Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

os (suite)

La moelle osseuse active est confinée dès l’âge de 18 ans aux os du tronc, de la tête, aux extrémités proximales des humérus et fémurs. Elle constitue cependant un volumineux organe, dont le poids est le même que celui du foie, soit environ 1 500 g. Elle est composée de trois éléments : une trame de soutien tendue entre les vaisseaux qui traversent la moelle ; des cellules adipeuses occupant les mailles de cette trame de soutien ; les cellules hématopoïétiques disposées en nappes ou îlots. Le passage des cellules médullaires dans le sang est assuré par l’ouverture ou la fermeture des sinus capillaires sanguins. Il est à noter qu’un examen supplémentaire — la biopsie médullaire —, pratiqué au moyen d’un trocart de diamètre plus important que pour la simple ponction, permet non seulement de juger de la richesse réelle de la moelle, mais encore d’observer des lésions modifiant l’aspect du tissu médullaire, telles que sclérose ou œdème. Cette biopsie se fait généralement au niveau de l’aile iliaque.

Affections de la moelle osseuse

En pathologie humaine, on peut observer d’une part des insuffisances médullaires, soit purement quantitatives, soit qualitatives (aplasie médullaire), d’autre part des syndromes tumoraux myéloprolifératifs (leucémies myéloïdes chroniques, splénomégalie myéloïde). Il existe également diverses maladies de l’os qui intéressent la moelle osseuse, tel le myélome, ou maladie de Kahler, caractérisé par une infiltration médullaire diffuse en plasmocytes (d’où son autre appellation de plasmocytome).

M. R.

J.-C. D. et P. D.

➙ Cartilage / Fracture / Luxation / Muscle / Orthopédie / Paget (J.) / Rachitisme / Rhumatisme / Squelette / Tendon / Tuberculose.

 S. de Sèze et A. Ryckewaert, Maladie des os et articulations (Flammarion, 1954). / P. Fourman, P. Royer, M. J. Level et D. B. Morgan, Calcium Metabolism and the Bone (Springfield, Illinois, 1960, 2e éd., Philadelphie, 1968 ; trad. fr. Calcium et tissu osseux. Biologie et pathologie, Flammarion, 1970). / A. Ryckewaert, Physiopathologie des maladies des os et des articulations (Baillière, 1970) ; Os et articulations (Flammarion, 1971). / F. Coste, les Maladies du squelette (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1972).

Ōsaka

V. du Japon, dans l’île de Honshū.



La situation

Ōsaka, deuxième cité japonaise, compte environ 3 millions d’habitants, mais il est plus exact d’y voir le cœur de la deuxième conurbation du pays, qui, englobant Kōbe* à l’ouest et Kyōto* au nord-est, groupe quelque 12 millions de personnes le long du rivage de la mer Intérieure et dans le couloir de plaines qui unit celle-ci à la seconde de ces villes et au lac Biwa. Cette dépression d’origine tectonique prolonge à l’est le fossé de la mer Intérieure et c’est sur le rivage de celle-ci, la plaine deltaïque de la rivière Yodo, que la cité s’est développée.

Site dès le ive s. d’un sanctuaire vénérable et d’un port, cette côte basse portait à la fin du xvie s. une agglomération de marchands : Sakai. Non loin de là, une butte alluviale reçut peu après un château au pied duquel une prospère agglomération marchande se développa, sur un lacis de canaux que franchissaient 1 300 ponts. Ōsaka comptait déjà 279 000 habitants en 1650. Bien que son développement fût freiné ensuite par celui d’Edo (Tōkyō), capitale administrative du Japon depuis le début du xviie s., elle connut aux xviiie et xixe s. une prospérité remarquable, son activité commerciale (réduite au commerce intérieur) intense se doublant d’un bel essor intellectuel et artistique. C’est pour sa riche bourgeoisie que se développèrent quelques-uns des trésors actuels de la civilisation nationale : le théâtre de poupées (bunraku), le kabuki, l’institution des geishas et les arts appliqués. C’est ainsi armée d’une solide bourgeoisie d’affaires et de gros capitaux qu’Ōsaka entra, à la Restauration de Meiji (1868), dans l’ère industrielle.


Les fonctions

Comme Tōkyō et Nagoya, Ōsaka constitue à tous égards une métropole économique complète, animée par une activité industrielle diversifiée et un commerce intérieur (de redistribution) et extérieur très actif. La ville s’est étendue aux dépens des plaines et des collines environnantes et gagne sans cesse vers le large.

C’est l’industrie textile qui a amorcé ce développement. Désireux de faire de leur ville le « Manchester japonais », les banquiers locaux développèrent les filatures de coton. Aujourd’hui, en ajoutant les tissages de la grande banlieue, 20 p. 100 de la main-d’œuvre environ sont occupés à cette activité, mais 11 p. 100 seulement pour la ville proprement dite (la région de Nagoya vient avant celle d’Ōsaka pour l’importance globale de la production textile). C’est la métallurgie lourde qui l’emporte et, en y ajoutant les fabrications de machines-outils, d’appareillage électrique et de moyens de transports, elle occupe 47 p. 100 de la main-d’œuvre urbaine. Par ordre d’importance décroissante viennent : machines-outils, appareillage électrique, fonte et acier, matériel de transport, enfin métaux non ferreux. La chimie lourde vient au troisième rang, traitant les sous-produits du pétrole, secondairement le caoutchouc et la cellulose. Plus de 8 p. 100 de la main-d’œuvre urbaine se livrent aux activités de publication (papier, impression et édition).

Les grandes filatures de coton s’étendent sur la rive gauche de la Yodo : immenses ateliers de type souvent ancien dont la forêt de hautes cheminées obscurcit sans fin le ciel de l’agglomération. La métallurgie lourde se trouve au contraire à proximité de la mer et, avec la pétrochimie, occupe les polders construits, depuis 1960 surtout, le long de la baie sur une largeur de 1 ou 2 km. Cette ceinture industrielle littorale se prolonge au sud vers Sakai et à l’ouest vers Amagasaki, au-delà de laquelle elle se soude avec la zone industrielle maritime de Kōbe. Vers l’intérieur, les usines se concentrent autour des canaux : machines-outils, pâte à papier, textiles, industries chimiques diverses. Maint quartier périphérique enfin combine un caractère manufacturier et une fonction résidentielle déjà ancienne.