Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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parasitologie (suite)

Les moyens de diagnostic parasitologique ont l’avantage d’être assez souvent très précis. C’est ainsi que le diagnostic direct peut être fourni par la découverte d’un parasite dans le sang, les selles, la peau ou les urines. Quant aux moyens de diagnostic indirect, ils sont représentés par les réaction sérologiques et immunologiques. À un diagnostic parasitologique précis correspond le plus souvent un traitement spécifique ; c’est ainsi que la quinine et l’ipéca ont été les premiers médicaments spécifiques du paludisme* et de l’amibiase*. Enfin, lorsque le cycle parasitologique est connu, les possibilités de le rompre afin de prévenir la maladie sont plus grandes ; d’où l’intérêt que prend de nos jours l’étude épidémiologique des phénomènes parasitaires. Les perspectives d’avenir apparaissent essentiellement dans cette voie, mais elles se heurtent encore actuellement à l’insuffisance de personnel et de crédit ainsi qu’aux particularités de l’exercice de la médecine dans les zones les plus infestées, qui correspondent aux pays les plus défavorisés économiquement. En effet, sur le plan pratique, le temps manque aux médecins exerçant dans ces régions pour faire des observations et des examens cliniques complets. S’il doit s’aider du laboratoire, qui accroît son rendement, le praticien ne dispose que de très petits moyens d’investigation. En outre, dans ces pays, où le rapport médecin-population est de l’ordre de 1 pour 100 000 habitants, les traitements ne peuvent se concevoir que comme des traitements de masse. Entre deux médicaments, il faudra donc choisir non pas nécessairement celui qui a le plus d’activité, mais avant tout celui qui est le moins toxique et le moins onéreux, et qui peut être administrable en une prise unique. L’un des aspects fondamentaux de la parasitologie actuelle apparaît à l’exposé de ces faits : les maladies parasitaires sont des maladies sociales, atteignant essentiellement des populations pauvres et rurales. Les médecins chargés de l’étude et du traitement de ces maladies « sur le terrain » doivent donc faire une médecine au moins autant préventive et sociale que curative.

Dans les pays économiquement plus favorisés et mieux nantis en personnel, le médecin praticien rencontre un certain nombre d’écueils : il peut commettre des erreurs par défaut ou par excès. Un clinicien exerçant en métropole pourra ne pas penser à une cause parasitaire devant une occlusion intestinale due en réalité à un Ascaris. Il pourra, en revanche, avoir tendance à imputer à des Amibes une diarrhée de tout autre origine chez un ancien amibien. D’une manière générale, les praticiens d’Europe ne pensent pas assez aux étiologies parasitaires. C’est donc sur un laboratoire compétent que repose le diagnostic parasitologique. Il convient de se méfier des discordances entre la clinique et le laboratoire. Ainsi, des confusions entre Amibes pathogènes et Amibes saprophytes risquent d’entraîner des traitements longs, coûteux et parfois dangereux. Par ailleurs, la présence de parasites en transit n’implique pas l’existence d’une parasitose. Enfin il est important de tenir compte de l’attitude des malades vis-à-vis des maladies parasitaires. Des populations habituées aux parasites depuis des millénaires ont coutume de se débarrasser de leurs Vers régulièrement chaque année. En revanche, dans les pays développés, certaines attitudes sont en rapport avec de véritables névroses obsessionnelles : des malades psychasthéniques, psychopathes ou pithiatiques attribuent aux parasites des troubles divers qui sont en réalité de tout autre origine. Parmi les malades qui présentent d’authentiques parasitoses, certains, rassurés par la connaissance de l’origine de leurs troubles, seront complètement soulagés après avoir été soumis au traitement spécifique ; d’autres ressentiront la parasitose comme une maladie honteuse ou, au contraire, en tireront orgueil. Quelques malades tendront également soit à s’installer dans leur maladie parasitaire, soit à l’exploiter.

L’étude des parasites, qui peuvent être végétaux (Champignons) ou animaux, comprend nécessairement l’analyse des causes qui déterminent et favorisent des parasitoses. L’agent parasitaire, qui peut être à la surface de l’organisme (ectoparasite) ou implanté dans l’économie de l’individu (endoparasite), peut toucher l’Homme, les animaux ou les végétaux. À partir de la reconnaissance du rôle pathogène du parasite sur tel ou tel organisme vivant, il est fondamental de savoir s’il existe ou non un réservoir qui conserve le parasite, un vecteur qui le transmet, un hôte intermédiaire nécessaire à son évolution (par exemple au stade larvaire). Ces différents éléments constituent le plus souvent les facteurs nécessaires à l’infestation par les parasites et sont donc classés dans les causes déterminantes. Les autres causes sont celles qui facilitent l’infestation par le parasite. Outre les facteurs géographiques, essentiellement climatiques, susceptibles de favoriser le développement du parasite ou de son vecteur, il faut souligner l’importance des facteurs humains par variation de sensibilité individuelle et surtout des facteurs sociaux et économiques liés à la profession, au sexe, à l’âge et à l’état nutritionnel des sujets.

M. R.

➙ Acariens / Amibiase / Bactéries / Champignons / Paludisme ou malaria / Parasitisme.

 H. Harant et A. Delage, Parasitologie médicale et pathologie exotique (Maloine, 1963 ; nouv. éd., 1971). / Y. Golvan, Éléments de parasitologie médicale (Flammarion, 1970). / R. Cavier, Parasitologie (C. D. U., 1971). / L. Manet, Techniques usuelles de biologie clinique, t. IV : Parasitologie (Flammarion, 1971).

parathyroïdes

Petites glandes de la taille d’un petit pois à celle d’une lentille, au nombre de 2 à 6, situées dans le cou, de chaque côté du corps thyroïde*, à son contact immédiat.


Les parathyroïdes ont été découvertes en 1880 par le Suédois Ivar Victor Sandström (1852-1889). L’hormone parathyroïdienne, découverte par le Canadien James Bertram Collip (1892-1965) en 1925, n’a été isolée et purifiée qu’en 1961.