Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

paquebot (suite)

Structure métallique

En raison de l’importance souvent considérable des superstructures et roufles sur les paquebots et, d’autre part, du poids sensiblement réduit des appareils moteurs modernes, il convient de prendre des dispositions pour que la position du centre de gravité du navire permette de satisfaire les exigences réglementaires concernant la stabilité en cas d’avarie, comme l’emploi d’aciers à haute résistance et haute limite d’élasticité pour la partie supérieure de la poutre navire, et celui d’alliages légers dans les superstructures et roufles assurant, à résistance égale, un gain de poids très important. Le coefficient d’allongement très élevé des alliages légers permet en outre d’éviter l’installation dans les hauts de joints glissants, habituels dans la construction traditionnelle en acier. D’autre part, des cloisons ou porques dites « anti-racking », prolongeant en principe les cloisons étanches, sont souvent installées sur toute la hauteur du navire, afin d’assurer la résistance au déversement des superstructures, principalement lors des mouvements de roulis.

Sur les transbordeurs, le garage constitue un grand espace vide (d’une hauteur souvent supérieure à 4 m), sans cloisons transversales ni épontilles, les tambours qui le traversent étant très étroits et ne pouvant livrer passage qu’aux escaliers et échappées, ainsi qu’aux conduits de ventilation et d’évacuation des gaz des moteurs. Cette disposition exige le logement des appareils moteurs entièrement au-dessous du garage, d’où le choix très fréquent de moteurs semi-rapides pour ce type de navire. Habituellement, la structure des transbordeurs correspond au schéma suivant.
1. Le pont inférieur du garage est le pont de cloisonnement, les cloisons étanches s’arrêtant à son niveau. Comme la hauteur de ce pont doit être fixée en tenant compte de celle des quais par rapport au navire, afin de permettre l’embarquement direct des véhicules, il est généralement assez bas et le compartimentage étanche est en conséquence très resserré.
2. Les ponts limitant le garage doivent être spécialement renforcés, le pont inférieur pour supporter le poids des plus lourds véhicules et le pont supérieur en raison de l’absence d’épontilles, d’où résulte une plus grande portée des éléments transversaux de sa charpente.
3. En raison de sa grande hauteur, les sections transversales du garage tendent, comme celles des superstructures des paquebots traditionnels, à se déformer en losange ; aussi, les parois latérales sont-elles renforcées par des porques placées normalement dans le prolongement des cloisons étanches et dont l’installation est facilitée si les tambours sont placés latéralement.


Dispositions spéciales

La nécessité d’assurer aux passagers le plus grand confort possible conduit, sur les paquebots modernes, à certaines dispositions particulières :
— installation de stabilisateurs de roulis, le plus souvent à ailerons ;
— précautions contre la transmission des bruits et vibrations : isolation acoustique des cloisons, sols, plafonds et conduits de ventilation, installation de sols flottants, etc. ;
— climatisation générale des emménagements, aussi bien pour le personnel que pour les passagers.

D’autre part, pour leur permettre d’évoluer rapidement dans les ports, les transbordeurs sont souvent équipés de deux hélices à ailes orientables et de propulseurs ou réacteurs d’étrave, ce qui autorise les déhalages et les accostages à quai sans l’aide de remorqueurs. La présence d’un gouvernail avant facilite en outre les évolutions en marche arrière. Sur ces navires, des portes sur la coque, de très grandes dimensions, sont d’autre part nécessaires pour le passage des plus grands véhicules : portes latérales parfois, mais le plus souvent porte arrière — servant généralement, en position d’ouverture, de rampe d’accès au navire et utilisée en pratique pour l’embarquement — et porte avant (porte d’étrave) servant normalement au débarquement. La forme et la structure des œuvres mortes sont déterminées en conséquence.

E. C.

➙ Armement maritime / Construction navale / Marine / Navigation / Navire / Navire de commerce / Sauvetage maritime / Transbordeur.

 C. Dollfus, C. de La Roncière, R. Lestonnat, Commandant Rondeleux, C. G. Toudouze et J. Tramond, Histoire de la marine (l’Illustration, 1934). / H. Cloarec, la Marine marchande (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1949 ; 2e éd., 1961). / E. Chicot, Construction du navire de commerce (Éd. maritimes et coloniales, 1960). / H. Anrys, Paquebots, cargos, pétroliers. La marine marchande (Gérard, Verviers, 1964). / E. V. Lewis et R. O’Brien, Ships (Morristown, N. J., 1965 ; trad. fr. les Bateaux, Laffont, 1969). / P. Célérier, les Navires (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1966). / F. Maillot, Paquebots et car-ferries (École nat. sup. de techniques avancées, 1970). / B. Parizot, Navires de commerce (École nat. sup. de techniques avancées, 1970).

parachutisme

Technique du saut en parachute.



Histoire du parachute

L’histoire technique du parachute débute avec Léonard* de Vinci, qui imagina un ralentisseur de chute de forme pyramidale à base carrée relié à l’homme au moyen de quatre sangles. En 1710, Newton* établit la théorie mathématique du parachute, et, en 1783, un jeune professeur de chimie de Montpellier, Louis Sébastien Lenormand (1757-1839), réalisa un parachute avec plusieurs parasols et effectua plusieurs essais avec des charges inertes d’abord, puis avec des animaux, du haut de la tour de l’observatoire de Montpellier. En 1785, l’aéronaute Jean-Pierre Blanchard (1753-1809) lança d’une hauteur de 500 m un chien muni d’un parachute, au cours d’une ascension au-dessus du Champ-de-Mars. André Jacques Garnerin (1769-1823) réussit, après plusieurs essais, la première descente en parachute le 22 octobre 1797 au-dessus du parc Monceau ; lors d’une ascension, il coupa la corde qui retenait la nacelle au ballon et descendit d’environ 700 m au bout du premier parachute effectif de l’histoire. Ayant observé les dangereuses oscillations du parachute de Garnerin au cours de la descente, le physicien Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande (1732-1807) proposa de ménager un trou au sommet de la coupe d’étoffe pour permettre à l’air de s’échapper librement : c’est l’actuelle cheminée des parachutes modernes.