Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
N

Nos meilleures années

La Meglio Gioventù

Chronique de Marco Tullio Giordana, avec Luigi Lo Cascio (Nicola), Alessio Boni (Matteo), Adriana Asti, Sonia Bergamasco.

Pays : Italie
Date de sortie : 2003
Technique : couleurs
Durée : 6 h

Résumé
Cette saga italienne, s'étendant des années 1960 à 2003, s'articule autour de deux frères, Nicola et Matteo, dont les destins dépendront de leur rencontre avec Giorgia, jeune femme souffrant de troubles psychiques. Le premier deviendra psychiatre tandis que Matteo sera policier. On suit la vie de ces personnages, leurs destinées sentimentales, leurs rencontres sociales avec en toile de fond l'histoire d'une Italie où se mêlent politique, mafia, mouvements étudiants, terrorisme et Brigades rouges, et la plupart des grands événements qui ont marqué leur époque, comme l'inondation de Florence. L'ensemble s'imbrique avec justesse dans une fresque émouvante qui colle à une réalité parfois éprouvante.

Nos plus belles années

The Way We Were

Chronique romantique de Sydney Pollack, avec Barbra Streisand (Katie Morovsky), Robert Redford (Hubbel Gardiner), Patrick O'Neal (George Bissinger), Bradford Dillman (J.J.).

Scénario : Arthur Laurents, d'après son roman
Photographie : Harry Stradling Jr.
Décor : William Kiernan
Musique : Marvin Hamlisch
Montage : Margaret Booth
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1973
Technique : couleurs
Durée : 1 h 58

Résumé
La vie commune de deux amis de faculté, Katie et Hubbel, qui s'aiment mais que tout sépare, leur caractère comme leur vision du monde. L'histoire américaine ponctue le film, des manifestations de 1936 pour aider les Républicains en Espagne aux pétitions des années 1970 pour le désarmement nucléaire.

Commentaire
Cette chronique romantique aux accents fitzgeraldiens décrit les contradictions américaines sur des airs de Gershwin et Miller. Barbra Streisand est une militante pugnace, Robert Redford un play-boy désinvolte et décontracté. Leur première apparition les situe immédiatement : la caméra suit Katie qui court dans la rue, alors que Hubbel est immobile sur une chaise dans un bar, les yeux fermés, en uniforme blanc ; la caméra s'avance vers lui. Devant le maccarthysme, leurs différences éclatent. Hubbel reste insensible à cette chasse aux sorcières. Katie défend les Dix de Hollywood avec acharnement. Si Hubbel est « à l'image du pays où il est né », selon ses propres mots, c'est Katie qui construit l'Amérique idéale de Sydney Pollack.

Nos plus belles années

I giorni piu belli

Comédie dramatique de Mario Mattoli, avec Emma Gramatica, Antonella Lualdi, Franco Interlenghi, Vittorio De Sica.

Pays : Italie et France
Date de sortie : 1956
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 27

Résumé
L'affection d'anciens élèves pour leur institutrice permet d'éviter la démolition de l'école où ils passèrent leurs plus belles années.

Nostalghia

Nostalghia

Drame psychologique d'Andreï Tarkovski, avec Oleg Jankovski (Gortchakov), Domiziana Giordano (Eugenia), Erland Josephson (Domenico).

Scénario : Andreï Tarkovski, Tonino Guerra
Photographie : Giuseppe Lanci
Décor : Andrea Grisanti
Musique : Debussy, Verdi, Wagner, Beethoven
Montage : Amadeo Salga, Erminia Marani
Pays : Italie
Date de sortie : 1983
Technique : Couleurs et NB
Durée : 2 h 10

Résumé
Gortchakov, un poète russe, est en Italie, accompagné d'une interprète, une femme d'une grande beauté avec qui il pourrait vivre une histoire d'amour s'il n'était hanté par le souvenir de son pays et de sa femme. Il rencontre un « fou » qui s'immole par le feu. Lui-même meurt en accomplissant la tâche que celui-ci lui avait confiée.

Commentaire
Une longue et lente mélopée qui chante la beauté perdue du passé tout en créant une beauté actuelle qui l'égale. L'acte que le « fou » demande à Gortchakov d'accomplir « pour faire un petit geste pour sauver le monde » – traverser un bassin vide, une bougie allumée à la main – témoigne de la puissante persuasion « magique » du film. L'accomplissement de cette action simple, filmée en un seul plan, devient pour le spectateur un acte vital, où tout est suspendu à une petite flamme incertaine.

Nos vignes ont de tendres grappes

Our Vines Have Tender Grapes

Comédie de Roy Rowland, avec Edward G. Robinson, Margaret O'Brien.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1945
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 45

Résumé
Dans la campagne américaine, la ferme d'un paysan est sauvée d'un incendie grâce à l'initiative de sa voisine, une petite fille.

Notre agent à La Havane

Our Man in Havana

Film d'espionnage de Carol Reed, d'après le roman de Graham Greene, avec Alec Guinness, Burl Ives, Maureen O'Hara.

Pays : Grande-Bretagne
Date de sortie : 1959
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 52

Résumé
Un voyageur de commerce séjournant à Cuba est engagé comme agent secret britannique. Drame et humour noir se côtoient. D'intéressants personnages secondaires.

Notre-Dame de Paris

Drame de Jean Delannoy, d'après le roman de Victor Hugo, avec Gina Lollobrigida, Anthony Quinn, Jean Danet, Alain Cuny.

Pays : France et Italie
Date de sortie : 1956
Technique : couleurs
Durée : 1 h 40

Résumé
Le monstrueux sonneur de Notre-Dame, Quasimodo, tombe amoureux de la bohémienne Esméralda. L'immortel chef-d'œuvre de Victor Hugo revit avec force dans ce film, champion du box-office du cinéma français des années 1950.

Autres versions réalisées notamment par :

 
William Dieterle (voir Quasimodo).

 
Wallace Worsley, avec Lon Chaney, Patsy Ruth Miller, Norman Kerry, Ernest Torrence, Gladys Brockwell, Kate Lester.
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1923
Durée : environ 3 200 m (1 h 58)

Notre-Dame des Turcs

Nostra Signora dei Turchi

Drame lyrique de Carmelo Bene, avec Carmelo Bene (l'auteur), Lydia Mancinelli (Margherita), Salvatore Siniscalchi (l'éditeur).

Scénario : Carmelo Bene, d'après son roman
Photographie : Mario Masini
Musique : Moussorgsky, Puccini, Verdi, Tchaïkovski, Gounod, Karas, Donizetti
Montage : Maurizio Contini
Pays : Italie
Date de sortie : 1968
Technique : couleurs
Durée : 2 h 04
Prix : Prix spécial du jury, Venise (1968)

Résumé
Évocation obsessionnelle de la prise d'Otrante par les Turcs, qui fut l'occasion d'un massacre dont huit cents crânes conservés jusqu'à aujourd'hui constituent le souvenir terrifiant. Mais le film va bien au-delà du seul fait historique et se présente plutôt comme un opéra morbide et narcissique.

Commentaire
Si Notre-Dame des Turcs conserve une place à part dans la mémoire des cinéphiles, c'est par l'extrémisme d'une mise en scène absolutiste, multipliant les images et les effets dans une tension exacerbée et incessante. Comment oublier ce véritable délire sonore et visuel, au demeurant impressionnant dans sa folie plastique ? Il s'agit d'une œuvre unique, même si, avant de revenir au théâtre, Bene devait donner, entre autres, un intéressant Don Giovanni.