, Boris Andreïevitch Vogau dit Boris Pilniak a passé son enfance dans les villes moyennes de la région de Moscou (Mojaïsk, Bogorodsk, Kolomna) et de la Volga (Saratov, Nijni-Novgorod), dont l’atmosphère stagnante influencera son image de la Russie. Il n’a que quinze ans lorsque paraît son premier récit, Vesnoï (Au printemps). En 1915, tandis qu’il poursuit ses études à l’École commerciale de Moscou, commencent à paraître les récits qu’il réunira en 1918 dans le recueil S poslednim parokhodom (Par le dernier vapeur) et en 1920 dans le recueil Bylio (l’Herbe). Dans un style qui se rattache par sa coloration subjective aux tendances impressionnistes de la prose russe de l’époque (Bounine, Leonid Andreïev), il y évoque la destinée d’êtres frustes (God ikh jizni [Une année de leur vie], 1915 ; Smertelnoïe manit [Ce qui touche à la mort fascine], 1918), dont la vie obéit aux mêmes poussées instinctives que celle du grand rapace nocturne (Tselaïa jizn [Toute une vie], 1915) ou celle du loup (Pozemka [la Bourrasque], 1917).

À ces récits s’ajoutent, dans Bylio, plusieurs nouvelles évoquant des scènes de la révolution : la vie d’un jeune intellectuel dans une commune anarchiste (Ou Nikoly tchto na Belykh Kolodeziakh [À Saint-Nicolas-des-Blancs-Puits], 1919), le départ d’un gentilhomme dépossédé par le « Comité des pauvres » de son village (Imenie Belokonskoïe [la Propriété de Belokonskoïe], 1919). Celles-ci sont intégrées en 1921 au roman Goly god (l’Année nue, paru en 1922), où la composition romanesque traditionnelle fait place à une juxtaposition apparemment désordonnée de scènes de fiction, de descriptions lyriques et de réflexions historiques qui se succèdent au mépris de tout ordre chronologique comme de toute intrigue, avec pour seul ciment l’unité de lieu (la petite ville d’Ordynine), de temps (l’« année nue » 1918), ainsi que les liens familiaux ou occasionnels qui unissent entre eux les personnages du récit. Cette composition en mosaïque prétend donner une image « brute » de la révolution ; c’est à cela que tend également un style qui emprunte à Belyï* certains procédés expressifs (rythme incantatoire des phrases souligné par une ponctuation et une disposition graphique peu conventionnelles, onomatopées, leitmotive). Œuvre à la fois réaliste dans ses détails et symbolique dans sa conception, Goly god est salué par la critique comme la première tentative de donner une image globale de la révolution, que Pilniak voit en romantique, comme un déchaînement des forces élémentaires et une libération de l’homme à l’égard des servitudes de la société et de la civilisation. Par cette mise à nu du chaos primitif, la révolution apparaît comme un triomphe de la Russie de toujours sur la civilisation européenne qui lui a été imposée par Pierre le Grand (héros de deux récits de Pilniak), dont les communistes sont les héritiers : Pilniak en arrive ainsi à opposer le « bolchevisme » obscur, instinctif, des masses populaires au « communisme » volontariste, et fatalement impuissant, des commissaires en blouson de cuir peints avec une sympathie teintée de scepticisme. Cette vision romantique et nationaliste de la révolution s’exprime par des procédés similaires dans les nouvelles Ivan da Maria (le Mélampyre, 1921, rééditée en 1929 sous le titre de Tchertopolokh [le Chardon]) et Mat-Matchekha (le Pas d’âne, 1922 ; rééditée en 1929 sous le titre de Tretia stolitsa [la Troisième Capitale]), ainsi que dans le roman Machiny i volki ([Machines et loups], 1925), où l’auteur manifeste cependant sans ambiguïté sa sympathie pour le monde des machines, gage de l’essor industriel de la Russie. Pourtant, la critique continue à lui reprocher de se méprendre sur la révolution en l’interprétant dans un sens plus national que social. L’hostilité de la critique orthodoxe va trouver de nouveaux aliments avec les nouvelles Povest o nepogachennoï loune (Comment la lune n’a pas été éteinte, 1927), allusion à peine voilée aux bruits qui font de la mort (en 1925) du leader révolutionnaire Mikhaïl Vassilievitch Frounze un assassinat politique, et surtout, en 1929, avec la publication à l’étranger du récit Krasnoïe derevo (l’Acajou), qui contient une dénonciation de la corruption de l’administration locale et de la politique menée à l’égard de la paysannerie : une violente campagne de presse est alors déclenchée contre lui.

Cependant, dès l’année suivante, le roman Volga vpadaïet v Kaspiskoïe more (La Volga se jette dans la Caspienne) marque un retour en grâce provisoire. L’image du marasme provincial de la vieille Kolomna (sujet de Krasnoïe derevo, dont le texte, remanié, est intégré à ce nouveau roman) y est contrebalancée par une description de la ville nouvelle qui naît autour du chantier de construction d’un barrage sur la Volga ; Pilniak apporte ainsi sa contribution à la littérature du plan quinquennal.