Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

papauté (suite)

Les formalités de l’élection pontificale seront progressivement simplifiées. Pie* XII, en 1950, édicté que la majorité — qui était des deux tiers — sera désormais des deux tiers plus une voix. En 1970, Paul* VI décide que les cardinaux âgés de plus de quatre-vingts ans, tout en conservant leurs autres droits et prérogatives, ne pourront plus participer à l’élection du pape. En mars 1973, le même pape propose que tous les patriarches orientaux et les évêques membres du conseil du synode soient électeurs du pape.


Le pape souverain temporel

V. États de l’église, Vatican.

P. P.

➙ Catholicisme / Église catholique ou romaine / États de l’Église / Pierre (saint) / Vatican.

Papavéracées

Famille de plantes herbacées dont le type est le Coquelicot.


Cette famille est rangée dans le grand groupe des Dicotylédones herbacées, non loin des Crucifères. Certains auteurs l’incluent dans l’ordre des Rhœadales, qui comprend en outre les Capparidacées, les Crucifères, les Résédacées, les Moringacées et les Bretschneideracées. On se limitera ici à l’étude des Papavéracées, des Fumariacées et des Résédacées.


Papavéracées

Cette famille a une trentaine de genres et 300 espèces, réparties surtout dans l’hémisphère Nord, en France 5 genres et 30 espèces. Ce sont généralement des herbes (sauf Boccania et Dendromecon) à feuilles simples, alternes, le plus souvent très découpées. Les fleurs, isolées ou groupées en cymes, sont hermaphrodites, à symétrie axiale ou par rapport à un plan. Ordinairement, les sépales sont au nombre de deux et tombent rapidement ; les pétales (on en compte quatre, rarement six) sont chiffonnés dans le bouton, les étamines, nombreuses, entourent un ovaire uniloculaire. Les styles sont soudés et forment un plateau stigmatique chez les Pavots. Le fruit est soit une capsule à déhiscence poricide (les graines s’échappent par des pores : Pavot), soit une silique qui, à la cloison près, est analogue à celle des Crucifères (Chélidoine) ; dans ce dernier genre, le nombre des étamines est réduit par rapport à celui des Pavots. Les graines, assez petites, sont à albumen huileux et à embryon courbe. De nombreuses études phylogénétiques ont précisé les termes de l’évolution de cette « famille par enchaînement » qui se poursuit à travers celle des Fumariacées.

Parmi les genres les plus importants, on trouve d’abord le Papaver (Pavot ou Coquelicot), qui est composé d’une centaine d’espèces. On distingue les annuels, dont le plus connu dans nos régions est le P. rhœas, Coquelicot des champs de Blé, que la sélection et les traitements hormonaux ont fait presque entièrement disparaître de nos cultures. Ses fleurs ont une belle couleur écarlate, les pétales ayant une macule noire à leur base. C’est à partir de cette espèce que de nombreux cultivars ont été obtenus. Cette plante, qui ne peut facilement se repiquer, doit être semée sur place et éclaircie au moment du développement ; elle ornait déjà les jardins du Palais de Fontainebleau en 1525. Le P. somniferum, ou Pavot à opium, est cultivé (certaines races) depuis la plus haute antiquité pour la production d’opium* ; on obtient cette substance en incisant la capsule encore verte des fruits, le latex s’écoule et se solidifie en brunissant. À l’air, cette substance, traitée de diverses manières, donne l’opium, qui, s’il sert en pharmacopée comme calmant (morphine, codéine), est aussi employé comme stupéfiant. Il est alors fumé dans des pipes spéciales ou utilisé sous d’autres formes. C’est un fléau qui, longtemps localisé en Extrême-Orient, gagne progressivement le monde entier et contre lequel une lutte internationale s’engage ; une des actions les plus efficaces est de faire interdire la culture en grande quantité de cette plante dans les pays d’Asie. Ses graines, non toxiques, servent dans diverses préparations culinaires et donnent une « huile d’œillette » d’un blanc jaunâtre, alimentaire ; une culture importante de cette plante existait autrefois dans le nord de la France pour cette industrie ; cette huile, très siccative, sert aussi en peinture. En horticulture, on cultive de nombreuses variétés de cette espèce, les unes à fleurs simples, les autres doubles, de toutes les couleurs. Parmi les espèces vivaces, il faut citer P. bracteatum et P. orientale, qui sont de grandes plantes pouvant atteindre plus d’un mètre de haut ; ils ont été introduits dans nos cultures respectivement en 1817 et 1714. Dans la nature, on trouve des Pavots d’autres couleurs : le P. distans (P. nudicaule), cultivé dès 1730, à fleurs jaunes ; le Pavot des Alpes, à fleurs blanches.

Un genre très voisin, les Meconopsis, a des espèces à fleurs bleues ou pourpres, surtout originaires d’Asie, tels les M. Baileyi du Yunnan, à grande corolle d’un bleu intense, et M. racemosa d’Asie centrale, à corolle pourpre. Ce sont des espèces très florifères, mais qui ont besoin d’un climat humide et d’un sol acide ; elles sont délicates en culture. Le genre Eschscholtzia (150 espèces d’Amérique du Nord ; E. californica, introduit en 1828) comporte des plantes annuelles à grande floraison, très employées dans les jardins car acceptant tous les sols et toutes les expositions. On peut citer comme autres genres les Argemone, Glaucium (2 espèces en France), les Rœmeria, les Chelidonium, dont certaines espèces contiennent des alcaloïdes puissants. La Chélidoine est une plante sauvage très commune, au latex jaune.


Fumariacées

La famille des Fumariacées diffère de celle des Papavéracées par ses étamines, qui sont seulement au nombre de deux, et par une symétrie florale bilatérale très fréquente. Le genre Hypecoum pourrait être un terme de passage, car il possède des fleurs symétriques, mais un nombre très réduit d’étamines (4). Les Dicentra (15 espèces), vulgairement Cœur-de-Jeannette ou Cœur-de-Marie, sont à corolle aplatie latéralement ; les Fumeterres (50 espèces, 17 en France), à petite corolle rose, possèdent une bosse très nette ; les Corydalis (300 espèces), très voisins des Fumeterres, sont à fleurs jaunes, ce sont des plantes annuelles ou vivaces employées en horticulture pour orner les rocailles. Certaines espèces à fleurs blanches, indigènes en France, étaient cultivées dès 1583.