Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

paléobotanique (suite)

Observation directe

La figuration, surtout photographique, des échantillons sous forme d’empreintes prend une grande importance. Elle se fait de façon directe, mais également lorsque la plante est placée dans le xylol.


Dépelliculation

Au lieu d’étudier directement une empreinte de feuille par exemple, on peut examiner au contraire une réplique de l’empreinte obtenue à l’aide de substances plastiques.

La plus simple de ces substances consiste en une solution d’acétate de cellulose dans l’acétone ; d’abord liquide, elle se solidifie, et la pellicule formée sur l’empreinte épouse tous les reliefs des cuticules, des ponctuations, des stomates, des poils, des nervures de la feuille. On observe donc non plus la feuille, qui reste intacte, mais sa réplique, qui donne une image aussi détaillée.


Structures anatomiques

La minéralisation des membranes conserve souvent parfaitement les structures. C’est fréquemment le cas des bois fossiles. Pour les observer, il faut scier avec un disque diamanté, polir sur une meule avec un abrasif de plus en plus fin et obtenir une lame mince qui montre tous les arrangements cellulaires des tissus examinés.


Conclusion

Les reconstitutions de plus en plus complètes des végétaux disparus, que cherchent à faire les paléobotanistes, permettent de préciser les flores qui se sont succédé principalement dans le demi-milliard d’années le plus récent de l’histoire du globe, de retracer ainsi les grandes lignes de l’évolution végétale, d’établir les parentés réelles entre les groupes de plantes, enfin de fournir des précisions paléoécologiques et paléoclimatiques à leur sujet. Le temps géologique est une dimension précieuse et déterminante en biologie végétale, et les chercheurs modernes ont maintenant pris conscience de la grande signification de tous les apports de la paléobotanique dans le domaine de l’évolution. Dans beaucoup de cas, ces résultats prolongent ceux, qui sont souvent très incomplets, de la génétique, science qui ne peut s’adresser en réalité qu’aux formes vivantes, c’est-à-dire aux terminaisons des quelques phylums encore représentés dans la flore.

E. B.

➙ Fossiles / Paléontologie.

 W. P. Schimper, Traité de paléontologie végétale (Baillière, 1869-1874 ; 3 vol.). / A. C. Seward, Fossil Plants (Cambridge, 1898-1910 ; 4 vol.). / D. H. Scott, Studies in Fossil Botany (Londres, 1900 ; 3e éd., 1920). / F. Pelourde, Paléontologie végétale (Doin, 1914). / L. Moret, Manuel de paléontologie végétale (Masson, 1943 ; nouv. éd., 1964). / C. A. Arnold, An Introduction to Palaeobotany (New York, 1947). / H. N. Andrews, Studies in Palaeobotany (New York, 1961). / E. Boureau (sous la dir. de), Traité de paléobotanique (Masson, 1964-1975 ; 4 vol. parus).


Quelques bâtisseurs de la botanique fossile

La paléobotanique connaît au xixe s. un développement rapide avec l’Autrichien F. Unger (1800-1870), l’Allemand H. R. Goeppert (1800-1884) et les Tchèques K. B. Presl (1794-1852) et A. J. Corda (1809-1849). En France, A. Brongniart a de nombreux successeurs, et notamment G. de Saporta (1823-1895), B. Renault (1836-1904), F. C. Grand’Eury (1839-1917), E. Bureau (1830-1918), l’abbé Boulay, René Zeiller (1847-1915), W. Ph. Schimper (1808-1880), O. Lignier (1855-1916), P. Fliche (1836-1908), L. Crié (1850-1912), P. H. Fritel. En Autriche, il faut rappeler le nom de K. von Ettingshausen (1826-1897). En Tchécoslovaquie, il faut citer D. Štúr (1827-1893), J. Velenovský (1858-1949) et L. Viniklar (1898-1933).

En Pologne, M. Raciborski (1863-1917), puis J. Lilpop (1888-1945) poursuivaient leurs investigations sur les végétaux carbonifères, tandis qu’en Allemagne une vigoureuse impulsion était donnée aux études paléobotaniques par W. Gothan, R. Kraüsel et leurs élèves, et qu’en Hollande, où il travaillait, W. J. Jongmans (1878-1957) publiait sur les végétaux carbonifères du monde entier. Des travaux de paléobotanique étaient publiés en Suisse par O. Heer (1809-1883) et en Suède par A. G. Nathorst (1850-1921), T. G. Halle, Rudolf Florin, et principalement sur les gymnospermes paléologiques et cénozoïques. En Angleterre, de remarquables résultats furent annoncés par W. C. Williamson (1816-1895), R. Kidston (1852-1924) et W. H. Lang (qui créent la classe des Psilophytales), par H. H. Thomas, A. C. Seward (1863-1941) et D. H. Scott (1854-1934), qui, en 1903, décrit les Ptéridospermas, ou « Fougères à graines ».

En Amérique du Nord, il faut citer les travaux de L. Lesquereux, de W. Dawson (1820-1899), de E. W. Berry et de A. Hollick, ainsi que la description des Bennettitales par G. R. Wieland.

Les travaux d’O. Feistmantel (1848-1891) et de B. Sahni (1891-1949) ont fait connaître la flore « gondwanienne » particulièrement riche de l’Inde.

Les végétaux de l’Angaride furent étudiés par M. D. Zalesski (1877-1946), I. V. Palibine (1872-1949) et A. N. Krichtofovitch (1885-1953), qui y découvrit des Lycopodiales cambriennes.

paléochrétien (art)

Art des origines du christianisme.


Il correspond à une phase d’élaboration encore confuse, jusqu’au moment de sa prise en charge par l’Église en Occident et par l’empereur byzantin en Orient. Ses débuts se situent à la fin du iie s., et il se prolonge jusqu’en 380 et 391, dates respectives de la proclamation du christianisme comme religion d’État et de l’interdiction du culte païen par Théodose Ier. Il couvre ainsi les iiie et ive s., que divisent en trois périodes l’édit de tolérance de Gallien (260) et l’édit de liberté de Licinius et Constantin (313).


Période de semi-clandestinité (180-260)

Les conditions de formation d’un art chrétien n’étaient guère favorables. Une atmosphère de persécution des fidèles entravait ses débuts, notamment en architecture. Intérieurement, cet art était à la recherche de ses formes propres à travers l’utilisation de celles de l’art contemporain.