Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

Parnell (Charles Stewart) (suite)

Cependant, à partir de 1878, la crise agricole qui s’abat sur l’Irlande imprime un nouveau cours (new departure) à la politique irlandaise. L’agitation dans les campagnes conduit à la création en 1879 de la Ligue agraire (Land League) par Michael Davitt, un ancien fenian aux idées teintées de socialisme. Pour Parnell, c’est une force vive qu’il s’agit de capter. Il se fait élire président de la Ligue, s’efforce d’éviter les débordements du terrorisme agraire pour ne pas perdre l’appui du clergé et de l’opinion modérée et en même temps poursuit la tactique d’obstruction au Parlement. Tout en soutenant une politique relativement modérée quant au fond, il n’hésite pas à user d’un langage violent, ce qui lui vaut d’être arrêté à l’automne de 1881 et enfermé dans la prison de Kilmainham à Dublin. Du coup, sa popularité connaît un nouveau bond en avant, tandis que le terrorisme agraire se déchaîne. Devant cet échec de la répression, le gouvernement britannique se résout à entamer des négociations avec le prisonnier par l’intermédiaire d’un député irlandais, le capitaine William O’Shea, dont la femme Katharine était la maîtresse de Parnell depuis 1880. Un accord (le Kilmainham Treaty) est conclu en 1882 par lequel Parnell, en échange de concessions de Londres, s’engage à modérer l’agitation agraire. Mais, au moment où Parnell est relâché, tout est remis en question par l’initiative d’extrémistes irlandais qui assassinent en mai 1882 un secrétaire d’État anglais et son adjoint en pleine ville de Dublin. Parnell, qui réprouve les assassinats de Phoenix Park, en profite pour resserrer son autorité sur la Ligue nationale irlandaise (Irish National League) [qui a succédé à la Ligue agraire] et sur le parti parlementaire aux Communes.

Aux élections de 1885, la tactique patiente de Parnell s’avère payante. En effet, ni les libéraux ni les conservateurs ne détiennent une majorité. Le parti irlandais est donc maître de la situation : à lui seul, il peut faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. C’est le moment où Gladstone* fait connaître son acceptation du Home Rule. Sans beaucoup d’hésitation, Parnell se rallie au projet d’autonomie interne élaboré au printemps de 1886 par le gouvernement libéral. Il appelle l’opinion irlandaise à soutenir le compromis du Home Rule Bill. Mais celui-ci est rejeté par la Chambre des communes, et lorsque Gladstone fait appel au pays pour trancher, il est battu et les « libéraux unionistes », adversaires de l’autonomie de l’Irlande, reviennent au pouvoir (été de 1886).

Une nouvelle période s’ouvre alors pour Parnell. Politiquement, l’échec du Home Rule est grave, car le parti irlandais, condamné à l’alliance avec les libéraux dans l’opposition, n’a pas de politique de rechange. Le sort du Home Rule dépend désormais d’un changement de majorité au Parlement britannique. Mais le prestige personnel de Parnell reste intact. Il va même s’accroître à la suite d’une campagne frauduleusement montée contre lui. Le 18 avril 1887, le Times publie des documents qui prétendent établir une complicité entre Parnell et les assassinats de Phoenix Park en 1882. Aussitôt, Parnell dénonce la manœuvre comme calomnieuse et il réussit à le prouver devant une commission d’enquête, l’auteur des principaux documents, un certain Richard Piggott, ayant dû reconnaître qu’il avait fabriqué des faux. Ainsi, bien loin d’être abattu, Parnell sort triomphalement de l’épreuve. Sa popularité atteint son apogée en Irlande, et en Angleterre une partie de l’opinion tend à sympathiser avec la victime de la machination.

Mais cette période triomphale ne dure que quelques semaines. À la fin de 1889, un coup de tonnerre éclate dans la question irlandaise : le capitaine O’Shea vient d’introduire une instance de divorce contre sa femme en accusant nommément Parnell d’adultère. Parnell, désireux de pouvoir épouser par la suite Mrs. O’Shea, décide de ne pas se défendre. Aussi, le divorce est-il prononcé à la fin de 1890. Aussitôt, le scandale éclate, des tempêtes de protestations s’élèvent dans le parti libéral anglais, très influencé par le puritanisme des non-conformistes, tout comme dans l’opinion catholique irlandaise. À regret, mais avec la plus grande fermeté, Gladstone en Angleterre et les évêques en Irlande se prononcent contre le maintien de Parnell à la tête du parti irlandais. Dans cette atmosphère passionnée, et sans bien mesurer l’obstacle, Parnell commet l’erreur de vouloir se maintenir coûte que coûte comme leader. Il en appelle aux éléments irlandais les plus intransigeants, mais en fait il a perdu l’appui des cadres et des masses. Sa cause est perdue. Il s’en rend bientôt compte et, profondément atteint par la ruine de sa carrière, il meurt le 6 octobre 1891, laissant derrière lui un parti déchiré en deux factions rivales, un mouvement nationaliste découragé et l’avenir du Home Rule gravement compromis.

F. B.

➙ Irlande.

 K. Parnell, Charles Stewart Parnell, his Love Story and Political Life (Londres, 1914 ; 2 vol.). / S. J. G. Ervine, Parnell (Londres, 1925 ; nouv. éd. Harmondsworth, 1944). / C. Cruise O’Brien, Parnell and his Party, 1880-1890 (Oxford, 1957 ; 2e éd. 1964). / F. S. L. Lyons, The Fall of Parnell, 1890-91 (Londres, 1960) ; Parnell (Dundalk, 1963). / M. Hurst, Parnell and Irish Nationalism (Londres, 1968).

parodontose

Manifestation dégressive des éléments de soutien de la dent atteignant l’os alvéolaire, les ligaments et les gencives.


Non traitée, la parodontose aboutit, après une durée plus ou moins longue, à l’expulsion des dents ; elle s’accompagne très souvent de suppuration, d’où le nom de « pyorrhée alvéolo-dentaire » qui lui a été longtemps donné. L’importance de la parodontose est telle qu’une branche de l’odontostomatologie lui est consacrée : la parodontologie.


Causes de la parodontose

L’étude de ces causes est très complexe : la dent, le ligament alvéolo-dentaire, l’alvéole et la gencive sont du point de vue anatomique et physiologique étroitement liés, et toute altération de l’un de ces éléments retentit sur les autres.