Ovins ou Ovinés (suite)
La production de laine
Les animaux de plus de un an sont tondus une fois par an, en général en avril-mai. La quantité de laine brute récupérée annuellement sur un animal adulte varie de 2 à 5 kg selon la race. La tonte, habituellement réalisée à la tondeuse, se fait directement sur l’animal non entravé. La tondeuse doit travailler constamment au ras de la peau et ne passer qu’une seule fois en chaque endroit pour éviter les « fausses coupes » qui diminuent la longueur des fibres.
Les maladies des Ovins
La pathologie ovine présente des caractères particuliers qui sont la conséquence du mode d’exploitation du Mouton : celui-ci, en effet, est toujours exploité en troupeau. Il en résulte qu’une maladie, quelle que soit sa nature, risque toujours d’avoir des répercussions importantes puisqu’un grand nombre de sujets peuvent en être frappés. Il s’ensuit aussi que la lutte contre les maladies du Mouton doit plutôt viser à prévenir qu’à guérir, c’est-à-dire être orientée dans le sens de la prophylaxie. Le point important pour l’éleveur est en effet de savoir très rapidement si l’origine de la maladie dont il observe les premiers symptômes sur quelques animaux de son troupeau est telle que cette affection risque de s’étendre à l’ensemble de son élevage. Dans ce cas, en effet, il doit non seulement traiter les animaux malades, mais surtout préserver les autres qui sont encore sains.
Les maladies parasitaires
• Parasites internes. Ce sont les plus courants, et il est permis d’affirmer que la prophylaxie collective des maladies parasitaires internes constitue la condition sine qua non de la réussite de l’élevage du Mouton. En effet, ces parasites pondent des œufs qui, rejetés à l’extérieur avec les excréments (ou pour certains d’entre eux avec les jetages nasaux), donnent naissance à des larves ; celles-ci évoluent alors selon divers processus et dans certaines conditions qui aboutissent à la présence sur l’herbe d’éléments infestants que les Moutons absorbent en broutant. Cela explique l’importance considérable des maladies parasitaires internes dans les élevages de plein air. On distingue :
— le parasitisme gastro-intestinal (coccidiose, strongylose, téniasis) ;
— le parasitisme hépatique (distomatoses [grande et petite Douves]) ;
— le parasitisme broncho-pulmonaire (strongylose pulmonaire) ;
— le parasitisme nerveux (tournis).
• Parasites externes. La prophylaxie contre ces affections repose essentiellement sur la pratique des balnéations et des pulvérisations liquides. On combat principalement les Acariens (gales) et les Mouches (myases), sans pour autant négliger le piétin (Champignon), qui provoque de fréquentes boiteries.
Les maladies infectieuses
Ces maladies peuvent être provoquées, soit par des microbes (entérotoxémie, mammites...), soit par des virus (ecthyma contagieux des lèvres, tremblante, etc.).
Louis Jean Marie Daubenton
Naturaliste français (Montbard 1716 - Paris 1800).
Il serait devenu médecin sans une circonstance particulière : à Montbard, il avait été le camarade d’enfance de Buffon* ; celui-ci le choisit pour en faire en quelque sorte « son œil et sa main ». Le choix était heureux, car les deux hommes se complétaient fort bien. Daubenton (ou d’Aubenton), nommé garde et démonstrateur du Cabinet d’histoire naturelle (1745), organise ce cabinet et publie l’Histoire des quadrupèdes. Le succès obtenu par ses publications suscite des jalousies ; tout d’abord de Réaumur, qui lui cherche querelle, et ensuite de Buffon, qui estime prudent de se débarrasser de ce collaborateur importun et qui publie désormais sans lui. Afin de conserver son Cabinet d’histoire naturelle, Daubenton supporte l’affront. Après diverses aventures (où Buffon n’a pas toujours le beau rôle), les deux amis se réconcilient. Daubenton obtient une chaire d’histoire naturelle au Collège de France (1775) ; il enseigne l’économie rurale à l’école vétérinaire d’Alfort (1783) ; puis il est nommé professeur de minéralogie au Muséum d’histoire naturelle (1793) [il sera ainsi le maître de R. J. Haüy] et professeur d’histoire naturelle à l’École normale (1795). Ses publications se rapportent à divers animaux ; se fondant sur l’anatomie comparée, il a réussi à déterminer des espèces fossiles. Il s’est occupé aussi d’acclimatation et a créé en 1776 le troupeau de Montbard, origine des Mérinos de Bourgogne. Membre du Sénat (1799), de l’Académie des sciences (ancienne, 1760, et Institut, 1795) et de la Société d’agriculture, il meurt à Paris pendant une séance de l’Académie des sciences, à l’aube du 1er janvier 1800.
A. T.
J. B.
➙ Bovidés / Élevage / Laine.
A. M. Leroy, le Mouton (Hachette, 1948). / E. Quittet, Races ovines françaises (la Maison rustique, 1965). / H. N. Turner et S. S. Young, Quantitative Genetics in Sheep Breeding (Ithaca, N. Y., 1969). / R. Regaudie et L. Reveleau, le Mouton (Baillière, 1969).