Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Ovins ou Ovinés (suite)

Cette évolution a conduit à une certaine dépécoration du Bassin parisien et à une concentration des effectifs au sud de la Loire. Ainsi, à l’heure actuelle, les deux principales zones de production correspondent, d’une part, aux deux régions méridionales — Midi-Pyrénées (19 p. 100 du cheptel) et Provence-Côte-d’Azur-Corse (9 p. 100 du cheptel) —, où les troupeaux sont soit soumis à la traite, soit conduits en système extensif, et, d’autre part, à deux régions du Centre-Ouest — Limousin (11 p. 100 du cheptel) et Poitou-Charentes (11 p. 100 du cheptel) —, où les troupeaux sont exclusivement orientés vers la production de viande en système intensif ou semi-intensif. Ainsi, ces quatre régions de programme totalisent la moitié de l’effectif national.


Les principales races ovines


Les Mérinos

Le groupe racial le plus important dérive, en race pure ou en croisement, des Mérinos espagnols. Il se caractérise par une toison très dense, composée de fibres assez longues, fines et ondulées, et couvrant la majeure partie du corps, des membres et de la tête. À côté de cette « aptitude laine » très développée, les Mérinos ont une « aptitude viande » moyenne : leurs muscles sont, en effet, souvent plats. Par ailleurs, si la fécondité est moyenne, les Mérinos sont par contre d’excellents marcheurs et ils possèdent une remarquable régulation thermique qui les fait exploiter dans de nombreuses zones difficiles. En revanche, ils résistent mal à l’humidité.

On trouve des Mérinos en Europe occidentale (Espagne, Portugal, Italie, France et Allemagne), dans les Pays de l’Est, aux États-Unis et surtout en Australie, en Argentine et en Afrique du Sud.


Les races anglaises

• Type Longwool. Ces races proviennent de l’amélioration, au cours du xviiie et du xixe s., de populations locales anglaises pour la production de viande. Elles sont exploitées en race pure en Grande-Bretagne, en Nouvelle-Zélande, dans le sud de l’Australie, en Argentine et dans la zone humide de l’Afrique (Kenya). Les plus importantes sont le Kent, le Border-Leicester et le Lincoln.

Ces races ont aussi été utilisées, dans les zones riches, en vue d’améliorer la conformation et la longueur des brins de toison de populations souvent très mérinisées. Ces métis (Île-de-France et Berrichon du Cher en France, Corriedale en Nouvelle-Zélande, Columbia et Targhee aux États-Unis), moins gras que les races anglaises de départ mais aussi bien adaptés au pâturage qu’à la bergerie, se sont beaucoup développés dans le monde entier sauf dans les régions productrices de laine.

• Type Down. Les races du type Down, qui se sont développées dans les basses collines du sud de l’Angleterre, comportent des animaux bien conformés, avec une toison plus courte que chez les races du groupe précédent. La laine est blanche alors que le jarre est noir sur la face et les membres. Les races de bonne taille (Suffolk, Hampshire et Dorset-Down) sont actuellement les plus utilisées ; par contre, l’Oxford-Down, de trop grande taille, et le South-Down, trop petit, sont en régression.


Les races rustiques

Ces races se sont surtout développées dans le Bassin méditerranéen, où elles existent depuis très longtemps et où elles sont toujours élevées dans des conditions d’exploitation en général très difficiles. Certaines sont utilisées pour la production laitière, beaucoup de brebis de cette zone étant soumises à la traite.

On trouve aussi de nombreuses races rustiques en Asie, parmi lesquelles on peut citer le Karakul, dont l’agneau, sacrifié à la naissance, donne l’astrakan. Il existe, dans cette zone, des races très prolifiques, comme le Romanov ou le Finnois, qui donnent fréquemment naissance à des triplés et parfois à des quadruplés.


Les races ovines françaises

Les races ovines françaises peuvent être rangées en quatre groupes.


Le groupe des races améliorées

Les races de ce groupe — Île-de-France, Berrichon du Cher, Hampshire, Suffolk — ont en commun leurs qualités de précocité et de conformation. Les animaux sont éclatés, épais, avec des gigots profonds et rebondis. Les béliers, utilisés en croisement industriel sur des brebis rustiques, engendrent des agneaux précoces à conformation améliorée.


Le groupe des races de plein air

Il s’agit de races spécialement adaptées au pâturage et à la vie en plein air quasi exclusive. Les animaux, d’assez grande taille, ont une bonne conformation, et les femelles sont prolifiques et bonnes laitières, puisque l’on enregistre souvent des chiffres de 160 à 180 agneaux nés pour les mères. On trouve parmi ces races l’Avranchin, le Cotentin, le Bleu du Maine, le Rouge de l’Ouest et le Texel.


Le groupe des races à laine Mérinos

Ces races dérivent des sujets Mérinos espagnols introduits par Louis XVI et par Napoléon pour améliorer et augmenter la production lainière nationale. Ces animaux ont été conservés à l’état pur dans le troupeau de la Bergerie nationale de Rambouillet. Améliorateurs du troupeau français, ils ont contribué à la création d’autres races rustiques à laine fine, telles que le Mérinos précoce, le Mérinos de l’Est et le Mérinos d’Arles. Ce dernier, de format et de conformation inférieurs aux deux précédents, est particulièrement adapté à la transhumance.


Le groupe des races rustiques

Les races de ce groupe ont pour dénominateur commun leur aptitude à utiliser les maigres parcours des zones pauvres ou non améliorées. Assez laitières en général et douées d’une bonne fertilité, elles constituent un support de choix pour le croisement industriel avec des béliers de races améliorées, ce qui permet la production d’excellents agneaux de boucherie et donc la fourniture à l’éleveur d’un revenu substantiel. On citera, parmi ces races, le Bizet, le Berrichon de l’Indre, le Causse du Lot, le Charmois, le Limousin, le Préalpes du Sud et le Solognot. La race Lacaune est essentiellement exploitée en vue de la production du lait destiné à la fabrication du roquefort.