Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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peau (suite)

• Tumeurs nævoïdes. Elles sont multiples et polymorphes ; il faut signaler en particulier les taches hépatiques. Celles-ci, arrondies ou ovalaires, de couleur café-au-lait, sont souvent l’un des symptômes de la maladie de Recklinghausen (v. plus haut). Les nævi molluscums. Ceux-ci sont mous, plats ou saillants, voire pédicules (molluscum pendulum), siégeant sur les paupières, le cou, les aisselles, la région périgénitale. Les nævi pileux réalisent sur une zone glabre une hypertrichose circonscrite (amas de poils). Les nævi sébacés, observés avant tout au cuir chevelu, sont disposés en bandes jaunâtres, fermes ou pâteuses. Les nævi achromiques, dus à l’absence de pigment, forment des taches blanches recouvertes de poils ou de duvel décolorés.


Les angiomes

Bien qu’apparaissant sur la peau, ce sont des tumeurs vasculaires résultant d’une hyperplasie avec dilatation de vaisseaux. Observés dès la naissance ou dans les premiers mois de la vie, les angiomes sont plans ou saillants, superficiels ou profonds. Tumeurs bénignes, ils ne dégénèrent jamais en cancer. Les angiomes plans siègent surtout au visage et aux membres. Faits de taches rouges ou liliacées (taches de vin) plus ou moins étendues chez le nourrisson, les mini-angiomes de la nuque s’effacent habituellement rapidement, alors que ceux qui sont plus vastes et plus rouges persistent indéfiniment, perturbant le psychisme des malades. L’angiome stellaire est fait d’un centre rouge punctiforme d’où divergent en étoile de fines dilatations de capillaires (télangiectasies). Les taches rubis sont de petits angiomes durs apparaissant à l’âge mûr et non réductibles à la vitro-pression.

Les angiomes tubéreux (fraises) sont saillants, de couleur rouge vif, isolés ou groupés en nappes. Certains guérissent spontanément avant la puberté. D’autres persistent, s’étendent, sont susceptibles de s’ulcérer et de provoquer des hémorragies.

Les angiomes profonds, dits « caverneux », coïncident ou non avec des angiomes plans ou tubéreux.

L’angiomatose hémorragique héréditaire de Rendu-Osler est une affection familiale caractérisée dès l’enfance par des épistaxis (saignements de nez) répétés et par la survenue, vers l’âge de vingt ans, d’angiomes multiples punctiformes siégeant surtout aux muqueuses. L’angiokératome de Mibelli est formé de multiples petits angiomes rouges recouverts de squames kératosiques siégeant aux doigts, aux orteils, aux pieds, aux genoux et au scrotum.


Les tumeurs de la peau

• Tumeurs épithéliales bénignes
Les unes sont d’origine virale : ce sont les verrues et les végétations vénériennes (v. verrue) et le molluscum contagiosum (v. dermatoses). Les autres sont d’origine inconnue.
Verrues séborrhéiques. Très fréquentes dans la seconde moitié de la vie, ce sont les verrues dites « séniles », mais elles apparaissent parfois avant quarante ans. Siégeant sur les flancs, le dos, le cou, les épaules, ce sont des excroissances molles, peu saillantes, recouvertes d’un enduit kératosique gris jaunâtre ou noirâtre.
Acanthome à cellules claires de Degos. C’est une petite tumeur arrondie, rose ou congestive, parfois humide, voire suintante. Siégeant habituellement aux jambes, sa durée est indéfinie.
Kérato-acanthome. Observable avant tout aux régions découvertes, c’est une tumeur hémisphérique, rosée ou rouge, à sommet déprimé en cupule comblée d’un amas corné grisâtre. Apparue en moins d’un mois, elle guérit spontanément en huit à douze semaines. D’origine présumée virale, le kérato-acanthome peut simuler l’épithélioma spino-cellulaire. Cela justifie la décision des dermatologistes de le détruire précocement.
Pilomatrixome ou épithélioma momifié de Malherbe. C’est un nodule cutané sous une peau normale, de dureté pierreuse, difficile à voir, mais facile à palper. Lentement développé sur la tête, le cou ou les membres supérieurs, c’est une tumeur bénigne d’origine pilaire dont le traitement est l’ablation chirurgicale large.
Adénomes sébacés symétriques de la face. Ce sont des élevures globuleuses affectant une disposition symétrique dans les sillons naso-géniens et le sillon mentonnier. Ils font partie de l’épiloïa (v. ci-dessus génodermatoses).
Adénome sébacé sénile. Il s’observe chez les adultes de plus de quarante ans. C’est un petit nodule facial arrondi, ferme, blanc jaunâtre, légèrement ombiliqué au centre. Il est unique ou multiple.
Hidradénomes. Tumeurs bénignes des glandes sudoripares, les hidradénomes des paupières inférieures atteignent des femmes d’un certain âge ; ce sont de petites saillies globuleuses roses ou transparentes.
Hidrocystomes. Observables sur le visage des femmes âgées, exposées à la chaleur des cuisinières, ce sont de petites élevures ressemblant à des grains de sagou. Les hidrocystomes tendent à s’effacer l’hiver.
Milium. Il est caractérisé par de petites élevures perlées, énucléables avec la pointe d’un vaccinostyle. Primaires, les grains de milium siègent sur les paupières, les tempes, les joues, le front et les organes génitaux. Secondaires, ils apparaissent sur certaines cicatrices (lupus, brûlures). Ils sont parfois professionnels (kystes épidermiques traumatiques) et fréquents aux mains des ouvriers manuels.
Kystes sébacés. Simples exagérations des comédons, ils sont dus à l’occlusion d’un canal pilo-sébacé et sont fréquents chez les acnéiques. Ce sont de petites tumeurs molles et pâteuses à contenu fait de sébum.
Kystes dermoïdes. Ce sont des tumeurs cutanées ou sous-cutanées dures ou fluctuantes siégeant à la queue du sourcil et sur le raphé périnéal. Ils contiennent des cheveux et des poils, voire des noyaux de cartilage ou d’os.
Cylindromes. Ces tumeurs, habituellement multiples, siègent au front, aux tempes, au cuir chevelu et sont de taille dissemblable. Ces tumeurs sont familiales et héréditaires dans 50 p. 100 des cas ; leur ablation chirurgicale doit être large pour éviter les récidives.
Tricho-épithéliomes. Ils siègent sur la région centrale de la face ; ce sont de multiples tumeurs de petite taille, globuleuses et molles.