Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Arizona (suite)

L’agriculture s’est développée à la faveur de l’irrigation. L’eau vient des réservoirs construits sur le Gila et ses affluents ainsi que de nappes souterraines. Ainsi est née la florissante oasis de Phoenix. La production principale est le coton ; on cultive aussi des plantes fourragères (de 4 à 7 coupes de luzerne par an) et surtout des fruits (agrumes, dattes, melons, figues, raisins). Cette agriculture bénéficie de la proximité des marchés urbains (surtout Los Angeles) et du Mexique, fournisseur de main-d’œuvre saisonnière. Cependant, la survie de cette oasis est menacée : les lacs de retenue se comblent rapidement ; le pompage fait baisser le niveau des nappes d’un peu plus de 3 m par an. D’où l’urgence d’exécuter le Central Arizona Project (aqueduc du Colorado à Phoenix) et aussi des conflits avec les autres utilisateurs de l’eau du Colorado (États riverains, Mexique et, de plus en plus, Los Angeles).

Les premières industries ont utilisé les produits agricoles et miniers de l’État (huileries de coton, conserveries de fruits, traitement des métaux). L’électronique, les laboratoires de recherche sur les missiles, la fabrication de pièces d’armement et d’avions ainsi que d’équipements divers se sont greffes sur cette activité antérieure.

Le climat sec et ensoleillé est une autre richesse de l’État (centres de cure) ; il contribue, avec les réserves indiennes, l’architecture hispanique et les curiosités naturelles (Grand Canyon, Meteor Crater), au développement du tourisme.

P. B.

Arkansas

Un des États du sud historique des États-Unis ; 137 539 km2 ; 1 923 000 hab. Capit. Little Rock.


L’Arkansas comprend deux régions : au sud et à l’est, des plaines qui appartiennent à la vallée alluviale du Mississippi et aux plaines sédimentaires du golfe du Mexique ; au nord et à l’ouest, des montagnes et des plateaux qui se rattachent aux hautes terres intérieures, dont le plateau d’Ozark est la pièce maîtresse. La plaine alluviale du Mississippi (Mississippi Bottoms) mesure de 100 à 120 km de largeur en Arkansas. Les plaines sédimentaires du sud de l’État sont inclinées vers le golfe et séparées par de petites cuestas (Wolds). À l’ouest, les monts de Boston atteignent à peine 700 m, mais sont très disséqués, avec un relief relatif important, souvent dû au rôle des failles. Les monts Ouachita forment une série de barres de style appalachien culminant vers 800 m ; leur structure est très complexe (plis, failles, chevauchements). La large vallée de l’Arkansas constitue, malgré sa topographie accidentée, une extension des plaines voisines ; à l’aval, elle se confond avec celle du Mississippi.

L’Arkansas est soumis au climat subtropical humide. Les hivers sont doux (5,5 °C en janvier à Hot Springs) et les étés très chauds (27 °C en juillet à Hot Springs) ; les pluies, abondantes (de 1 200 à 1 300 mm), tombent en toute saison (maximums au début de l’hiver et au début du printemps). À l’état naturel, les monts de Boston et Ouachita, la vallée de l’Arkansas, sauf sa section inférieure, et les plaines du Sud portent des forêts de diverses espèces de pins et de chênes ; elles sont en grande partie conservées. La vallée du Mississippi a été largement défrichée, ses bois ayant été très tôt recherchés par les scieries.

Après une tentative de colonisation française au début du xviiie s., les pionniers anglo-saxons s’installèrent dans les monts de Boston et Ouachita, plus frais que les plaines, riches en bois et, croyait-on, en minerais, tandis que la grande exploitation esclavagiste occupait les plaines, faisant d’elles une annexe du Cotton Belt. Cette colonisation a eu pour conséquence une opposition toujours vivace entre petits Blancs des montagnes et Noirs des plaines. Il en est résulté aussi le maintien dans les montagnes d’une agriculture très archaïque, comparable à celle du sud des Appalaches ; les Backwoodsmen ont pratiqué une agriculture de subsistance, avec défrichements itinérants, qui les tenait au bord de la famine, jusqu’à l’ouverture de routes au cours du New Deal. Cette agriculture commence à évoluer (développement de l’aviculture et de l’arboriculture).

Les vallées de l’Arkansas et du Mississippi et les plaines du Sud ont longtemps connu la monoculture du coton. Celui-ci n’a pas disparu puisqu’il représente encore la deuxième culture en valeur. Mais il a cédé la première place à la culture du soja (surtout dans les plaines sédimentaires du Sud), précédant encore celle du riz (dans la vallée du Mississippi). Déjà pratiquée dans le sud-est de l’État depuis longtemps, la monoculture du riz s’est étendue récemment dans le Nord-Est sous une forme très moderne : défrichements mécanisés, ensemencement et projections d’engrais et de pesticides par avion, récolte par la machine.

L’Arkansas ne produit qu’un peu de pétrole, de gaz naturel, de houille et de sel. Mais c’est le principal fournisseur de bauxite aux États-Unis : 1,6 Mt en 1972 (95 p. 100 de la production américaine). La bauxite est extraite des couches sédimentaires des plaines du Sud et expédiée à East Saint Louis, où elle est transformée en alumine.

L’Arkansas possède encore de vastes forêts, protégées par le gouvernement fédéral, mais exploitées pour alimenter des scieries, des papeteries ou des complexes intégrés comprenant scierie, papeterie et usine chimique, comme celui de Crossett dans le sud-est de l’État.

L’Arkansas est un des rares États américains dans lesquels la population urbaine soit encore minoritaire. Deux villes seulement ont quelque importance ; ce sont Hot Springs, centre de cure très fréquenté, dans un cadre naturel protégé, et surtout Little Rock, capitale de l’État, qui est aussi un centre ferroviaire, une place de commerce pour le coton et le riz, et une ville industrielle (huile de graine de coton, travail du bois) ; on compte 315 000 habitants dans l’aire métropolitaine. Point de rencontre des Blancs de la montagne et des Noirs de la plaine, Little Rock a été le siège de violentes émeutes raciales.

P. B.