Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

pétrole (suite)

société britannique fondée en 1909, sous le nom d’Anglo-Persian Oil Company, pour l’exploitation d’une nappe de pétrole en Iran. Elle prend en 1935 le nom de Anglo-Iranian Oil Company. En 1954, elle constitue un consortium d’exploitation du sud de l’Iran dans lequel elle détient 40 p. 100 des parts et elle adopte sa dénomination actuelle. En 1969, elle cède l’important réseau de distribution qu’elle possède aux États-Unis à la société américaine Standard Oil Company (Ohio), dont elle détient désormais 25 p. 100 du capital. Devenue l’un des principaux groupes pétroliers dans le monde, filiale de l’État britannique et de la compagnie Burmah Oil, elle exploite d’importants gisements, situés pour l’essentiel au Proche-Orient (Koweït, Abū Ẓabī, Iran, Iraq et Qaṭar), mais également au Nigeria et en Libye. Ses raffineries sont réparties dans l’ensemble des pays de l’Europe occidentale, sur les lieux de production du Moyen-Orient, en Afrique et dans l’ensemble des pays du Commonwealth : Océanie, Canada. Dans tous ces pays, le groupe distribue ses produits par l’intermédiaire de plus de cent filiales.


Compagnie française des pétroles (C. F. P.),

société anonyme française constituée en 1924 pour l’exploitation de la part des pétroles du Moyen-Orient qui revient à la France selon les accords de San Remo conclus en 1920. Le premier gisement exploité est Kirkūk en Iraq (1928). Dès les années 30, le groupe, qui deviendra la première affaire pétrolière française, prolonge ses activités d’extraction et de transport en fondant la Compagnie française de raffinage (C. F. R.). En 1955, il s’intéresse à la distribution en créant la marque Total exploitée par la Compagnie française de raffinage. En 1971, les gisements de Hassi-Messaoud et de Hassi-R’Mel sont nationalisés par l’État algérien, qui détient 51 p. 100 du capital de l’ALREP (Société algérienne de recherches et d’exploitation pétrolières) par l’intermédiaire de la SONATRACH, Total Algérie, filiale de la Compagnie française des pétroles, possédant pour sa part 49 p. 100 du capital de l’ALREP. Pour important qu’il soit, cet événement touche moins la Compagnie française des pétroles qu’il ne touche l’autre groupe français ELF-E. R. A. P. Les approvisionnements en pétrole brut de la Compagnie française des pétroles proviennent pour 75 p. 100 environ du Moyen-Orient et seulement pour 24 p. 100 de l’Algérie. La régression constatée sur l’approvisionnement algérien doit être en partie compensée par des ressources extérieures au groupe. De plus, les accords passés avec, les pays du Moyen-Orient permettent un accroissement des réserves de production en provenance de cette zone, le principal fournisseur étant l’Iraq, par l’intermédiaire de l’Irak Petroleum Company, puis l’Iran et les émirats du golfe Persique. Par sa production supérieure à 60 Mt, la Compagnie française des pétroles se situe au niveau des compagnies internationales, au huitième rang dans le monde avec 2,5 p. 100 de la production totale. Intégrée, elle raffine la quasi-totalité du pétrole brut produit, distribue 25 p. 100 des produits raffinés et transporte, notamment par l’intermédiaire de la Compagnie navale des pétroles, environ 50 p. 100 de sa production. Elle s’intéresse également à la pétrochimie. En particulier, sa filiale Total chimie participe pour 50 p. 100 au capital du groupement d’intérêt économique constitué avec le groupe ELF-S. N. P. A., A. T. O. chimie, qui produit tous les dérivés chimiques du pétrole. Enfin, à l’instar des autres compagnies européennes, la Compagnie française des pétroles participe aux concessions de la mer du Nord, à Ekofisk et à Frigg, par l’intermédiaire du groupement Petronord, dont elle détient 24 p. 100 du capital.


Continental Oil Company,

société américaine créée en 1920. L’une des dix plus importantes affaires pétrolières des États-Unis, elle peut être considérée comme l’un des groupes pétroliers les plus « internationaux ». En effet, moins du tiers de sa production provient des États-Unis. Le premier pays fournisseur de pétrole brut du groupe est la Libye (plus de la moitié de la production), devant le Canada et l’émirat de Dubayy. De plus, les activités de prospection du groupe débordent largement l’Amérique du Nord et le Moyen-Orient. Des concessions de recherche sont exploitées en mer du Nord, en Afrique, en Australie et dans divers pays de l’océan Indien. Des accords récents permettent en outre au groupe de prospecter le nord de la Sibérie conjointement avec l’État soviétique.


ELF-E. R. A. P.,

société française née en 1966 du regroupement du Bureau de recherche du pétrole (B. R. P.), et de la Régie autonome des pétroles (R. A. P.). Sa création entre dans le cadre de la restructuration de l’industrie pétrolière française, dont l’État souhaite voir l’activité couvrir plus de la moitié des besoins nationaux. Elle fait suite à la création de l’Union générale des pétroles (U. G. P.) en 1961, premier maillon de la concentration de l’industrie française. Deuxième groupe pétrolier français après la Compagnie française des pétroles, ELF-E. R. A. P. tire l’essentiel de ses ressources de l’Algérie (près de 75 p. 100 des approvisionnements en pétrole brut) jusqu’en février 1971, date à laquelle le gouvernement algérien décide la nationalisation des installations pétrolières françaises en Algérie ; 51 p. 100 de ses actifs sont nationalisés. Ses ressources en pétrole brut en provenance de l’Algérie régressent alors de 18 à 6 Mt, et ses ressources globales de 22 à 14 Mt. Mais, intéressée à l’exploration en mer du Nord par l’intermédiaire du groupement Petronord, dans lequel elle détient 32 p. 100 du capital, la société ELF-E. R. A. P. restructure presque totalement ses sources d’approvisionnement.


Ente nazionale idrocarburi (ENI),

office national italien des hydrocarbures institué par le Parlement italien en 1953 et propriété exclusive de l’État. Sa politique se définit, pendant les vingt années qui suivent sa création, par la mise en place d’un réseau de distribution national et la recherche d’approvisionnements propres, indépendants du circuit des grandes compagnies internationales, avec lesquelles, pourtant, des initiatives sont parfois prises en commun. Ce groupe, dont le développement est particulièrement spectaculaire (chiffre d’affaires de 1961 multiplié par 5 en dix ans), contrôle à l’heure actuelle environ cent quarante sociétés en Italie et dans quarante-sept pays étrangers, et dispose de onze raffineries installées dans six pays. Toutefois, sur le plan de la production seule, il a des capacités sensiblement inférieures à celles des grands groupes internationaux. Mais il diversifie ses activités, et une structure simple de quatre divisions est adoptée en 1972 : hydrocarbures, industries chimique et nucléaire, engineering et services, industries diverses. Ses deux principales filiales sont AGIP pour la production et la distribution des produits pétroliers, et ANIC pour la pétrochimie.


Exxon Corporation,