Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

orthodoxes (suite)

➙ Byzantin (Empire) / Chrétiennes (littératures) / Christianisme / Concile / Églises orientales / Melkites ou melchites (Églises) / Monachisme / Schisme d’Orient.

 M. Seraphim, l’Église orthodoxe (Payot, 1952). / P. Evdokimov, l’Orthodoxie (Delachaux et Niestlé, 1960) ; le Christ dans la pensée russe (le Cerf, 1970). / J. Meyendorff, l’Église orthodoxe, hier et aujourd’hui (Éd. du Seuil, 1960). / O. Clément, l’Église orthodoxe (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1961 ; 2e éd., 1965). / T. Ware, The Orthodox Church (Harmondsworth, 1963 ; trad. fr. l’Orthodoxie, l’Église des sept conciles, Desclée De Brouwer, 1968).

orthographe

Discipline qui enseigne la manière de représenter par des lettres, « correctement », c’est-à-dire conformément à un usage, les suites de sons ou de mots qu’on utilise pour communiquer ou s’exprimer grâce au langage. La transcription des suites de sons ou de mots se fait, en particulier en français, à partir d’un alphabet.



Histoire de l’orthographe


L’adoption de l’alphabet latin

Tous les alphabets ordinaires connus sont nés d’adaptations de systèmes de signes préexistants (v. écriture). L’addition ou la suppression de signes, l’utilisation de certaines lettres avec une valeur nouvelle conditionnent l’histoire de l’orthographe. En Europe occidentale, celle-ci est constituée par la suite d’adaptations de l’alphabet latin, lui-même adapté de l’alphabet grec : les modifications ont tendu soit à lui permettre de mieux représenter la langue dans son évolution, soit à lui donner la possibilité de noter des indications d’un autre ordre sur les mots (accords, étymologie, différence de sens sans différence de prononciation, etc.).


Les vicissitudes de l’orthographe au Moyen Âge

Ayant adopté l’alphabet latin, le français l’utilise pour noter un certain nombre de sons que le latin ignorait : chuintantes, « e » muet, qu’on rencontrait à la fin de beaucoup de mots, et, par la suite, voyelles nasales, comme le -an- de chant. Au lieu de créer de nouvelles lettres, comme cela s’est fait à partir de l’alphabet grec pour les langues slaves utilisant l’alphabet cyrillique, on utilise les anciennes lettres, et uniquement elles, en leur attribuant dans un certain contexte une valeur différente :

De même, on convient que certaines combinaisons de lettres latines servent à noter certains sons : ainsi, ch (c suivi de la lettre h, représentant à l’origine l’aspiration) est utilisé pour la chuintante sourde (son nouveau par rapport au latin), comme dans chandelle Les éléments du système d’écriture français sont alors à peu près ceux que nous connaissons de nos jours, sauf que le français ignore les accents et les lettres j et v en tant que lettres distinctes : J est un I majuscule et V un U majuscule. De ce fait, par exemple, eue et Ève s’écrivent de la même manière, tandis que tue se lit tue ou tué selon le contexte. Ces ambiguïtés mises à part, on peut dire qu’au xiie s. on orthographie comme on prononce, sans lettres superflues dans les mots.

C’est au xive s. que l’orthographe française devient compliquée : on multiplie alors les emplois des lettres considérées comme plus belles (y par exemple à la place de i), mais surtout on ajoute des signes ou bien on opère des substitutions pour éviter des confusions entre les lettres.

On ajoute également des lettres pour différencier les homonymes.

Très souvent les signes ainsi rajoutés pour distinguer les homonymes rappellent une lettre qu’on avait dans la racine latine (raptumrapt, magismais, nomennom, vigintivingt, sexsix) ou sont analogiques (dix venant de decem, par analogie avec six). Il peut se faire qu’il n’y ait pas de rapport de filiation : ainsi, l’ancien mot pois s’écrit poids avec un d comme pondus, dont il ne vient pas, mais qui a le même sens en latin. On va même jusqu’à écrire différemment des formes de même origine ayant pris deux sens différents : compter et conter venant tous deux de computare. Peu à peu, on généralise la restitution des lettres latines : l’ancien donter s’écrit dompter (lat. domitare), et bateme, bapteme (lat. baptisma), alors qu’il n’y a aucune confusion possible : c’est l’orthographe étymologisante (ou latinisante).


La fixation de l’orthographe

Au xvie s., l’invention de l’imprimerie exige l’établissement de règles. Des réformes sont alors proposées (sans succès), mais on commence à dissocier j et i, v et u, et à écrire non plus ie, mais je et vous et non uous. De même, avec Geoffroy Tory (v. 1480 - v. 1533), un des grands imprimeurs humanistes, on commence à utiliser les accents pour distinguer e, é, è (l’usage des doubles lettres, pratiqué antérieurement à cette même fin étant maintenu comme dans jette), l’apostrophe et la cédille (pour indiquer que c note quelque chose qui se prononce comme -s-). À partir du xviie s., les modifications apportées à l’orthographe ainsi fixée portent sur des mots pris un par un ; les deux changements les plus importants et assez généraux concernent la substitution de -ai- à -oi- partout où la prononciation l’exige et la restitution de -t- dans les pluriels des mots terminés au singulier par -nt- (amant avait pour pluriel amans) ; ces réformes, prônées au xviiie s., ne sont acceptées par l’Académie qu’en 1835. Pourtant, aux xvie et xviie s., la langue a connu des modifications importantes : sauf en liaison, les consonnes finales, les terminaisons des verbes en -ent à la 3e personne du pluriel, le e final ont fini généralement par ne plus être prononcés. L’orthographe n’a enregistré sur ce point aucun changement et a écrit de la même manière des mots très différents quant à la prononciation : ainsi couvent (le) et couvent (elles).


Les problèmes de l’orthographe


Le système de signes est-il adéquat à représenter le système de sons ?