pétrolier (suite)
• Un troisième impératif d’exploitation s’applique aux pétroliers, du fait des risques de pollution. Pendant le retour à vide, le navire est lesté en remplissant partiellement ses tanks à l’eau de mer, après les avoir nettoyés par lavage des parois ; lors du déballastage avant l’escale de chargement, les résidus de ce lavage étaient naguère rejetés en haute mer. Aujourd’hui, ils sont retenus à bord, puis surchargés et mélangés au pétrole brut : c’est le « load on top ».
Ports
Le gigantisme des pétroliers est limité par la profondeur des voies navigables qui n’autorise pas de tirants d’eau supérieurs à 75 pieds, soit environ 23 mètres, en mer du Nord, au golfe Persique ou au détroit de Malacca.
D’autre part, l’équipement de ports capables de recevoir les supertankers n’est possible qu’en nombre limité. Le plus grand de tous, Rotterdam, ne peut être dragué qu’à 22 m, ce qui correspond à des navires de 300 000 tdw, à moins de construire des pétroliers de forme spécialement plate, donc plus coûteux. En revanche, Le Havre dispose de fonds de 32 m en face du cap d’Antifer, et est le premier port européen capable d’accueillir les bateaux de 500 000 t.
Non moins important est le problème de la réparation navale, les pétroliers devant passer en cale sèche, sauf avarie, tous les deux ans. L’ouvrage portuaire correspondant, qui est une forme de radoub géante, n’existe en France qu’à Saint-Nazaire, à Brest (200 000 t) et à Marseille (500 000 t).
Au port de chargement, on peut parfois se contenter d’un amarrage sur point fixe, soit île artificielle, soit bouée habitable, autour duquel le navire tourne suivant la direction du vent.
Frets
Elément essentiel du prix de revient des produits pétroliers, le fret varie considérablement suivant l’offre et la demande : le taux de base « world-scale » entre le golfe Persique et la France par Le Cap est de l’ordre de 50 F/t, mais peut varier du simple au double s’il y a pénurie de tankers à affréter. Aussi les compagnies pétrolières internationales ont-elles pour stratégie de construire et de gérer leur propre flotte de tankers, ce qui leur permet de conserver leur indépendance dans ce domaine.
A.-H. S.