Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

Palmiers ou Palmales (suite)

Le genre Cocos n’est représenté que par une seule espèce, C. nucifera, mais c’est une plante alimentaire très connue. Originaire d’Indo-Malaisie, il vit presque uniquement sur les rivages tropicaux où la température moyenne n’est pas inférieure à 20 °C, et l’on pense que c’est l’Homme, plutôt que les courants marins, qui a effectué cette dispersion, car la flottabilité des noix dans l’eau de mer serait de faible durée. Les Cocotiers commencent à fructifier vers huit ans, et les adultes peuvent donner une centaine de fruits. Ces fruits, de 15 à 20 cm, sont des drupes ovoïdes dont le noyau est très ligneux ; l’albumen est, vers sa partie externe, solide, et au centre il est liquide. Cette partie interne, un liquide blanc, sucré, légèrement acide, a la consistance du lait, d’où son nom : lait de coco. À maturité, sur la paroi de la cavité, se forment des cellules remplies d’une substance blanche solide qui constitue le coprah. Cette matière riche en corps gras permet l’extraction d’huiles qui servent dans l’alimentation (végétaline) ainsi que dans l’industrie (savons). Le tronc et les feuilles sont utilisés pour les constructions indigènes. Le Cocotier donne, comme beaucoup d’autres Palmiers, d’une part un vin nommé calou en Inde et à Ceylan, et d’autre part un bourgeon terminal comestible.

Le Jubæa, originaire de l’Amérique du Sud, est un très bel arbre, rustique sur la Côte d’Azur. Les Chamædorea d’Amérique tropicale, très peu ligneux, sont des Palmiers grêles drageonnants qui ressemblent un peu aux Bambous.

Le Ceroxylon d’Amérique intertropicale (dans les Andes, il se trouve vers 2 500 m d’altitude et peut atteindre 40 m de haut) doit son nom à la production sur le tronc de cire blanche, que l’on recueille par raclage ; les feuilles, de près de 8 m de longueur, sont argentées en dessous.

Un autre Palmier des forêts du Brésil produit aussi de la cire, mais seulement à partir des feuilles.

Le genre Raphia possède un certain nombre d’espèces vivant tant en Amérique qu’en Afrique. C’est le raphia pédoncule de Madagascar qui fournit le raphia (base des feuilles) servant en vannerie et au jardinage ainsi que pour la confection des rabanes ; le tronc de cette espèce donne une fécule appréciée. Les Calamus sont surtout des Palmiers lianoïdes, et en particulier C. extensa a un tronc de plus de 200 m de long muni d’aiguillons.

Comme autres espèces, on peut encore citer les Rhapis, petits Palmiers originaires de Chine, ressemblant à des roseaux, et qui sont rustiques sur la côte méditerranéenne et dans l’ouest de la France. Les Livistonia, originaires également de l’Extrême-Orient et des îles du Pacifique, sont fréquemment cultivés en serre et même sur la Côte d’Azur, où le L. australis mûrit ses fruits. Les Metroxylon, les vrais Sagoutiers de l’océan Indien, fournissent une moelle alimentaire abondante que l’on récolte après avoir abattu l’arbre. Le Palmier des Seychelles (Lodoica) est tout à fait remarquable par la taille de son fruit ligneux, — divisé en deux lobes arrondis ayant environ un diamètre de 50 cm au total — qui peut être transporté au loin par les courants marins et a ainsi colonisé plusieurs îles de l’océan Indien (Maldives). Le fruit, comestible, a un développement très lent ; il mettrait de sept à huit années à mûrir. Il fournit un lait voisin de celui des noix de coco, mais qui rancit vite ; le fruit à l’âge de trois ans possède sa taille adulte, mais est encore mou et peut alors être mangé ; le bois et les feuilles de ce Palmier servent pour la construction locale. Pour terminer, citons les Caryota, les Arenga, les Howea (connus en horticulture sous le nom de Kentia), les Oreodoxa, les Astrocaryon...

Les Phytelephas, quelquefois regroupés avec trois autres genres dans une autre famille, sont des petits Palmiers. Une espèce, le P. macrocarpa, donne des fruits dont les graines, grosses comme un œuf, ont un albumen très dur à l’état mûr et qui a l’aspect de l’ivoire ; ils ont servi longtemps à faire des boutons et de petits objets sculptés.

J.-M. T. et F. T.

 C. Surre et R. Ziller, le Palmier à huile (Maisonneuve et Larose, 1963). / P. Munier, le Palmier dattier (Maisonneuve et Larose, 1973).

Palmyre

Ville ancienne dont les ruines sont situées dans le désert syrien, à 150 km environ à l’est de Homs. (Elle s’appelait originellement Tadmor.)



Le carrefour du désert

L’occupation humaine est attestée déjà à l’époque néolithique, près de la source Efqa, vers le sud de l’agglomération antique. La ville elle-même peut remonter à 2300-2200 av. J.-C. Les vestiges de cette époque sont représentés par le tell sur lequel est édifié le temple de Bêl. La population était amorrite. Les tablettes cappadociennes et les textes assyriens font allusion à Tadmor, au deuxième millénaire, à la fin duquel les Araméens s’installent en ces lieux. Leur langue y est restée, le palmyrénien étant un dialecte araméen.

Ce n’est qu’à l’époque hellénistique que la ville acquiert une importance commerciale notable, se trouvant quasi indépendante entre les Parthes et les Syriens. Les Romains imposèrent assez tard leur domination, qui ne paraît effective que sous Tibère, et qui se manifesta par des taxes douanières dont on connaît le détail par une inscription de 137 apr. J.-C., mise à jour d’un tarif antérieur nécessitée par l’accroissement du trafic. Intermédiaire entre l’Occident romain et l’Orient, Palmyre était reliée par des pistes caravanières à Charax (embouchure du Tigre), où débarquaient les produits de l’Inde, à la région de Séleucie et Ctésiphon, où aboutissait la route de la soie chinoise, à Damas, dont la route se poursuivait vers le pays nabatéen, à Édesse et à Antioche, étapes vers la Méditerranée, enfin à Doura Europos, en vérité surtout place forte et colonie de peuplement des Palmyréniens. Palmyre ne produisait guère que du sel et des parfums, et faisait transiter des produits d’est en ouest et réciproquement.