Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

Piaget (Jean) (suite)

 J. H. Flavell, The Development Psychology of Jean Piaget (New York, 1963). / Psychologie et épistémologie génétiques, thèmes piagetiens (Dunod, 1966). / J. P. Desbiens, Introductions à un examen philosophique de la psychologie de l’intelligence chez Jean Piaget (Presses de l’Univ. Laval, Québec, 1968). / H. Furth, Piaget and Knowledge (New York, 1969). / L. Montada et coll., Die Lernpsychologie Jean Piagets (Stuttgart, 1970). / G. Lerbet, Piaget (Éd. universitaires, 1971). / G. Cellerier, Piaget (P. U. F., 1973). / J.-M. Dolle, Pour comprendre Jean Piaget (Privat, Toulouse, 1974).

piano

Instrument de musique à clavier et à cordes frappées.


Historique


Naissance et transformations du pianoforte dans la première moitié du xviiie siècle

L’une des préoccupations du xviiie s. est de développer les moyens d’expression musicale. Parmi les instruments à clavier, le clavicorde ne répond que partiellement à ce besoin, car, s’il permet un jeu nuancé, il reste dépourvu d’intensité sonore. Par l’invention du pianoforte, les facteurs cherchent à augmenter le volume et à améliorer la qualité du son.

Le gravicembalo col piano e forte de Bartolomeo Cristofori (1655-1731), conçu à Florence en 1709, possède une mécanique simple, mais qui comprend l’essentiel du système : les étouffoirs et le principe de l’échappement. Les marteaux, articulés, retombent après avoir frappé les cordes, qui vibrent alors librement. En 1720, le déplacement latéral du clavier, commandé par deux boutons, permet d’atténuer la sonorité, les marteaux ne frappant plus toutes les cordes. La forme reproduit celle du clavecin* à queue.

Mais on ne peut considérer Cristofori comme le créateur du pianoforte. Un pianoforte de Carlo Grimaldi, de Messine, datant de 1703, a été découvert récemment : il a une forme à queue, et sa mécanique repose sur des principes différents de ceux de Cristofori. Il fait partie de la collection du musée du Conservatoire national supérieur de musique de Paris.

Le clavecin à maillets de Jean Marius est proposé en 1716 à l’Académie royale des sciences de Paris avec quatre projets différents. Comparé à celui de Cristofori, son mécanisme est rudimentaire et ne comprend ni étouffoirs ni système d’échappement. Cette invention constitue l’aboutissement de deux autres réalisations : le « pantaléon » de Hebenstreit, présenté à Louis XIV en 1705, perfectionnement du tympanon, avec percussion des cordes par des maillets maniés à la main, et un instrument dû à Cuisinié, datant de 1708, qui préfigure celui de Jean Marius.

À Dresde, en 1717, Christoph Gottlieb Schröter (1699-1782) met au point un instrument comprenant un système à pilote : lorsqu’on abaisse la touche, un pilote placé perpendiculairement à celle-ci frappe le marteau et le lance contre la corde. À la différence du mécanisme de Cristofori, le marteau revient à sa position initiale seulement lorsque la touche a repris sa position première. Cet instrument ne comporte pas d’étouffoirs.

Cristofori, Marius, Schröter ne parviennent pas à commercialiser leur invention : c’est Gottfried Silbermann (1683-1753) qui, le premier, exploite d’une manière industrielle le pianoforte. L’appui de Frédéric II favorise cette entreprise.

Durant la première moitié du xviiie s., les compositeurs n’écrivent pas pour le pianoforte, à de rares exceptions près. En 1726, Jean-Sébastien Bach* a connaissance de l’instrument de Silbermann. Après avoir critiqué la faible sonorité du registre aigu et la lourdeur de la mécanique, il apprécie les améliorations qui y sont apportées ultérieurement. Cependant, alors qu’il écrit Das wohltemperierte Klavier (le Clavecin bien tempéré ou, plus exactement, le Clavier bien tempéré, v. 1715-1722) dans le but de démontrer les avantages du tempérament égal, il n’estime pas nécessaire de consacrer spécialement l’une de ses œuvres au pianoforte.

Les principaux organes du piano

châssis. Ce cadre, aujourd’hui métallique, supporte la tension des cordes, soit actuellement plus de 20 tonnes.

chevalet. Il soutient les cordes et transmet leurs vibrations à la table d’harmonie, sur laquelle il est fixé.

clavier. C’est l’ensemble des touches. Les pianos actuels comptent généralement 88 touches.

cordes. En acier, elles sont simples et doubles dans le grave, doubles dans le registre moyen, triples dans l’aigu. Le filage consiste en un fil de cuivre rouge, parfois doublé, qui entoure la corde d’acier. Ce procédé augmente le calibre des cordes graves.

échappement. C’est une petite pièce en forme d’équerre. Dans le système dit « à double échappement », l’équerre pousse le marteau vers la corde, puis bascule, « échappe », lorsque la tête du marteau est parvenue à 3 mm de la corde, le marteau continuant seul sa course. Lorsque la touche se relève très légèrement, l’échappement se rétablit en sa position d’attaque, ce qui permet de faire répéter la note avec une grande rapidité.

étouffoir. Cette pièce de bois, garnie de feutre, est destinée à étouffer les vibrations des cordes.

marteau. Cette pièce de bois, recouverte aujourd’hui de deux ou trois épaisseurs de feutre, sert à frapper la corde pour la mettre en vibration.

pédale. C’est un levier mû par le pied. La pédale forte prolonge la durée des sons en empêchant les étouffoirs de retomber sur les cordes. La pédale dite « sourdine » fait glisser latéralement le clavier du piano à queue ; le marteau ne frappe alors qu’une ou deux cordes. Dans le piano droit, elle agit sur l’intensité sonore soit par un glissement du marteau, soit par un raccourcissement de la course du marteau, soit par l’interposition d’un morceau de feutre entre le marteau et la corde. Dans certains pianos, une troisième pédale, dite « de prolongement », permet de garder le son d’une ou plusieurs notes à l’exclusion des autres.

sillet. Il maintient les cordes à égale distance les unes des autres.

sommier. Il sert de point de fixation à des chevilles tournantes qui servent à tendre les cordes s’enroulant autour d’elles.

table d’harmonie. Généralement en bois de sapin, et située sous les cordes dans le piano à queue, cette plaque a pour objet d’amplifier, par sa propre vibration, les sons émis par les cordes.

touche. C’est un levier qui, basculant sur une pointe de métal, provoque le heurt du marteau sur la corde. Cette action s’effectue par l’intermédiaire de divers organes.