Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

os (suite)

Les tissus osseux

La substance osseuse est le constituant spécifique du tissu osseux, qui comprend en outre : du tissu conjonctif non calcifié, des cellules adipeuses, des cellules sanguines, des éléments réticulo-endothéliaux et les éléments de la moelle osseuse. On distingue trois types de tissu osseux : fibreux, compact, spongieux.

Le tissu osseux fibreux est le tissu de base qui se forme au sein d’un conjonctif très évolué (os de la voûte du crâne). Il est peu vascularisé et très dur.

Le tissu osseux compact représente le type le plus perfectionné des tissus osseux, celui dont la valeur mécanique est la plus grande. Il contient peu de conjonctif. Sa caractéristique essentielle est l’agencement de la substance osseuse autour de capillaires parallèles au grand axe de l’os. Ainsi se forment de petits cylindres représentant l’unité anatomique de ce tissu : l’ostéone ou système de Havers. Les canaux de Havers sont anastomosés entre eux, et, en certains points, unis par des canaux plus volumineux, les canaux de Volkmann.

Le tissu spongieux contient beaucoup de tissu conjonctif, une riche vascularisation et peu de substance osseuse. C’est par excellence la réserve de calcium de l’organisme.


Les pièces osseuses

Ce sont des éléments complexes dont la structure est fonction de la forme.

Les os courts et les os plats ont une structure très simple, formée d’une coque externe d’os périostique (fibreux) entourant une masse d’os spongieux.

Les os longs ont une structure beaucoup plus complexe. Ils comprennent une diaphyse et deux épiphyses. La structure de l’épiphyse ressemble à celle des os courts. Celle de la diaphyse est plus complexe, se composant d’un cylindre creux d’os compact, limitant le canal médullaire rempli de moelle osseuse. Entre diaphyse et épiphyse se trouve la métaphyse. Le périoste est un manchon fibro-vasculaire entourant les pièces osseuses. Quant à la moelle osseuse, elle comprend la moelle ostéogène, en rapport avec les phénomènes de formation d’os et où prédominent ostéoblastes et ostéoclastes, et la moelle hématogène, lieu de formation des éléments figurés du sang et où prédominent les éléments réticulo-endothéliaux. Quand la moelle hématogène perd sa fonction hématopoïétique, elle se charge en éléments adipeux. De rouge, elle devient jaune. Chez le vieillard enfin elle prend un aspect spécial : gris fibreux.


Les vaisseaux et les nerfs

Les artères pénètrent dans les pièces osseuses par un orifice, le trou nourricier de l’os. Les nerfs forment des plexus très importants au niveau du périoste. Il est fondamental de souligner que le bon développement d’un os est conditionné par un bon fonctionnement musculaire. En cas de repos au lit, par exemple, il se produit une fonte osseuse, l’ostéoporose.


Formation et évolution des pièces osseuses

Il y a lieu de distinguer deux cas dans les processus d’ossification.

Dans l’un, un modèle cartilagineux précède la pièce osseuse (os long des membres, côtes, squelette axial). Il existe une ossification primaire avec préossification de l’ébauche cartilagineuse, puis ossification enchondrale : des vaisseaux, partis du milieu du canal médullaire, progressent de front vers les épiphyses délimitant une zone spéciale, dit cartilage de conjugaison, qui persiste pendant toute la durée de la croissance, et enfin ossification périostique. Il se produit ensuite une ossification secondaire.

Dans l’autre cas, les pièces osseuses ne sont pas précédées de modèles cartilagineux (os de la face, os de la voûte du crâne). L’ossification se produit directement dans le tissu conjonctif.


Croissance osseuse

Jusqu’à vingt-cinq ans environ, l’os croît en longueur et en épaisseur. La croissance en longueur se fait au niveau du cartilage de conjugaison, et la calcification de celui-ci marque la fin de cette croissance. À ce moment, la diaphyse est soudée à l’épiphyse. La croissance des os est sous la dépendance de nombreuses hormones (hypophysaire, sexuelles, thyroïdiennes, parathyroïdiennes).


Pathologie de l’os

En dehors des affections traumatiques du squelette qui font l’objet de descriptions générales (v. fracture, luxation) ou particulières à chaque segment anatomique (v. avant-bras, bras, etc.), la pathologie de l’os comporte les chapitres suivants : les ostéites, les maladies du squelette d’origine génotypique, les ostéopathies endocriniennes, les ostéopathies par carence phosphocalcique, l’ostéoporose, les ostéopathies d’origine hématopoïétique, les tumeurs osseuses, les ostéopathies de nature inconnue.


Les ostéites

Elles revêtent de multiples aspects selon leur cause et leur évolution.

• L’ostéomyélite aiguë était, avant l’apparition des antibiotiques, une maladie redoutable par sa fréquence et sa gravité : menace pour la vie dans ses formes septicémiques, danger fonctionnel par ses séquelles. L’agent habituel en est le staphylocoque doré, le point de départ une lésion cutanée (furoncle, sycosis, plaie infectée) ou muqueuse (angine). Le microbe atteint l’os par voie sanguine et s’y fixe dans la métaphyse. Les os longs des membres sont le plus souvent touchés au niveau de leur épiphyse fertile (près du genou au membre inférieur, loin du coude au membre supérieur). Une fois les lésions constituées, tous les éléments de l’os sont atteints : le périoste est décollé sur tout ou partie de sa circonférence par un liquide purulent, puis cet abcès traverse le périoste et envahit les parties molles. Vers la diaphyse, l’extension est variable et peut gagner toute la hauteur de l’os ; vers l’articulation, le cartilage conjugal constitue une barrière habituellement respectée. À un stade ultérieur se manifestent dans l’os deux processus connexes : destruction et élimination d’une part, reconstruction d’autre part, ce qui aboutit à la formation de séquestres qui s’éliminent spontanément ou par ablation chirurgicale ; mais des cavités persistent, facteurs de réveils infectieux parfois à plusieurs années de distance, ce qui a fait dire que l’ostéomyélite était la maladie de toute une vie.